Affaires criminelles : le taux de résolution atteint 91% (Laftit)
Dans un souci constant de préserver la sécurité nationale et de renforcer la confiance des citoyens, le ministère de l’Intérieur a présenté son bilan et ses projets pour 2024 lors de l’exposition de son projet de budget pour l’année 2024 devant la Commission de l’intérieur, des collectivités territoriales, de l’habitat et de la politique de la ville à la Chambre des représentants. L’accent a été mis, dans une grande mesure, sur les données chiffrées qui démontrent l’efficacité des efforts déployés pour lutter contre la criminalité et améliorer le sentiment de sécurité dans le pays.
Brahim Mokhliss
06 Novembre 2023
À 12:56
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«Les victoires contre la criminalité et l’amélioration de la sécurité : bilan 2023 et perspectives 2024». C’est une des parties du rapport présenté par le ministère de l’Intérieur, la semaine dernière, dans le cadre de la présentation du projet de budget au titre de l’année 2024 devant la Commission de l’intérieur, des collectivités territoriales, de l’habitat et de la politique de la ville à la Chambre des représentants.
Statistiques révélatrices et succès dans la lutte contre la criminalité
Les données sur la criminalité enregistrées au cours des sept premiers mois de l’année sont éloquentes. Environ 637.600 affaires de crime et d’infractions ont été enregistrées. Les affaires impliquant des personnes et des biens représentent environ 47% du total des affaires enregistrées au niveau national, avec une concentration de 70% des crimes et infractions dans les zones urbaines, souligne le rapport présenté devant les parlementaires. Les efforts des forces locales et des services de sécurité ont conduit à un taux de résolution des affaires criminelles de 91%. Près de 497.000 individus, dont 4% sont des mineurs, ont été arrêtés et poursuivis. Les infractions et les crimes qui ont un impact sur le sentiment de sécurité des citoyens enregistrés sont d’environ 208.600 affaires, représentant environ 33% du total des affaires enregistrées.
Réponse aux nouveaux défis de la criminalité
Malgré le nombre relativement faible des affaires criminelles enregistrées, le ministère a constaté que le sentiment d’insécurité des citoyens ne correspond pas toujours à la situation criminelle réelle. L’amplification de certains crimes ordinaires, la propagation de rumeurs et la manière dont ces crimes sont relayés par certains médias contribuent à exagérer le sentiment d’insécurité. Pour renforcer ce sentiment de sécurité, le ministère de l’Intérieur s’est concentré sur la lutte contre certains types de criminalité qui préoccupent l’opinion publique, tels que la détention d’armes blanches menaçantes, le trafic de stupéfiants, les agressions de rue et les crimes à proximité des établissements éducatifs.
La lutte contre la drogue et les nouvelles mesures de sécurité
Le ministère de l’Intérieur avance avoir mis en place plusieurs mesures pour renforcer la sécurité dans tout le pays. Ces mesures comprennent la mise à jour régulière des plans opérationnels. Il a étendu les brigades anti-gang à l’échelle nationale et lutte activement contre les nouvelles formes de drogues et de substances illicites, telles que le «poufa» et le «crack». «Depuis janvier 2023 et jusqu’à fin août de la même année, pas moins de 470 affaires liées à la drogue «poufa» ont été enregistrées, avec la saisie de plus de 5,5 kilogrammes de cette substance», est-il souligné dans le rapport du ministère de l’intérieur.
Sur un autre volet, le ministère souligne que la coopération internationale est également un élément clé des efforts entrepris, notamment avec Interpol et d’autres organisations régionales et internationales de sécurité. En somme, le ministère de l’Intérieur continue de faire preuve d’engagement et d’innovation dans la promotion de la sécurité nationale, tout en garantissant le respect des droits de l’Homme et la primauté du droit, affirme le ministre de l’Intérieur dans le document présenté devant les députés.
