Mounia Senhaji
31 Octobre 2024
À 17:52
La récente nomination des nouveaux membres du
gouvernement a provoqué une réaction irritée de l’
Association démocratique des femmes du Maroc (ADFM), qui n’a pas manqué d’exprimer son indignation face à une «énième» violation du principe constitutionnel de la
parité et de l’
égalité entre les femmes et les hommes dans l’accès aux mandats électifs et aux
fonctions gouvernementales. «Où est la parité et la redevabilité dans le Conseil de gouvernement et la
Chambre des conseillers ?» s’interroge l’Association.
Seules 6 femmes aux commandes, soit un quart du gouvernement
Dans un communiqué publié mercredi, l’
ADFM souligne l’absence de parité au sein de la nouvelle mouture du gouvernement, qui compte seulement six femmes contre vingt-quatre hommes. Ce manque de
représentation féminine indique une défaillance dans l’application des engagements pris en matière d’
égalité des sexes, estime l’Association. Au-delà de la parité, l’ADFM s’inquiète de l’absence de lien entre la responsabilité et l’obligation de rendre compte. Elle signale qu’aucune explication satisfaisante n’a été fournie concernant les changements au sein du gouvernement, ni sur les indicateurs de progrès concernant les secteurs sociaux et économiques, dont la gestion était assurée par les ministres sortants.
L’Association relève également un paradoxe. Le rapport à mi-parcours du
gouvernement 2021-2024, intitulé «30 mois de réalisations», affirme que le gouvernement a respecté ses engagements dans les divers secteurs. Cependant, le remplacement de huit
ministres, dont les portefeuilles sont significatifs pour le développement social et économique, remet en question ce bilan présumé positif.
Une situation alarmante à la Chambre des conseillers
La situation n’est pas plus reluisante dans la Chambre des conseillers où les résultats des élections pour la présidence des différents organes révèlent une absence alarmante de femmes élues. «Les élections de la présidence des différents organes de la Chambre au titre de la seconde période de la législature 2021-2026 se sont soldées par une absence flagrante et incompréhensible d’élues femmes», déplore l’ADFM dans son communiqué.
Avec zéro femme au bureau de la Chambre des conseillers, aucune femme à la présidence des groupes parlementaires et seulement une femme à la tête d’une commission parlementaire permanente, les statistiques sont «désolantes».
Un appel à l’action
Face à cette situation préoccupante, l’
Association démocratique des femmes du Maroc tire la sonnette d’alarme. Elle appelle à des mesures urgentes pour accélérer l’application des dispositions constitutionnelles afin de garantir une réelle parité dans les mandats électoraux et les instances de gouvernance.
Par ailleurs, l’Association insiste sur l’importance de concrétiser les directives du modèle de développement et de définir clairement les responsabilités, en établissant des mécanismes de redevabilité concernant l’effectivité des droits des femmes et leur participation dans les instances décisionnelles.