LE MATIN
08 Janvier 2024
À 14:53
Développé par la
biotech lyonnaise Ziwig, ce test, baptisé
Endotest, "a mis en évidence de très bonnes performances diagnostiques", souligne la
HAS, qui s'est autosaisie afin d'évaluer son efficacité et son utilité clinique.
Lire aussi : L'endométriose: Cette maladie peu connue qui empoisonne la vie de millions de femmes"Notre test permet de mettre un nom sur des symptômes fréquents et invalidants", a déclaré à l'AFP
Yahya El Mir, le fondateur et président de Ziwig.
Maladie chronique frappant environ une femme sur dix, l'
endométriose se traduit habituellement par de fortes
douleurs lors des règles et/ou par des
troubles de la fertilité. Aujourd'hui encore, elle est diagnostiquée, souvent par hasard, avec un retard moyen de sept ans.
Réduire ce délai à quelques jours grâce à un
test salivaire destiné à des femmes symptomatiques n'est autre qu'une "révolution", vante le fondateur de la start-up. "Il s'agit de prélever un peu de salive, qui contient des micro-ARN", explique Yahya El Mir. Car l'endométriose "n'est pas une maladie purement gynécologique".
Grâce au prélèvement salivaire, il est possible "d'aller au plus près du fonctionnement biologique des cellules et de produire une information qu'on n'obtient ni à l'imagerie, ni via la chirurgie, et qui permet de faire un diagnostic biologique sûr", affirme M. El Mir. "La technique utilisée est séduisante, car le test très simple", juge
Louis Marcellin, gynécologue à l'
hôpital Cochin (AP-HP). Le test implique ensuite la réalisation d'un séquençage haut débit et l'utilisation d'un algorithme conçu par
intelligence artificielle.
Il y a un an, l'
Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) était resté prudent sur les résultats d'une première étude incluant seulement 200 patientes. La Haute autorité de santé a rendu lundi son avis sur la base de l'extension de cette même étude à plus de 1.000 femmes souffrant de douleurs pelviennes. Son évaluation a mis en évidence une précision diagnostique de 95% pour ce test qu'elle juge "prometteur" et "novateur".
Si elle reconnaît de "fortes attentes" des patientes pour ce test, la HAS souligne "la nécessité de mener des études complémentaires visant à évaluer son utilité clinique dans la pratique courante". En conséquence, elle propose dans un premier temps un accès précoce, via un forfait dit "innovation".
Aujourd'hui, il n'existe aucun traitement définitif de l'endométriose, même si l'hormonothérapie et/ou la chirurgie peuvent parfois endiguer son évolution.
Ziwig travaille sur une seconde version du test qui pourra préciser des caractéristiques de la maladie en fonction des patientes (forme superficielle d'endométriose, sur-risque d'infertilité...), pour ajuster les traitements.