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Rabat-Salé-Kénitra : la région passe à l’offensive économique

La promotion de l’investissement et le renforcement de la création d’emplois dans la région Rabat-Salé-Kénitra ont guidé les travaux d’une rencontre, mardi 21 octobre à Rabat, réunissant l’ensemble des acteurs institutionnels et économiques du territoire. Organisée par le Centre régional d’investissement de Rabat-Salé-Kénitra (CRI-RSK) sous le thème «Investir à RSK : ensemble pour un climat des affaires performant», cette matinée a permis de présenter les récentes réformes du cadre réglementaire de l’investissement et du tourisme, tout en mettant en lumière les dispositifs d’accompagnement et leviers incitatifs destinés à soutenir l’initiative privée et à renforcer l’attractivité stratégique de la région.

23 Octobre 2025 À 17:56

«Rabat-Salé-Kénitra est désormais un pôle économique intégré, alliant infrastructures modernes, capital humain qualifié et environnement des affaires propice à l’investissement», a déclaré Mohcine Benjelloun, directeur du CRI-RSK, en ouverture de la rencontre. Cette affirmation résume le fil conducteur de la matinée, qui a mis en lumière la combinaison d’une dynamique régionale soutenue et d’un cadre légal rénové, destiné à soutenir l’initiative privée et à stimuler la croissance.

Fort de cette assise structurante, le rôle stratégique de la région se traduit concrètement dans ses performances économiques : elle occupe la deuxième place nationale en termes de PIB, représentant près de 16% de l’économie du Royaume, et se classe troisième pour son activité industrielle. Dans ce contexte, la rencontre du 21 octobre a permis d’exposer les mécanismes incitatifs et les dispositifs d’accompagnement conçus pour canaliser les investissements vers des projets à forte valeur ajoutée et consolider l’attractivité régionale.

Un cadre réglementaire modernisé pour soutenir l’investissement

Dans le prolongement des ambitions régionales et nationales, la loi n° 22-24, adoptée fin 2024 pour compléter la loi n° 47-18 relative à la réforme des Centres régionaux d’investissement, a profondément redessiné le cadre réglementaire de l’investissement. Par ce texte, la gouvernance régionale se trouve consolidée et la déconcentration administrative accélérée, avec une réduction significative des délais de traitement, une clarification des procédures de recours et de médiation, ainsi qu’une délégation aux instances régionales de la compétence d’instruire les conventions d’investissement inférieures à 250 millions de dirhams. Ce dispositif érige les Centres régionaux d’investissement en piliers de la stratégie territoriale, à la fois guichets de proximité et leviers essentiels de la dynamique économique régionale.



À l’aune de cette transformation, Mohcine Benjelloun, directeur du CRI-RSK, a mis en exergue la dimension concrète de ces réformes : «La région dispose aujourd’hui des instruments pour accompagner les investisseurs à chaque étape, qu’il s’agisse de soutien financier, logistique ou humain, afin de renforcer la compétitivité et l’attractivité du territoire.» Il a par ailleurs souligné le positionnement stratégique de Rabat-Salé-Kénitra au sein de l’économie nationale : «La région, qui occupe la deuxième place nationale en termes de PIB et la troisième pour son activité industrielle, est désormais un pôle économique intégré, combinant infrastructures avancées, capital humain qualifié et environnement des affaires attractif. La prochaine étape consiste à encourager davantage d’investisseurs à lancer leurs projets grâce à l’accompagnement, à la simplification des procédures et à la valorisation des dispositifs incitatifs, sur les plans financier, logistique et humain.»

Ainsi, cette réforme ne se limite pas à un simple ajustement procédural, elle institue les CRI comme des instruments vivants et dynamiques, aptes à transformer le potentiel économique de Rabat-Salé-Kénitra en réalisations tangibles et durables. En conjuguant cadre légal rénové et accompagnement opérationnel, elle consolide la région comme un territoire compétitif, pleinement intégré et déterminant dans la stratégie nationale de développement.

L’investissement privé au centre du développement

Pour Rachid El Abdi, président du Conseil régional de Rabat-Salé-Kénitra, la réussite de la dynamique régionale repose fondamentalement sur l’engagement du secteur privé. «Nous comptons sur le secteur privé pour promouvoir l’investissement, créer de la richesse et générer des emplois, mais il doit être guidé par une vision renouvelée, moderne et intégrée, animée d’un véritable sens patriotique», a-t-il souligné. Il a rappelé que cette orientation s’inscrivait en parfaite cohérence avec le projet de loi de Finances récemment présenté au Conseil des ministres, sous la présidence de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, insistant sur le rôle structurant de la gouvernance et de la bonne exploitation des textes législatifs pour concrétiser les ambitions nationales.

Dans ce cadre, la Charte de l’investissement, instituée par la loi-cadre n° 03-22, se présente comme le socle stratégique du dispositif national de soutien à l’investissement. Elle vise à renforcer la compétitivité du tissu productif, à réduire les disparités territoriales et à porter la part de l’investissement privé à deux tiers du total national à l’horizon 2035. La Charte repose sur un double mécanisme : d’une part, un dispositif généralisé de soutien accordant des primes liées à la création d’emplois, à la valeur ajoutée locale et à la durabilité des projets ; d’autre part, des dispositifs ciblés orientés vers les secteurs prioritaires et les profils d’investisseurs stratégiques, offrant un cadre clair et cohérent pour accompagner les opérateurs économiques dans leurs projets.

Des dispositifs d’accompagnement pour les porteurs de projets

Au fil de la rencontre, les institutions partenaires ont exposé les instruments concrets destinés à accompagner les porteurs de projets et à amplifier l’impact économique de leurs initiatives. Ainsi, l’Anapec (Agence nationale de promotion de l’emploi et des compétences) a présenté ses dispositifs d’appui à l’emploi, à la formation et à la création d’entreprise, conçus pour faciliter l’insertion des jeunes et ajuster finement les compétences aux exigences évolutives du marché. Au cœur de cette ambition, Tamwilcom a mis en avant le programme MDM Invest, visant à encourager l’engagement des Marocains résidant à l’étranger dans des projets productifs au Royaume, en leur offrant un soutien à la fois financier et stratégique.

S’inscrivant dans cette dynamique de valorisation territoriale, Maroc PME a détaillé le programme Go Siyaha, dédié au développement de projets touristiques durables et à l’écotourisme, contribuant ainsi à l’essor d’une économie touristique responsable et à la mise en lumière des atouts régionaux. Enfin, le ministère du Tourisme, de l’artisanat et de l’économie sociale et solidaire a présenté les innovations de la loi n° 80-14 relative aux établissements touristiques, modernisant le cadre réglementaire, simplifiant les procédures administratives et renforçant la compétitivité du secteur dans un contexte national et international exigeant.

Parallèlement à la présentation de ces dispositifs, les intervenants ont souligné l’impératif d’une synergie collective pour consolider un climat des affaires performant. Cette approche repose sur la simplification des démarches, la transparence et la confiance mutuelle entre acteurs publics et privés, considérées comme des conditions essentielles à la réussite du modèle de développement régional. Au-delà des réformes et dispositifs présentés, l’enjeu reste de capitaliser sur cette impulsion stratégique pour attirer de nouveaux projets, renforcer l’emploi et consolider l’attractivité de Rabat-Salé-Kénitra au sein de l’économie nationale.
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