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Pénurie d’eau : le Maroc va vers une 5ème année de sécheresse, Baraka s’alarme 

Le taux de remplissage des barrages au Maroc est au plus bas. Ce taux ne dépasse pas aujourd’hui les 23% avec des niveaux d’alimentation des barrages très bas sur l’ensemble des régions. Coupures et réductions de débit ne sont pas exclues. Une situation qui inquiète de plus en plus et qui amené Nizar Baraka à faire un exposé aujourd’hui devant les ministres à la fin du Conseil de gouvernement et à s’inviter à la conférence de presse pour partager ces données alarmantes. En voici la synthèse. 

21 Décembre 2023 À 18:45

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Le Maroc entre en phase de "crise sécheresse" en atteignant le seuil d'alerte le plus grave jamais décrété. C’est en tout cas le ressenti que laisse entendre le ministre de l’Equipement et de l’eau, Nizar Baraka, qui a dressé le bilan de la situation hydrique ces trois derniers mois. Intervenant lors de la conférence de presse à l’issu du Conseil de gouvernement de ce jeudi, le ministre a livré des chiffres très inquiétants sur les réserves disponibles en eau répétant à plusieurs reprises que la situation est alarmante.



Le Maroc entame sa 5ème année consécutive de sécheresse, une situation jamais enregistré au royaume et qui se traduit par un cumul de problématiques liés à la gestion des ressources en eau. « Nous avons enregistré, durant les trois derniers mois, une pluviométrie d’une moyenne de 21mm. Il s’agit là d’un recul de 67% par rapport à la normale des précipitations. Durant cette même période, nous avons dépassé la moyenne annuelle de la température avec 1,30° », indique M. Baraka. Ces indices permettent de dire que nous nous dirigeons vers une nouvelle année de sècheresse », prévient le responsable qui note que compte tenu la gravité de ces chiffres, il a tenu à les partager avec les ministres lors de ce Conseil de Gouvernement.

Le taux de remplissage des barrages du Maroc enregistre 23,5% contre 31% en 2022

Dans la continuité de ces données alarmantes, M. Baraka a dressé le bilan de la situation des barrages en expliquant que les dernières pluies enregistrées au Maroc n’ont pas eu un grand impact sur les réserves car elles ont concerné des villes côtières et étaient directement dispersées dans la mer.

Le volume total d'eau réceptionné par les différents barrages cette année ne dépasse pas les 519 millions de m3 contre 1,5 milliard de m3 en 2022, soit une baisse des deux tiers du volume de stockage.

Dans le détail, l’approvisionnement en eau à ce jour du barrage de Loukkos est de 23 millions de m3, Barrage de Moulouya : 121 millions de m3, Barrage de Sebbou : 90 millions m3, Barrage de Bouregreg : 17 millions de m3, Barrage Al Massira : moins de 30 millions de m3... « Nous sommes donc arrivé à une situation très dangereuse que nous n’avions jamais pu imaginer auparavant », alerte le responsable. A partir de là, le taux de remplissage des barrages du Maroc arrive aujourd’hui à 23,5% contre 31% en 2022.

Le coût du m3 d'eau produit par la station de dessalement de Casablanca sera de 4,5 DH

Face à cette situation, le Maroc avait anticipé certains chantiers pour lesquels le gouvernement a accéléré les processus de réalisation. Il s’agit notamment de l’autoroute de l’eau avec le projet d'interconnexion des bassins de Sebou et de Bouregreg qui permet une circulation de près de 1,6 million de m3 au quotidien depuis la fin du mois d’octobre. Le ministre évoque également les projets de dessalement de l’eau de mer qui avancent à un rythme soutenu. En effet, la station de Safi est déjà opérationnelle et a commencé a alimenté la ville en eau potable. « Aujourd’hui, 30% de l’eau potable à Safi provient du dessalement de l’eau de mer et bientôt la ville d’El Jadida sera également alimentée », note le ministre. Il annonce également le démarrage des travaux de construction de la station de dessalement de Casablanca en janvier 2024. « Géré par l’ONEE, le contrat relatif à ce projet a été confié à plusieurs investisseurs ce qui a permis d’obtenir le coût le plus bas du m3 soit 4,5 DH », explique M. Baraka.

Des coupures et des réductions de débit ne sont pas exclues

Par ailleurs, le ministre a insisté sur la priorité de renforcer les programmes liés à la rationalisation des usages de l’eau et à l’économie de cette denrée devenue très rare. Il reconnait toutefois qu’aujourd’hui l’arbitrage entre l’alimentation en eau potable des citoyens et la réponse aux besoins en irrigation. Le ministre a fait savoir que les commissions régionales présidées par les walis et les préfets suivent de près et chaque jour l’état des réserves sur le plan local, prévenant que des mesures de rationalisation de l’usage de l’eau pourront être prises par ces commissions pour dissuader les citoyens de gaspiller cette ressource, selon l’état de l’évolution des réserves dans chaque commune. Il a par ailleurs appelé à garder espoir en espérant que la météo sera plus clémente les prochains mois avec des précipitations importantes et des chutes de neiges.
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