Le Premier ministre français démissionne après un vote de défiance sans précédent

Le Premier ministre François Bayrou a remis, ce mardi à Paris, la démission de son gouvernement au président Emmanuel Macron, après l’échec cinglant de sa déclaration de politique générale. La veille, l’Assemblée nationale avait refusé de lui accorder la confiance par 364 voix contre 194 et 15 abstentions, un revers inédit sous la Ve République.

Ce vote sanction, survenu après seulement neuf mois d’exercice, sanctionne notamment son plan budgétaire "drastique" visant à redresser les finances publiques : année blanche fiscale, gel des pensions et prestations sociales, suppression de deux jours fériés... Autant de mesures qui ont suscité le rejet unanime des oppositions, de la gauche à l’extrême droite.

L’exécutif est désormais limité à expédier les affaires courantes, sans pouvoir légiférer ni engager de nouvelles dépenses, sauf cas d’urgence décrété par le président. Pour assurer la continuité budgétaire, le gouvernement démissionnaire pourra recourir à un dispositif spécial prévu par la loi organique relative aux lois de finances, permettant de reconduire le budget précédent jusqu’à l’adoption du prochain texte.

Face à l’ampleur de la crise et à l’urgence des échéances budgétaires de 2026, plusieurs voix réclament la nomination rapide d’un successeur. Emmanuel Macron a promis de désigner un nouveau Premier ministre « dans les tout prochains jours ».