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Législatives en France : le second tour du 7 juillet est dans toutes les têtes

A J-4 du premier tour des législatives, la question du barrage au Rassemblement national est posée au camp présidentiel, qui refuse de prendre position avant le premier tour, tandis que l'extrême droite accuse la gauche de vouloir contester "dans la rue" sa victoire annoncée.

26 Juin 2024 À 13:16

Dans une lettre aux chefs de la majorité présidentielle, la cheffe des Ecologistes Marine Tondelier a réclamé des "engagements simples et clairs" de désistement mutuel en cas de triangulaires pour "faire battre les candidats du Rassemblement national".

"Lorsqu'un candidat républicain sera opposé à un candidat du Rassemblement national, nous soutiendrons le candidat républicain (..) Et vous ?", a-t-elle lancé en proposant une rencontre avec la majorité présidentielle.



"J'avoue ne pas comprendre votre incapacité à tenir des propos aussi clairs", a-t-elle ajouté alors que la macronie a pour stratégie au premier tour d'attaquer frontalement l'extrême droite comme les Insoumis associés à la gauche modérée au sein du Nouveau Front populaire.

Et se refuse à prendre position pour le deuxième tour avant les résultats de dimanche. Mardi, le chef de l'Etat, Emmanuel Macron, et les cadres de sa majorité ont semblé se diriger lors d'une visioconférence vers un mot d'ordre "ni RN ni LFI", en semblant établir un distingo entre le mouvement de Jean-Luc Mélenchon et les autres partis de gauche. Mais "sans que le président (Macron) ne tranche", selon un participant.

Mercredi, la porte-parole du gouvernement Prisca Thevenot s'est refusée à devoir "choisir tout de suite entre un parti qui assume des propos racistes et un parti qui est plus que flou sur des faits d'antisémitisme", tout comme à mettre un "signe égal" entre les deux.

Le patron d'Horizons, Edouard Philippe, n'a guère été plus disert. "J'aurai l'occasion de m'exprimer de façon extrêmement claire sur le sujet au soir et au lendemain du premier tour", a-t-il déclaré, mais pas avant pour que ce ne soit pas "la seule chose dont on va discuter dans les derniers jours de la campagne".

Au contraire, il a espéré qu'un "espace central" - incluant une partie de la gauche et de la droite - s'impose comme "une alternative" à la "tenaille" entre RN et LFI.

Mais déjà le ténor LR, Xavier Bertrand, a rejeté la main tendue, défendant plutôt "une quatrième offre" pour "éviter à la fois le RN, le Front Populaire et le statu quo macroniste".

A gauche, la stratégie de second tour ne fait pas non plus l'unanimité. Si les socialistes et les écologistes ont signé un appel en faveur d'un désistement pour battre le RN, chez les Insoumis "nous verrons au cas par cas", a assuré l'eurodéputée Manon Aubry.

A un mois des JO, l'exécutif s'est en tout cas attaché à montrer qu'il était "prêt" pour cette échéance, et a mis en doute la capacité de ses adversaires à faire de même s'ils remportaient le scrutin.

"Nous sommes prêts mais maintenant le déroulement est une autre histoire (...) Il y aura des arbitrages en matière de sécurité, de transport et tout ça suppose un peu d'expérience de la gestion de l'Etat", a lancé la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castera, lors du compte-rendu du Conseil des ministes.

Elle a accusé le Rassemblement national de s'en être "toujours désintéressé ou de n'avoir fait qu'agiter les polémiques". Côté France insoumise, ils ont "systématiquement voté contre toutes les lois olympiques, ne connaissent rien au dispositif de sécurité des Jeux et ont même appelé à une forme de sabotage avec de la grève avant et pendant les Jeux", a-t-elle aussi lancé.

La ministre des Sports a, par ailleurs, concédé des "risques de violences" au lendemain des élections, tout en se refusant à toute "inquiétude" et en évoquant seulement "une vigilance reforcée".

"Si nous gagnons les élections législatives, alors oui probablement il y aura des manifestations dans les rues", a également prédit la leader de l'extrême droite Marine Le Pen, accusant par avance "l'extrême gauche" d'en être "responsable".

Une réponse aux propos d'Emmanuel Macron, qui a renvoyé dos à dos les "deux extrêmes" en début de semaine, affirmant que les programmes du RN comme du Nouveau Front populaire à gauche mèneraient "à la guerre civile".

Pendant ce temps, le Premier ministre Gabriel Attal continue sa course de fond sur le terrain, pour tenter de réduire l'écart avec la gauche et l'extrême droite, toujours largement favorite dans les sondages.

Au lendemain d'un premier débat télévisé où il n'a pas économisé ses coups contre ses rivaux Jordan Bardella (RN) et Manuel Bompard (LFI), le chef de la majorité sortante est attendu dans l'après-midi en Indre-et Loire, avant un meeting en fin de journée dans sa circonscription des Hauts-de-Seine.
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