Hiba Chaker
10 Février 2025
À 17:25
Six mois après le lancement du programme «
Collèges pionniers», l’heure est aux premiers constats. Depuis la rentrée 2024, 232 établissements, soit 10% des
collèges publics du pays, ont intégré ce dispositif porté par le ministère de l’Éducation nationale, du préscolaire et des sports. Objectif affiché : réduire les
inégalités scolaires, renforcer les apprentissages fondamentaux et ancrer l’
école dans une approche plus globale du bien-être des
élèves.
Au total, 200.000
collégiens, accompagnés par 6.000
enseignants et 600
inspecteurs pédagogiques et
conseillers en orientation, participent à cette expérimentation qui s'inscrit dans la continuité du programme «Écoles pionnières», déployé dès 2023 dans 628
écoles primaires et qui a touché plus de 320.000 élèves.
Alors que les ambitions sont clairement affichées, le premier retour de terrain laisse entrevoir des avancées, mais aussi des obstacles persistants. Inspiré du modèle testé en primaire, le dispositif repose sur deux piliers. D’abord, un accompagnement pédagogique renforcé puis un volet bien-être et compétences transversales.
Approche holistique et développement personnel
Concrètement, les élèves ont bénéficié, en début d’année, d’un programme de remédiation intensif de 4 à 8 semaines ciblant les mathématiques, le
français, l’
arabe, les
sciences de la vie et de la terre (SVT) et la
physique-chimie. À cela s’ajoute le temps consacré aux
activités extrascolaires : deux heures par semaine pour des ateliers en
théâtre,
sciences,
arts ou encore
entrepreneuriat, et quatre heures dédiées au
sport. Une approche qui se veut plus holistique, en intégrant des ateliers de développement personnel, axés notamment sur la gestion des émotions, la confiance en soi et la prévention du
harcèlement scolaire.
Dans chaque établissement, une cellule de veille a été mise en place pour suivre les élèves en difficulté et prévenir le
décrochage scolaire. Parallèlement, le ministère a investi dans la réhabilitation des infrastructures scolaires, le renforcement du
matériel numérique et l’accompagnement des enseignants.
Sur le terrain, les premiers retours sont mitigés. Si certains saluent un regain d’intérêt des élèves pour les matières fondamentales et une meilleure dynamique de classe, d’autres alertent que certains établissements peinent à mettre en œuvre l’ensemble des mesures. Face à cette situation, le ministère prévoit une évaluation approfondie en fin d’année scolaire afin d'envisager la possibilité d’une généralisation progressive à d’autres établissements dès la rentrée 2025-2026.