Yousra Amrani
27 Septembre 2024
À 17:55
Le Conseil économique, social et environnemental (
CESE) indique, dans son dernier Rapport annuel, que le taux d'activité des femmes continue de connaître une baisse structurelle inquiétante depuis plusieurs années. Selon le Rapport annuel 2023 publié il y a quelques jours, le taux d'activité économique des
femmes ne s'élève qu'à 19%, tandis que celui des hommes atteint 70%.
Ce Rapport, dont le contenu a été consulté par nos soins, met également en lumière un taux de chômage préoccupant parmi les femmes diplômées relevé en 2023, s'élevant à 35%.
«La faible participation des femmes sur le marché du travail a des répercussions significatives sur l'économie et la société marocaines. Cette inactivité limite non seulement la croissance économique, mais freine également la dynamique de création de richesse. Une étude du
Haut-Commissariat au Plan (HCP) souligne qu'intégrer 1,7 million de
femmes inactives pourrait faire grimper leur taux d'activité à 34,8%, augmentant ainsi la valeur ajoutée nationale de près de 13%. Sur le plan social, l'inactivité des femmes contribue à la persistance de la pauvreté et à l'
accroissement des inégalités. Ce phénomène renforce leur dépendance économique et impacte leur statut au sein de la famille et de la société», souligne le Rapport.
Dans ce contexte, le Conseil économique, social et environnemental réaffirme l'importance cruciale de l'
autonomisation économique des femmes et appelle à la mise en place d'une politique proactive visant à intégrer les femmes dans le
marché du travail. Il insiste sur la nécessité de prendre en compte les différentes catégories de femmes inactives et de développer des mesures adaptées pour chacune d'elles.
Recommandations du CESE
Pour remédier à la faible participation des femmes sur le marché du travail, le CESE formule plusieurs recommandations essentielles. Ainsi, le Conseil préconise de réduire les écarts de salaires dans le secteur privé et de lutter contre les discriminations en matière de promotion professionnelle. En parallèle, il recommande de promouvoir l'
entrepreneuriat féminin en établissant des dispositifs de financement adaptés pour soutenir les projets et les formations des femmes. Renforcer l'autonomie économique des femmes au foyer est également primordial, notamment en garantissant un revenu minimal qui reconnaisse leur contribution économique non rémunérée. Par ailleurs, le CESE suggère d'intégrer les femmes au foyer dans le marché du travail grâce à des initiatives ciblées. Cela inclut le lancement d'une enquête nationale visant à identifier les facteurs d'exclusion des femmes de l'activité économique, afin d'élaborer une stratégie nationale fondée sur les résultats obtenus. Enfin, il est proposé d'offrir aux femmes au foyer la possibilité d'améliorer leurs compétences professionnelles à travers des formations adaptées aux spécificités régionales. Des incitations financières devraient également être mises en place pour encourager les jeunes femmes au foyer à s'engager dans l'auto-emploi, tout en accordant des subventions temporaires aux entreprises qui recrutent ces jeunes femmes. Ces mesures visent à créer un environnement propice à l'intégration des femmes dans l'économie, favorisant ainsi une croissance inclusive et durable.