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Le Maroc a toujours défendu la coopération multilatérale dans la lutte contre les armes de destruction massive (Bourita)

Conformément à la Vision éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Maroc a toujours défendu la coopération multilatérale comme le cadre le plus approprié pour coordonner les efforts internationaux de lutte contre les armes de destruction massive (ADM), a affirmé, mercredi à Marrakech, le ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l'Étranger, Nasser Bourita.

31 Janvier 2024 À 17:56

L'engagement ferme du Royaume dans ce domaine se manifeste à travers son adhésion aux conventions internationales sur le désarmement et la non-prolifération, a ajouté le ministre dans une allocution par visioconférence à l’ouverture de la réunion politique pour la promotion de l'Initiative de sécurité contre la prolifération (PSI) dédiée aux pays africains, qui se tient jusqu’au 2 février dans la ville ocre. Le Maroc a, en outre, apporté son soutien aux initiatives internationales dans ce domaine et entend poursuivre son partenariat fécond avec les États-Unis et les pays africains pour ériger la PSI en partie intégrante du paysage sécuritaire africain, a poursuivi Nasser Bourita.



L’atout principal de ce programme de coopération internationale, qui vise à enrayer le trafic d'armes de destruction massive, de leurs vecteurs et des matériels connexes, est «sa nature flexible, opérationnelle et orientée vers les résultats», a-t-il souligné, relevant que la réunion de Marrakech est la première du genre qui se tient dans le cadre de la PSI avec un niveau aussi élevé en termes de qualité et de nombre des participants. M. Bourita a indiqué que l’expérience marocaine a démontré la pertinence de la PSI en matière de coordination interministérielle pour faire face au défi de la non-prolifération, ajoutant que la réunion de Marrakech est une excellente opportunité pour renforcer l’appropriation de la PSI par les États africains, à travers la mise en œuvre de trois actions prioritaires.

Il s’agit, en premier lieu, de reconnaître que l’environnement sécuritaire africain n’est pas isolé du contexte sécuritaire mondial. Le deuxième axe porte sur le renforcement des synergies par des efforts nationaux, à travers l'organisation d'ateliers et d'exercices opérationnels menés par des militaires africains et des experts civils. En dernier lieu, il faut s’assurer que la voix des États africains soit entendue au sein de la PSI, en identifiant et partageant les «leçons africaines» tirées des bonnes pratiques au sein des forums proposés par l’initiative, a-t-il détaillé.

La présence grandissante de l’Afrique au sein de la PSI est un signe encourageant, s’est félicité, par ailleurs, M. Bourita, appelant à capitaliser sur cet élan pour faire de ce mécanisme une véritable plateforme d’action pour et par les États africains. Motivée par l’engagement fort des États africains à participer aux efforts mondiaux visant à lutter contre la prolifération des ADM, la réunion de la PSI à Marrakech est aussi dictée par les changements profonds survenus dans le contexte sécuritaire africain, a-t-il ajouté.

Quatre tendances majeures devraient façonner l’avenir de la sécurité dans le continent africain et par conséquent notre réponse collective à ces défis, a relevé M. Bourita, citant, en premier lieu, le développement du commerce entre l’Afrique et le monde, d’une part, et du commerce intra-africain dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), de l'autre. Bien que l’Afrique ne contribue qu’à hauteur de 2,7% au commerce mondial, sa part dans le commerce maritime mondial s'élève à 7%, avec un littoral s’étendant sur 30.000 km, ce qui en fait une principale source de vulnérabilité aux menaces liées à la prolifération, a-t-il expliqué.

Pour le ministre, le deuxième constat concerne l'existence de preuves «fortes» et «irréfutables» de l'établissement d’alliances durables entre des groupes terroristes et séparatistes et des organisations de criminalité transnationale. Le troisième, a-t-il poursuivi, a trait au manque de coopération régionale et sous-régionale qui continue à plomber la capacité du continent à faire face aux menaces à la sécurité transnationale, en l’absence d’une véritable volonté politique pour changer cet état de fait.

