LE MATIN
05 Avril 2024
À 14:30
"Nous prévoyons de commencer à étiqueter les contenus générés par l'IA en mai 2024", a expliqué
Monika Bickert, vice-présidente en charge des politiques de contenus de la maison mère de
Facebook,
Instagram et
Threads, précisant que la
mention "Made with AI" allait être apposée "sur un plus grand nombre de contenus vidéo, audio et images" que précédemment. Ces contenus seront marqués par la plateforme si elle détecte "des indicateurs d'image d'IA conformes aux normes de l'industrie" ou si "des personnes indiquent qu'elles mettent en ligne des contenus générés par l'IA", a-t-elle souligné.
Le groupe californien annonce plus globalement qu'il va modifier sa manière de traiter les
contenus modifiés par une IA, après consultation de son
conseil de surveillance, estimant que "la transparence et davantage de contexte sont désormais la meilleure façon de traiter les contenus manipulés", "afin d'éviter le risque de restreindre inutilement la liberté d'expression". En l'occurrence, il considère désormais qu'il est préférable d'ajouter "des étiquettes et du contexte" à ces contenus, plutôt que de les supprimer comme il s'y employait jusqu'ici.
Meta a néanmoins précisé qu'il allait continuer de retirer de ses plateformes tout
contenu, qu'il soit créé par un
humain ou une
IA, allant à l'encontre de ses règles "contre l'ingérence dans le processus électoral, l'intimidation, le harcèlement, la violence (...) ou toute autre politique figurant dans nos normes communautaires". Il compte également sur son réseau "d'environ 100 fact-checkers indépendants" pour repérer les contenus générés par IA "faux ou trompeurs".
La maison mère de Facebook avait annoncé en février son souhait d'étiqueter toute image générée par
IA, une décision prise sur fond de lutte contre la désinformation. D'autres géants de la tech comme
Microsoft,
Google ou
OpenAI ont pris des engagements similaires. L'essor de l'IA générative fait craindre que des personnes n'utilisent ces outils pour semer le chaos politique, notamment par le biais de la désinformation ou de la mésinformation, à l'approche de plusieurs élections majeures cette année, notamment aux
Etats-Unis. Au-delà de ces scrutins, le développement de
programmes d'IA générative s'accompagne de la production d'un flux de contenus dégradants, selon de nombreux experts et régulateurs, à l'image des
fausses images (deepfakes) pornographiques de femmes célèbres, phénomène qui vise également des anonymes.