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Les réserves des barrages grimpent de 17% par rapport à 2024, à 5,6 milliards de m³

Portées par les importantes précipitations enregistrées ces dernières semaines, les ressources hydriques du Royaume affichent une nette amélioration. À fin décembre 2025, les réserves en eau stockées dans les barrages atteignent 5.637,9 millions de mètres cubes, soit une hausse de 16,9% par rapport à la même période de 2024, équivalente à un gain de plus de 817 millions de m³.

22 Décembre 2025 À 12:28

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Les dernières pluies ont redonné un souffle mesuré mais tangible aux ressources hydriques nationales. Selon les données actualisées, de la plateforme "maadialna", arrêtées au lundi 22 décembre 2025, le taux global de remplissage des barrages au Maroc s’établit à 33,6 %, contre un niveau nettement inférieur un an auparavant. En volume, les retenues totalisent désormais 5,64 milliards de m³, confirmant une dynamique de reprise après plusieurs années marquées par le stress hydrique.

Des hausses significatives dans plusieurs bassins

Dans le bassin de Loukkos, la situation apparaît particulièrement favorable. Le taux de remplissage y atteint 49,4 %, avec un stock de 943,9 millions de m³. Certains ouvrages affichent des niveaux très élevés, à l’image des barrages Chefchaouen et Nakhla, tous deux remplis à 100 %, tandis que Charif Al Idrissi frôle la saturation avec 94 %.

Le bassin du Sebou, stratégique pour l’approvisionnement en eau potable et l’agriculture, enregistre un taux de remplissage de 41,6 %, représentant 2.314,5 millions de m³. Les barrages Allal El Fassi (97 %), M’Henna Sebou (96 %) et Bouhouda (87 %) témoignent d’une amélioration notable, même si d’autres retenues restent à des niveaux plus modérés.

Dans le bassin de l’Oum Er-Rbia, le taux global demeure plus bas, à 10,3 %, avec 511,2 millions de m³ stockés. Si certains ouvrages comme Sidi Driss et Sidi Saïd Maachou affichent un remplissage de 100 %, la faiblesse des volumes mobilisables dans les grands barrages continue de peser sur l’équilibre hydrique de la région.

Des contrastes marqués selon les régions

Le bassin de Bouregreg se distingue par un taux de remplissage élevé de 75,4 %, avec 816,6 millions de m³, porté notamment par le barrage Sidi Mohammed Ben Abdellah, pilier de l’alimentation en eau de Rabat et Casablanca.

À l’inverse, le bassin de Souss-Massa reste sous pression, avec un taux de 19,9 % et des réserves de 145,7 millions de m³, confirmant la vulnérabilité structurelle de cette région face à la rareté de l’eau.

Dans le bassin de la Moulouya, le taux de remplissage s’élève à 27,9 % (200,3 millions de m³), tandis que le bassin de Drâa-Oued Noun atteint 28,5 %, avec près de 298,7 millions de m³ stockés. Le bassin de Tensift affiche pour sa part un taux de 48 %, mais avec des volumes encore limités (109,1 millions de m³).



Si la hausse de 16,9 % des ressources hydriques par rapport à 2024 constitue un signal encourageant, elle ne suffit pas à dissiper les inquiétudes structurelles liées à la gestion de l’eau. Les disparités régionales, la pression croissante sur les usages agricoles et urbains, ainsi que l’irrégularité des précipitations imposent le maintien des politiques de rationalisation et de sécurisation de l’approvisionnement. Ces données rappellent que, malgré le répit offert par les pluies récentes, la question de l’eau demeure un enjeu stratégique majeur pour le Maroc, appelant à une gestion prudente et durable des ressources disponibles.

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