Société

Vaccination : l’OMS réaffirme l’absence de lien avec l’autisme

Dans une nouvelle analyse publiée le 11 décembre 2025, l’Organisation mondiale de la santé confirme, après examen de dizaines d’études scientifiques internationales, qu’il n’existe aucune preuve d’un lien de causalité entre les vaccins et l’autisme. Cette prise de position fait écho à plusieurs décennies de recherches et intervient dans un contexte de désinformation accrue dans certains pays.

14 Décembre 2025 À 02:08

Your browser doesn't support HTML5 audio

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié une nouvelle analyse confirmant qu’aucune preuve scientifique solide ne relie la vaccination à l’apparition de troubles du spectre autistique (TSA). Cette conclusion, tirée d’un examen rigoureux de la littérature scientifique disponible, réaffirme la position de l’agence sanitaire internationale contre une théorie persistante pourtant largement démentie par la communauté scientifique.

Le Comité consultatif mondial pour la sécurité des vaccins (GACVS), groupe d’experts indépendants de l’OMS, a passé en revue 31 études internationales publiées entre 2010 et 2025. Ces travaux portaient tant sur les vaccins classiques que sur ceux contenant du thiomersal, un conservateur utilisé dans certains vaccins, et sur des adjuvants à l’aluminium. Les résultats sont clairs : les preuves ne montrent aucun lien de causalité entre les vaccins et l’autisme, qu’il s’agisse de vaccins avec ou sans ces composants.

Cette évaluation s’appuie sur des revues systématiques à haute valeur scientifique, où le niveau de preuve et le risque de biais des études ont été minutieusement examinés. La plupart des travaux de qualité ne montrent aucune association crédible entre la vaccination et l’incidence des TSA. Les rares études ayant suggéré un lien potentiel présentaient, selon les experts, des faiblesses méthodologiques majeures remettant en question leur fiabilité.

Il s’agit de la quatrième analyse de ce type menée par l’OMS après celles de 2002, 2004 et 2012. Toutes aboutissaient déjà à la même conclusion : les vaccins ne causent pas l’autisme. Malgré cela, certaines idées reçues persistent, notamment dans des contextes où la désinformation circule rapidement.

Lors de la conférence de presse qui a accompagné la publication de cette analyse, le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a rappelé l’impact décisif de la vaccination sur la santé publique mondiale. Au cours des 25 dernières années, la mortalité des enfants de moins de cinq ans a chuté de plus de moitié, passant de 11 millions à environ 4,8 millions de décès annuels. Les vaccins, selon lui, constituent l’un des principaux moteurs de cette amélioration spectaculaire.

Cette réaffirmation intervient dans un contexte de confusion, alors que certaines autorités sanitaires, notamment aux États-Unis, ont récemment relayé des messages peu clairs ou contradictoires sur ce sujet. Sous l’impulsion du ministre de la Santé américain, Robert F. Kennedy Jr., des contenus officiels ont été modifiés, semant le doute sur la certitude scientifique concernant les liens entre vaccins et autisme. Cette évolution a suscité de vives critiques parmi les experts, qui rappellent qu’aucune donnée robuste n’étaye de telles affirmations.

Le mythe du lien entre vaccination et autisme trouve son origine dans une étude publiée en 1998 dans «The Lancet», qui prétendait établir une association entre le vaccin ROR (rougeole-oreillons-rubéole) et l’autisme. Cette étude a depuis été déclarée frauduleuse et officiellement rétractée, mais son écho continue d’alimenter certaines inquiétudes, malgré les réfutations répétées.

Les spécialistes rappellent que, si les vaccins peuvent provoquer des effets secondaires, en général bénins et temporaires, rien dans les données disponibles ne démontre que l’autisme figure parmi ceux-ci. Les causes des troubles du spectre autistique sont complexes, mêlant facteurs génétiques, neuro-développementaux et environnementaux, mais aucun élément crédible n’indique que la vaccination en soit responsable.

Face à la persistance de la désinformation, l’OMS appelle les gouvernements et les systèmes de santé à renforcer la communication scientifique afin de préserver la confiance du public dans les programmes de vaccination, un pilier essentiel de la santé mondiale qui continue de sauver des millions de vies.
Copyright Groupe le Matin © 2025