LE MATIN
25 Août 2025
À 11:20
Alors que l’été s’achève sur fond de
chaleur persistante et de
déficit pluviométrique, les derniers chiffres publiés par le
ministère de l’Équipement et de l’Eau confirment une pression continue sur les
ressources hydriques nationales. Au 25 août 2025, les
réserves d'eau s’élèvent à 5.729 millions de mètres cubes, représentant 34,1% de la capacité globale des
barrages. Cette moyenne masque toutefois de profondes disparités régionales, certaines zones affichant des niveaux encore alarmants.
Avec un taux de 63,4 %, le
bassin du Bouregreg se maintient en tête des régions les mieux approvisionnées. Cette performance repose quasi exclusivement sur le
barrage Sidi Mohamed Ben Abdellah, qui concentre à lui seul 652,8 millions de m³ d’eau stockée. Ce niveau permet de sécuriser l’approvisionnement en eau potable pour l’axe Rabat-Salé et ses zones périurbaines.
Le
bassin du Loukkos confirme également une situation relativement favorable, avec un taux global de 51,1 % pour un volume total de 976,5 millions de m³. Parmi les retenues les plus remplies figurent les barrages Chefchaouen (90 %), Charif El Idrissi (89 %) et Oued El Makhazine (82 %). En revanche, d’autres infrastructures, telles qu’Ibn Battouta (20 %) ou Dar Khroufa (15 %), restent en dessous des seuils optimaux.
Du côté du
Sebou, on enregistre 46 % de remplissage pour un volume total de 2 558,3 millions de m³. Le
barrage Al Wahda, le plus volumineux du pays, reste stable à 48 % avec 1.724,4 millions de m³ stockés. D’autres retenues se démarquent par de bons résultats, à l’instar d’Allal El Fassi (97 %) ou Bouhouda (83 %).
Le
bassin Guir-Ziz-Rhéris atteint 48,8 % de remplissage avec 262 millions de m³ en réserve. Le barrage Hassan Addakhil affiche 58 % pour 183,7 millions de m³, et Kadoussa, atteint 34 % pour 78,3 millions de m³. Une stabilité hydrique modérée dans une zone structurellement aride.
Le
bassin du Tensift affiche une moyenne de 42,2 % pour 96,1 millions de m³. Le barrage Sidi Mohamed Ben Slimane Jazouli reste le plus performant avec 81 %, tandis que les autres, comme Lalla Takerkoust (20 %), restent faibles. Malgré leur capacité modeste, ces infrastructures demeurent cruciales pour Marrakech et sa région.
Le
bassin de la Moulouya enregistre 27,4 % de taux de remplissage, soit 197 millions de m³. La situation est portée par le barrage Sur Oued Za, qui atteint les 100 %, tandis que d’autres barrages tels que Mohammed V ou Hassan II stagnent à 15 %.
Le bassin
Draa-Oued Noun reste dans une situation fragile, avec 29 % de remplissage pour 304,7 millions de m³. Le barrage Mansour Dahbi représente la majeure partie des réserves (178,7 millions de m³ à 40 %), tandis que les autres barrages peinent à dépasser les 25 %. La région reste exposée à une sécheresse prolongée.
Le
bassin du Souss Massa connaît l’un des taux les plus bas du pays avec 18,6 % et seulement 136,3 millions de m³ stockés. Si les barrages Oulouze (47 %), Moulay Abdellah (42 %) et Dkhila (40 %) présentent des niveaux acceptables, plusieurs retenues stratégiques restent en alerte, en dessous de 15 %, notamment Youssef Ben Tachfine ou Ahl Souss.
Enfin, la situation du bassin de l’Oum Errabia reste très préoccupante avec 10,3 % de remplissage et 511,7 millions de m³ disponibles. Les barrages de grande capacité comme Bin El Ouidane (15 %), Ahmed El Hanssali (15 %) ou Al Massira (3 %) restent loin de leur niveau optimal, accentuant la tension sur le centre du pays.