LE MATIN
08 Novembre 2024
À 14:13
"Après 10 mois de l'année 2024, il est désormais quasiment certain que 2024 sera l'année la plus chaude jamais enregistrée et la première année avec plus d'1,5°C au-dessus des niveaux préindustriels", selon la base de données
ERA5 de
Copernicus, a commenté jeudi
Samantha Burgess, directrice adjointe du
service changement climatique (C3S) de
Copernicus.
Il est même "probable" que le
réchauffement ait dépassé 1,55°C durant l'année calendaire, selon Copernicus. "Cela marque une nouvelle étape dans les records d
e températures mondiales et devrait servir de déclencheur pour rehausser l'ambition à la prochaine conférence sur le
changement climatique, la
COP29", a souligné Samantha Burgess.
Cette COP, qui s'ouvre le 11 novembre à
Bakou en
Azerbaïdjan, sera consacrée à la délicate recherche d'un nouvel objectif de financement pour permettre aux pays en développement de réduire leurs émissions de
gaz à effet de serre et de s'adapter au changement climatique.
Selon Copernicus, le mois d'octobre a été le deuxième plus chaud dans le monde, après octobre 2023, avec une température moyenne de 15,25°C. C'est 1,65°C de plus que les niveaux préindustriels de 1850-1900, avant que l'utilisation massive des
énergies fossiles (
charbon,
pétrole,
gaz) ne réchauffe fortement l'atmosphère et les océans.
C'est aussi le 15e mois sur une période de 16 mois que la température moyenne dépasse 1,5°C de réchauffement. Ce chiffre symbolique correspond à la limite la plus ambitieuse de l'
accord de Paris de 2015, visant à contenir le réchauffement bien en-dessous de 2°C et à poursuivre les efforts pour le limiter à 1,5°C. Cet accord historique fait toutefois référence à des tendances climatiques de long terme: la moyenne devra rester au-dessus d'1,5°C de réchauffement pendant 20 à 30 ans pour que l'on considère que la limite a été franchie.
Les effets meurtriers du réchauffement ont encore été illustrés dernièrement par les
inondations dans le sud de l'
Espagne, qui ont fait plus de 200 morts, la très grande majorité dans la région de
Valence. "Les calamités climatiques sont notre nouvelle réalité. Et nous ne sommes pas à la hauteur", a souligné jeudi le secrétaire général de l'ONU,
António Guterres. "Nous devons nous adapter, dès maintenant", presse-t-il, alors qu'un rapport onusien dénonce une nouvelle fois une insuffisance de fonds publics internationaux alloués aux pays les plus pauvres pour les mesures d'adaptation.
Copernicus note que les précipitations ont été supérieures aux moyennes en octobre dans la
péninsule ibérique mais aussi en
France, dans le nord de l'
Italie ou encore en
Norvège. Les scientifiques s'accordent sur le fait que sur la majeure partie de la planète, les précipitations extrêmes sont devenues plus fréquentes et plus intenses en raison du changement climatique.
Une atmosphère plus chaude retient plus d'humidité et par ailleurs le réchauffement des
océans peut aussi affecter la distribution des précipitations et l'intensité des tempêtes. Copernicus note justement que le mois dernier a été le deuxième octobre le plus chaud pour la température de surface des océans.