Yousra Amrani
09 Juin 2024
À 16:55
La tension continue de monter dans le
secteur de la santé. La Coordination nationale du secteur a annoncé une nouvelle
grève de 3 jours les 11, 12 et 13 juin qui sera suivie d’un autre débrayage les 25, 26 et 27 juin.
Outre ces
arrêts de travail, l’organisation syndicale qui regroupe huit
syndicats a annoncé en parallèle le
boycott de tous les
programmes de santé, les
unités médicales mobiles, les
caravanes de santé, les
interventions chirurgicales programmées non urgentes, les
examens cliniques spécifiques, le
recouvrement des factures, les
permanences administratives, les
réunions avec l’
administration, de même que toutes les sessions de
formation. La formation syndicale a appelé par ailleurs ses affiliés à participer massivement à la future marche nationale prévue après
Aïd Al-Adha.
S’agissant des raisons de cette escalade, la coordination dénonce «le mutisme du
Chef du gouvernement qui tarde à mettre en œuvre les deux accords signés avec les syndicats et poursuit sa politique de la sourde oreille consistant à ignorer les revendications légitimes des fonctionnaires de la santé, malgré l’écoulement de quatre mois depuis la fin du dialogue social sectoriel et la ratification des accords en présence du ministre de tutelle et du ministre chargé du Budget».
Le groupement syndical exprime par ailleurs son mécontentement du «double discours» adopté par le gouvernement qui prétend, d’une part, vouloir une réforme profonde du
système de santé et généraliser la
couverture médicale en application du chantier de
protection sociale, tout en optant, d’autre part, pour la marginalisation des
travailleurs de la santé qui constituent la colonne vertébrale de la réforme, en évitant de les valoriser.
La coordination accuse par ailleurs le gouvernement de porter préjudice aux citoyens en créant ce
conflit social qui a conduit à la paralysie des services de santé, augmentant ainsi les souffrances des usagers, et l’exhorte à mettre en œuvre les accords et les
procès-verbaux signés avec les syndicats, notamment leurs volets financiers et juridiques, et la préservation de tous les droits et acquis des
professionnels de la santé, y compris le
statut de fonctionnaire public, la gestion des salaires à partir du budget général et toutes les garanties du statut général de la
fonction publique.