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OpenAI lance son nouveau modèle d'IA générative GPT-5

OpenAI, pionnier et leader de l'intelligence artificielle (IA) générative, a sorti jeudi un nouveau modèle alors que la course aux assistants IA toujours plus performants bat son plein.

08 Août 2025 À 09:44

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"GPT-5, c'est comme parler à un expert de niveau doctorat sur n'importe quel sujet", a assuré Sam Altman, patron de l'entreprise américaine, lors d'un briefing pour la presse.



Il a comparé GPT-3, à l'oeuvre dans la première version de ChatGPT, à un lycéen qui "parfois donne la bonne réponse, et parfois répond n'importe quoi", et GPT-4 à un étudiant à l'université.

Les géants des technologies rivalisent à coups de nouveaux modèles toujours plus perfectionnés, capables de "raisonner" et d'effectuer des tâches de façon autonome, avec en ligne de mire une IA dite "générale" ou "superintelligente", aux capacités cognitives supérieures à celles des humains.

Le rythme s'est accéléré car les différents groupes cherchent à rendre leur assistant IA - ChatGPT, Gemini (Google), Meta AI, Claude (Anthropic) etc. - indispensable au quotidien pour le plus grand nombre possible d'utilisateurs et de développeurs.

Google et Meta (Facebook, Instagram) capitalisent sur leurs immenses bases d'usagers. Anthropic s'est fait un nom surtout auprès des professionnels. Grok, de xAI, une société d'Elon Musk, est intégré directement dans le réseau social X.

La start-up chinoise DeepSeek a elle créé l'événement en début d'année en sortant R1, un modèle ouvert et avancé malgré des contraintes technologiques et budgétaires. Mais ChatGPT reste le nom le plus connu du grand public. Il compte près de 700 millions d'utilisateurs actifs hebdomadaires.

OpenAI a présenté GPT-5 comme son modèle le "plus intelligent", le "plus rapide" et le "plus utile" à ce jour. "GPT-5 peut vraiment faire des choses impressionnantes pour vous. Il peut instantanément créer un logiciel, à la demande (...) c'est un super pouvoir incroyable", a vanté Sam Altman.

Un de ses ingénieurs, Yann Dubois, a demandé en langage courant à l'assistant IA de créer une application en ligne pour apprendre le français avec des jeux. GPT-5 a aussitôt produit des centaines de lignes de code et le site web, élémentaire, a vu le jour en quelques minutes.

Selon l'entreprise, GPT-5 est en outre moins sujet aux "hallucinations" : il "admet" quand il ne sait pas au lieu d'inventer une réponse apparemment convaincante. La sécurité a aussi été renforcée. "Avant, l'approche était binaire. Si la requête semblait sûre, le modèle s'exécutait, et sinon il refusait", a expliqué Alex Beutel, un responsable de la sécurité des produits de l'entreprise.

Avec GPT-5, en cas de doute sur de potentielles motivations criminelles, "le modèle va se limiter à des informations générales, qui ne peuvent pas nuire". L'assistant doit par ailleurs devenir personnalisable - l'utilisateur pourra choisir un ton concis, bienveillant ou sarcastique - et pourra se connecter à Gmail.

"Cela reste un modèle de langage, ce n'est pas une rupture radicale", a commenté le développeur Simon Willison sur son blog jeudi, après deux semaines de tests. "Mais il se trompe rarement et donne généralement une impression de maîtrise, voire parfois d'excellence".

Microsoft, principal investisseur d'OpenAI, a annoncé que GPT-5 est désormais disponible sur ses différentes plateformes pour les ingénieurs. "OpenAI va manger Microsoft tout cru", a réagi Elon Musk sur X.

Le milliardaire a affirmé que Grok 4 Heavy, le modèle le plus avancé de sa start-up xAI, "était plus performant il y a deux semaines que GPT-5 ne l'est aujourd'hui", promettant un Grok 5 "terriblement doué" d'ici la fin de l'année.

GPT-5 "est clairement un modèle intelligent, mais il lui manque quelque chose d'important pour atteindre l'IA générale (...) ce n'est pas un modèle qui apprend en continu des choses qu'il découvre", a déclaré Sam Altman. "Évidemment, il va falloir investir dans la puissance de calcul à des coûts vertigineux pour y parvenir, mais nous avons l'intention de continuer", a-t-il ajouté. La start-up star de la Silicon Valley a été valorisée à 300 milliards en mars.

Microsoft, Google, Meta et Amazon ont prévu de dépenser chacun des dizaines de milliards de dollars en infrastructures IA (centres de données sophistiqués), puces de pointe et ressources humaines cette année.
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