LE MATIN
08 Avril 2024
À 17:07
«Selon nos conclusions, le nombre annuel de
nouveaux cas va doubler de 1,4 million en 2020 à 2,9 millions en 2040», résument les auteurs de cette étude publiée vendredi, réalisée en extrapolant des
changements démographiques déjà observés à l'heure actuelle.
Cette progression s'expliquerait par «la hausse de l'
espérance de vie et par des changements dans les pyramides des âges», avancent les auteurs. Le
cancer de la prostate, qui est le plus courant chez les hommes – 15% de l'ensemble des
cancers masculins –, se déclare, en effet, à plus de 50 ans dans la plupart des cas. Et sa fréquence augmente fortement plus on avance en âge au-delà de ce seuil.
Or un grand nombre de pays pauvres ou en voie de développement sont en train de rattraper partiellement leur retard d'espérance de vie par rapport à leurs homologues développés, ce qui devrait mécaniquement augmenter le nombre de
cancers de la prostate. Et «contrairement à d'autres problèmes d'ampleur, comme le
cancer du poumon ou les
maladies cardiovasculaires, on ne pourra pas éviter cette hausse des cas par des politiques de
santé publique», relèvent les chercheurs.
En effet, les
facteurs de risque du
cancer de la prostate – hérédité, taille élevée... – sont beaucoup moins évitables que, par exemple, le tabagisme pour le cancer du poumon. Seul un lien avec le surpoids a été établi, mais on ignore s'il y a un mécanisme de cause à effet.
Les auteurs de l'étude jugent néanmoins qu'il est possible de limiter la hausse des cancers de la prostate par différentes actions.
Ils prônent, par exemple, de viser des diagnostics moins tardifs dans les pays moins riches, constatant que les cancers de la prostate y sont souvent repérés trop tard pour agir efficacement. Ils mettent, en revanche, en garde sur le risque de «sur-diagnostic et sur-traitement» dans les pays développés.