Amélioration continue des services de sécurité
Selon les mêmes données présentées, le Maroc a engagé une série de réformes visant à moderniser et renforcer l’efficacité des services de sécurité. Plusieurs mesures ont été prises pour s’adapter aux évolutions de la société marocaine et lutter contre toutes les formes de criminalité. Il s’agit de la mise à jour régulière des plans d’action des services de sécurité en fonction de l’évolution de la cartographie criminelle dans les différentes régions du Royaume afin de répondre aux nouveaux enjeux. Il s’agit aussi de l’utilisation des preuves scientifiques et techniques, des technologies numériques dans les enquêtes judiciaires ainsi que des systèmes de reconnaissance faciale et de plaques d’immatriculation, qui participent à la modernisation des méthodes d’investigation. Sur cette liste figure également la création de centres de commandement et de coordination ainsi que d’unités mobiles d’intervention rapide au sein de la police visant à raccourcir les délais d’intervention sur le terrain.
Une police de proximité renforcée
De même, l’implantation de nouvelles zones de sécurité, circonscriptions de police et centres territoriaux de la Gendarmerie Royale, rapproche les services de sécurité des citoyens. Le renforcement des structures scientifiques et techniques de soutien aux enquêtes criminelles et l’équipement des agents en matériels modernes améliorent l’efficacité opérationnelle.
Le rapport de l’Intérieur fait aussi état de la lutte contre la criminalité sous toutes ses formes comme étant une priorité, avec la généralisation des brigades spécialisées dans la répression des bandes criminelles et le renforcement des effectifs de la police judiciaire aux niveaux central, régional et local : «29 brigades régionales de lutte contre la cybercriminalité ont également été mises en place. Plusieurs laboratoires scientifiques et techniques dédiés à l’analyse des traces numériques ont été créés dans les 12 régions du pays et des techniciens de scène de crime ont été formés. Quatre équipes régionales spécialisées dans les enquêtes sur la criminalité économique et financière ont vu le jour à Rabat, Casablanca, Marrakech et Fès», souligne le document que nous avons pu consulter.
Formation et spécialisation des forces de l’ordre
En outre, un Office central de lutte contre la cybercriminalité composé de services d’enquêtes criminelles, de renseignement et d’analyse des traces numériques a été institué. La police technique et scientifique a été érigée en Institut des sciences et preuves criminelles de la Sûreté nationale. La formation initiale et continue des personnels, indique le document, a été renforcée avec l’organisation de séminaires animés par des experts nationaux et internationaux. Les thématiques couvertes sont larges, allant de la lutte contre le terrorisme et le crime organisé à la criminalité financière en passant par la cybercriminalité et les sciences forensiques.
Cet ensemble de réformes témoigne de la volonté des autorités marocaines d’adapter en permanence les services de sécurité à l’évolution de la délinquance, dans le respect des droits humains et des libertés publiques. L’objectif est de garantir la sécurité des citoyens tout en accompagnant les mutations de la société, a défendu le ministre de l’Intérieur devant les députés.
La contractualisation entre l’État et les régions, un mécanisme efficient pour la réalisation des principes de bonne gouvernance
La contractualisation entre l’État et les régions constitue un mécanisme efficient pour la réalisation des principes de gestion et de bonne gouvernance à travers l’élaboration de programmes et de projets intégrés, qui reposent sur la convergence, l’harmonie et l’intégration entre la vision de développement des régions et les stratégies nationales, a affirmé, jeudi à Rabat, le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit. M. Laftit, qui présentait le budget sectoriel du ministère de l’Intérieur au titre de l’exercice 2024 devant la Commission de l’intérieur, des collectivités territoriales, de l’habitat et de la politique de la ville à la Chambre des représentants, a indiqué que la construction de l’édifice de la régionalisation avancée connaît un dynamisme croissant, basé sur des approches efficaces et intégrées, issues des spécificités et de la réalité de l’expérience marocaine en matière de décentralisation et de régionalisation depuis plusieurs décennies. Il a noté que le ministère, dans le cadre de son accompagnement des collectivités territoriales, continue d’apporter un soutien financier et technique aux conseils territoriaux, notamment en matière de planification et d’aménagement du territoire, d’élaboration de programmes de développement, de gestion des réseaux publics de services, outre le développement des compétences, la formation et la transformation numérique, et ce dans le but d’améliorer et d’optimiser les structures de proximité. S’agissant de l’élaboration des programmes de développement régional, le ministre a relevé que cinq projets de développement régionaux sur douze ont été approuvés, tandis que cinq projets sont en cours d’approbation, et deux autres sont en cours d’élaboration.