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100e jour de la guerre à Gaza : la situation humanitaire empire

Israël poursuit ce dimanche ses bombardements dans la bande de Gaza, où la guerre contre le Hamas, entrée dans son 100e jour, a plongé la population de ce territoire dans une crise humanitaire majeure.

14 Janvier 2024 À 12:13

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La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque du Hamas sur le sol israélien depuis la bande de Gaza, faisant environ 1.140 morts, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP à partir du bilan israélien.



Quelque 250 personnes ont été prises en otages lors de cette attaque, selon les autorités israéliennes. Une centaine ont été libérées en vertu d'une trêve fin novembre, et les proches de ceux encore captifs maintiennent la pression pour qu'ils soient relâchés.

En représailles à l'attaque, Israël a depuis multiplié les bombardements et les échanges de tirs tuant au moins 23.843 personnes, principalement des femmes, adolescents et enfants, selon le dernier bilan du ministère local de la Santé.

D'épais nuages de fumée se sont élevés dimanche matin au-dessus des villes de Rafah et de Khan Younès, dans le sud, selon un correspondant de l'AFP.

Selon le bureau des médias du gouvernement du Hamas, plus de 100 personnes ont été tuées dans les bombardements israéliens nocturnes à travers le territoire, notamment à Khan Younès.

L'armée israélienne a dit ces derniers jours concentrer ses opérations contre le Hamas sur cette dernière ville du sud du territoire où sont massés des centaines de milliers de civils après avoir fui les bombardements massifs dans le nord du territoire au début de la guerre.

Elle a fait état dimanche de la mort d'un soldat, portant à 188 le nombre de militaires tués depuis le début des opérations terrestres à Gaza le 27 octobre.

Le blocus israélien, renforcé avec la guerre, provoque de graves pénuries de vivres et de carburant dans toute la bande de Gaza.

"La mort, la destruction, le déplacement, la faim, la perte et le chagrin massifs de ces 100 derniers jours entachent notre humanité commune", a déclaré le patron de l'agence d'aide aux réfugiés palestiniens de l'ONU (UNRWA), Philippe Lazzarini, en visite dans le territoire côtier assiégé.

Selon lui, une génération entière d'enfants de Gaza est "traumatisée", les maladies se propagent et la "famine" menace.

La pluie et le froid compliquent la survie au quotidien des familles, qui campent dans la cour du complexe médical al-Nasser, à Khan Younès.

L'ONU estime que 1.9 million de personnes, soit près de 85% de la population, ont dû quitter leur logement.

Par ailleurs, selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), moins de la moitié des hôpitaux de la bande de Gaza fonctionnent, et ce, partiellement.

Bashir al-Zayadna, 27 ans, dont l'oncle et le cousin, Youssef et Hamza al-Zayadna, 53 et 22 ans, sont otages dit n'espérer qu'une chose: pouvoir serrer ses proches dans ses bras et "leur dire que tout est fini".
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