À la Marina de Bouregreg, le kayak révèle Rabat sous un angle inédit

Porté par le courant, le kayakiste trace sa voie au gré des battements de sa pagaie, dans un ballet où l’élan du geste épouse la douceur du plaisir, le tout en harmonie profonde avec la nature environnante.

Ces derniers temps, le kayak séduit un nombre croissant d’amateurs et son attrait ne cesse de s’amplifier, déclare à la MAP Hamza Bzioui, directeur technique d'un club de Kayak à la Marina de Bouregreg.

Selon lui, cet engouement s’explique par une série de facteurs, notamment un prix de location très abordable, la popularité du sport nautique pendant la saison estivale ainsi qu’un emplacement stratégique des clubs, facilement accessibles grâce aux transports publics à proximité de la médina et des quartiers avoisinants.

Sans barrière d'âge ni de condition physique, la pratique du kayak attire toutes les catégories de public. Enfants comme adultes, Marocains comme étrangers, tous y trouvent une place, relève M. Bzioui.

Grâce à des équipements spécialisés et un encadrement sécurisé, l'activité est rendue accessible aux personnes à mobilité réduite, faisant du kayak un sport pleinement inclusif et à portée de main.

"Cette activité m’a permis de renouer avec les balades des felouques de mon enfance, lorsque nous faisions la traversée entre Rabat et Salé", confie à la MAP Aziza, une quinquagénaire qui, chaque week-end, perpétue ce rituel familial avec assiduité. "On a cette douce sensation que le corps flotte paisiblement à la surface de l’eau, permettant de libérer l’esprit de tous les tracas du quotidien", ajoute-t-elle, notant qu’en respirant l’air pur, le corps et l’esprit se détendent naturellement, ce qui apporte un bien-être immédiat, tant physique que mental.

Si le plaisir est au rendez-vous, le bienfait physique n’en est pas en reste, c’est ce qu'affirme Abdelkader, un jeune sportif natif de Rabat, pour qui le kayak est un sport complémentaire pour les adeptes de musculation, tout comme la natation, avec l'avantage qu'il est accessible à ceux qui ne savent pas nager. Outre la fortification des muscles, cet exercice en plein air permet de décupler l’endurance, enchaîne-t-il sur un ton enjoué et enthousiaste.

"Porté par le doux clapotis de l’eau, je me laisse happer, peu à peu, par la magie des paysages qui se dévoilent sur l’autre rive de la vallée du Bouregreg. Depuis le fleuve, la terre apparaît plus belle", se réjouit Abdelkader.

À l’abri des vagues tumultueuses, le kayak se présente comme un sport de loisir à la fois sûr, utile et agréable.

Techniquement, et avant de s’élancer dans l’eau, les kayakistes s’équipent de manière autonome et bénéficient d’une initiation aux règles de sécurité et aux techniques de base. Une embarcation de sauvetage sillonne également la vallée pour veiller à la sécurité des kayakistes, fournissant une intervention urgente en cas de besoin.

Au-delà du contact particulier avec la nature, de la découverte de l’environnement et de nouveaux paysages, le kayak procure aussi la liberté de déplacement.

Dans un véritable voyage dans le temps, l’expérience du kayak permet de glisser au pied des monuments séculaires qui témoignent de l’histoire riche de la capitale, et de l’autre, longer des infrastructures futuristes qui projettent Rabat dans l’avenir.

Ce contraste entre authenticité et modernité se dessine comme une carte postale grandeur nature. Cette activité prisée est ainsi l’occasion de doper le physique et le moral tout en contemplant un paysage à couper le souffle.

Par Maria Zoubeir