LE MATIN
13 Octobre 2024
À 15:27
"Il y aura besoin d'une nouvelle
loi", notamment pour permettre "la prolongation de la durée de détention dans des
centres de rétention administrative" des
étrangers clandestins jugés dangereux, a déclaré une porte-parole du
gouvernement français,
Maud Bregeon, sur
BFMTV.
Une des pistes envisagées est de faire passer la durée maximale de rétention de 90 à 210 jours, ce qui n'est possible aujourd'hui qu'en cas d'
infractions terroristes. "On ne s'interdit pas de réfléchir à d'autres dispositions", a ajouté la porte-parole, jugeant qu'il ne devait y avoir "aucun tabou en matière de protection des
Français". L'exécutif souhaite que ce texte arrive au
Parlement "début 2025".
Le nouveau ministre de l'Intérieur
Bruno Retailleau, avait affirmé le 23 septembre penser "que l'
immigration massive, ça n'est pas une chance pour la France".
Cette nouvelle
loi immigration promet de nouveaux débats houleux dans un contexte parlementaire tendu, avec une Assemblée nationale où la fragile coalition du Premier ministre Michel Barnier (droite) est dépourvue de majorité.
Promulguée le 26 janvier, une précédente loi sur l'immigration avait été adoptée après des débats très tendus au Parlement.
"Quotas" migratoires fixés au Parlement, rétablissement du délit de
séjour irrégulier, caution demandée aux
étudiants étrangers pour prévoir leur retour,
regroupement familial restreint: le Conseil constitutionnel avait censuré de larges pans du texte pour des questions de forme.
Trente-deux lois sur l'immigration et les étrangers ont été adoptées depuis 1980 en France, selon le
Musée de l'histoire de l'immigration.
Cette annonce du gouvernement français survient à l'approche du
sommet européen des 17 et 18 octobre à
Bruxelles, où seront abordés le renforcement des
contrôles aux frontières extérieures de l'
UE et l'accélération des retours de
clandestins.
L'UE a déjà adopté mi-mai un pacte
asile et
migration qui durcit les contrôles et établit un mécanisme de solidarité entre les 27 dans la prise en charge des
demandeurs d'asile.