Yousra Amrani
13 Avril 2024
À 20:20
Le président de la Fédération nationale des propriétaires de
cafés et restaurants, Noureddine El Harrak, a démenti toute augmentation des
prix des boissons, particulièrement le café, après l’Aïd Al-Fitr. Contacté par «Le Matin» pour vérifier les rumeurs circulant ces derniers jours selon lesquelles les cafés auraient augmenté les prix des boissons, M. Harrak a balayé d’un revers de la main ces fausses informations, soulignant que la Fédération nationale n’avait pris aucune décision concernant l’augmentation des prix des boissons après l’Aïd Al-Fitr, contrairement à ce qui circule sur la Toile. «Les allégations qui circulent sur la Toile sont totalement infondées. Toute hausse des tarifs ne peut être effective qu’après une décision officielle de la fédération. Ce qui n’est pas le cas actuellement», a-t-il affirmé.
Il y a eu des cas isolés d'augmentation des prix dans certains cafés
Noureddine El Harrak a par ailleurs tenu à préciser que le conseil national et les représentations régionales affiliées à la fédération n’avaient envisagé aucune augmentation des prix, expliquant que la hausse du prix du kilogramme du café de 15 DH deux fois en l’espace de six mois seulement avait incité, certes, certains professionnels à réfléchir à opérer des augmentations des prix des boissons. Mais ces initiatives restent isolées et relèvent de la «liberté personnelle», déclare-t-il, rappelant à cette occasion que le secteur des cafés et restaurants demeure soumis à la loi relative la
liberté des prix et de la concurrence, qui interdit totalement la fixation des prix.
El Harrak : une hausse de 1 ou 2 dirhams ne peut pas sauver le secteur en crise
Par ailleurs, les propriétaires de cafés et restaurants demeurent convaincus qu’une pareille augmentation ne pourra être opérée dans le contexte actuel, marqué par la montée de l’
inflation et la baisse du pouvoir d’achat des citoyens, notant qu’une hausse des prix de l’ordre de 1 ou 2 dirhams ne pourra pallier la crise que traverse le secteur et qui a conduit à la faillite de plus de 16.000 cafés au cours des derniers mois. Une situation qui constitue une suite logique, note M. El Harrak, de l’accumulation de plusieurs dysfonctionnements d’ordre structurel, notamment l’augmentation de la redevance d’exploitation temporaire de l’espace public, la prolifération des restaurants ambulants suite à leur autorisation par certains conseils communaux, ainsi que les montants exorbitants des amendes et pénalités astronomiques infligées aux professionnels par la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) suite au non-paiement des cotisations pendant la période ayant suivi la Covid-19, dont la valeur dépasse souvent celle du bien commercial.
Le président de la fédération, qui a rappelé que son instance avait déjà adressé des correspondances aux différents groupes parlementaires ainsi qu’à plusieurs ministres, notamment celui de l’Économie et des finances, celui de l’Intérieur, celui de l’Emploi et celui de l’Industrie et du commerce, a annoncé que la Fédération allait être bientôt reçue au cours des prochains jours par Younes Sekkouri, ministre de l’Inclusion économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences, afin d’examiner les moyens à mettre en œuvre pour protéger le secteur.