Le ministre a évoqué, en dernier lieu, l'existence d'«acteurs externes» qui continuent de perturber l’environnement sécuritaire du continent en fournissant à leurs proxys des technologies et un savoir-faire peu coûteux et dévastateurs. L’ensemble de ces tendances créent les conditions à même de favoriser la prolifération des ADM, dans un contexte marqué par des frontières poreuses, des lacunes de coordination, la faiblesse de l’arsenal juridique et réglementaire et des insuffisances en termes de capacités nationales, a-t-il conclu.

L'adhésion à la PSI, un signe d’engagement dans la lutte contre les ADM et leur prolifération

De son côté, la sous-secrétaire d’État chargée du Contrôle des armements et des Affaires de sécurité internationale au département d’État américain, Bonnie Jenkins, a affirmé que l’adhésion à l’Initiative de sécurité contre la prolifération est un signe d’engagement dans la lutte contre les armes de destruction massive et un message fort en direction des proliférateurs. Dans son intervention, Mme Jenkins s’est dit très heureuse de voir autant de pays africains participer et saisir cette occasion», invitant les gouvernements qui ne l’ont pas encore fait à rejoindre cette Initiative aussi vite que possible. «Empêcher le trafic des ADM et de leurs vecteurs est d’une importance capitale pour la préservation de la paix et de la sécurité dans le monde», a-t-elle souligné.

Selon la responsable américaine, les engagements de la PSI comprennent, entre autres, l’interception des transferts depuis et vers les acteurs étatiques et non-étatiques de prolifération, le développement des procédures pour mettre en place des systèmes d’échange d’informations entre les pays membres, et le renforcement des capacités des autorités nationales des pays partenaires en matière d’interception et de lutte contre les menaces de prolifération. Et d’ajouter que les principes de la PSI sont en phase avec toutes les obligations prises par les Nations unies, notamment la résolution 1540 du Conseil de sécurité pour mettre sur pied une approche mondiale coordonnée en vue de renforcer les moyens de non-prolifération.

La PSI vise à créer des alliances entre les États pour collaborer et mettre à profit leurs ressources nationales en vue de créer divers instruments légaux, diplomatiques et militaires visant à empêcher l’acheminement de cargaisons dangereuses par voies routière, aérienne et maritime. Cette rencontre, co-présidée par Mme Jenkins et le directeur des Nations unies et des organisations internationales au ministère des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Redouane Houssaïni, se propose d’encourager les pays africains à soutenir la PSI, un effort mondial durable ayant pour objectif de mettre fin à la prolifération des ADM.

Le Maroc a développé une expérience importante dans le domaine de la lutte contre la prolifération des ADM

Le Maroc a développé une expérience et des connaissances importantes dans le domaine de la lutte contre la prolifération des armes de destruction massive (ADM), a souligné, mercredi à Marrakech, le directeur des Nations unies et des organisations internationales au ministère des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, Redouane Houssaïni. «Le Maroc incarne aussi un exemple éloquent du renforcement de la coopération entre les pays africains», a indiqué M. Houssaïni dans une déclaration à la presse à l’issue de la cérémonie d’ouverture de la réunion politique pour la promotion de l’Initiative de sécurité contre la prolifération dédiée aux pays africains.

Soulignant la disposition du Royaume à collaborer dans ce domaine avec les pays du continent dans le cadre de la coopération tripartite (États-Unis-Maroc-pays africains), il a précisé que cette réunion, qui s'inscrit dans le cadre du partenariat stratégique entre le Maroc et les États-Unis, lancé en 2013 sous le Leadership de Sa Majesté le Roi Mohammed VI et de l'ancien président américain Barack Obama, est «importante et unique en son genre», compte tenu de la participation remarquable des pays africains. «Cette rencontre vise à encourager de nombreux pays africains à adhérer à cette initiative, qui représente un mécanisme pratique et flexible de nature à encourager l'échange d'informations, d'expertises et d'expériences entre les pays du continent en vue de limiter la prolifération des ADM», a-t-il expliqué.
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