LE MATIN
22 Avril 2024
À 16:48
La coopération entre la
République française et le
Royaume du Maroc en matière de
sécurité est excellente avec de très nombreux enjeux communs, dont la
lutte contre la
drogue et les
réseaux terroristes et la
criminalité, a indiqué
Gérald Darmanin lors d’un point de presse, à l’issue de ses entretiens avec le ministre de l’Intérieur,
Abdelouafi Laftit.
"Sans nos amis marocains et l’excellence de la
police judiciaire marocaine, la France serait plus en danger qu’elle ne l’est", a relevé le ministre français, soulignant que les récentes interpellations qu’a connues le Maroc au nom des demandes formulées par la France montrent la grande efficacité de la police marocaine. "Sans les services de renseignement marocains, la France serait plus touchée”, a-t-il insisté.
Il a aussi tenu à remercier le Maroc qui va pouvoir aider très fortement la France dans l’organisation des grands
événements sportifs notamment les
Jeux Olympiques, rappelant que les deux pays ont déjà démontré leur savoir-faire lors d’autres manifestations sportives. Nous pouvons compter l’un sur l’autre dans les grands événements sportifs qui s’annoncent en matière d’informations réciproques, a-t-il dit, citant dans ce sens la prochaine
Coupe d'Afrique des Nations de football, prévue en 2025 au Maroc.
Après avoir évoqué la nouvelle menace que représente pour les deux pays la
cybersécurité, le ministre français a affirmé qu’en matière de
lutte anti-terroriste, la France est disposée à apporter son soutien au Maroc et aux efforts du Royaume pour faire face aux menaces qui peuvent naître dans la
bande sahélo-saharienne. Les deux pays partagent des renseignements précieux en matière de lutte antiterroriste, a-t-il poursuivi, exprimant ses remerciements "aux services marocains pour le travail important qu’ils opèrent avec la
DGSI et les services français".
Il a, d’autre part, salué "un dialogue franc entre deux grands pays amis dont l’objectif commun est de préserver nos démocraties, nos valeurs et lutter contre la
radicalisation". "Nous avons une parfaite identité de vues en matière de lutte contre la criminalité et le terrorisme", a noté M. Darmanin.
Le ministre français a, par ailleurs, indiqué que son déplacement au Maroc s’inscrit dans le cadre de la nouvelle dynamique des relations bilatérales, précisant que l’objectif est de mettre en place une feuille de route ambitieuse pour chacun des secteurs, en phase avec la volonté des deux Chefs d’Etat de renouveler et de moderniser les
relations stratégiques et d’amitié franco-marocaines.
Compte tenu de la proximité géographique et des
liens culturels, linguistiques et humains, la question de la mobilité se trouve au cœur du dialogue entre les deux pays, a-t-il fait observer, soulignant que les flux des Français et des Marocains ne cessent de croître dans tous les secteurs notamment le
tourisme, l’
enseignement supérieur, la
formation professionnelle, le
domaine agricole et les
échanges culturels.
"Nos sociétés se connaissent et s’entrelacent par des liens familiaux et amicaux noués par l’histoire comme l’illustre l’importance de la
population françaises d’origine marocaine", a fait remarquer le ministre français, rappelant que le Maroc compte six
consulats généraux français et la France compte 17
consulats marocains qui contribuent à faire vivre les interactions entre les deux pays. Le Maroc est un partenaire essentiel dans une gestion équilibrée de la mobilité, s’est-il réjoui.
A l’échelle régionale et internationale, le Maroc joue, sous l’impulsion de
Sa Majesté le Roi Mohammed VI, un rôle de premier plan dans le traitement de la question migratoire, a encore dit M. Darmanin, expliquant que sur le plan bilatéral, la coopération a repris de manière énergique pour lutter contre l’
immigration illégale et aider la
migration légale.
"Notre ambition partagée est de pouvoir réunir bientôt le travail en commun des services techniques des deux ministères pour traiter ensemble des sujets d’intérêt commun pour les populations du Maroc et de la France”, a poursuivi le ministre français.
M. Darmanin a, en outre, abordé la
coopération institutionnelle décentralisée, dont la régionalisation avancée voulue par Sa Majesté le Roi, la
déconcentration et la formation des fonctionnaires, ainsi que la question de la
protection civile avec les risques du
changement climatique.
Evoquant
l’islam de France, il a qualifié d’excellente la coopération avec les
autorités religieuses marocaines, affirmant que l’Islam tel qu’il est pratiqué au Maroc est un modèle dont le mérite revient à Sa Majesté le Roi Mohammed VI. "Nous sommes très attentifs à la formation des imams et à la façon dont le Maroc peut nous aider dans ce domaine", a-t-il conclu.