Hajjar El Haïti
23 Juillet 2024
À 17:59
La Commission régionale de prise en charge des
femmes victimes de violence au niveau de la circonscription de la
Cour d’appel de Rabat a tenu, lundi dernier, une rencontre portant sur le rôle de l'
expertise médicale, génétique et technique dans la mise en place d'une prise en charge efficace en faveur des femmes victimes de violence.
S'exprimant à cette occasion, la présidente de la
Cellule régionale de prise en charge des femmes victimes de violence,
Lamia Ben Salama, a mis en exergue l'importance de l'expertise génétique pour identifier les auteurs de violence en fonction de la nature des actes infligés aux femmes victimes et de leur situation, en raison du caractère précis de cette expertise pouvant aboutir à des résultats probants, ce qui permet de consolider le processus de prise en charge des femmes victimes de violence et de contribuer à la préservation de leurs droits.
Dans un exposé sur le sujet, Mme Ben Salama s'est arrêtée sur le phénomène de la
violence numérique, un aspect moderne de la violence fondée sur le genre, notant que les femmes sont parmi les catégories les plus exposées à ce crime, ce qui souligne l'impératif de s'appuyer sur l'expertise technique dans la recherche criminelle relative aux cas de violence à l'égard des femmes pour identifier les auteurs et lutter contre ce type de violence.
La responsable judiciaire a également souligné le rôle important de l'
Institut des analyses génétiques de la Gendarmerie Royale et de l'
Institut des sciences forensiques relevant la
Direction générale de la Sûreté nationale dans la réalisation des expertises génétiques dans les cas de violence contre les femmes, étant donné qu'ils figurent dans la liste des
experts judiciaires, rappelant l'expérience accumulée par les experts des deux instituts dans les aspects techniques et scientifiques de l'expertise génétique.
Pour sa part, le
procureur général du Roi près la Cour d’appel de Rabat,
Abdelaziz Raji, a souligné l'importance de la
médecine légale dans l'établissement des faits scientifiques qui assurent le bon déroulement des enquêtes criminelles, notamment suite à la réglementation de l'exercice de la médecine légale par la loi n° 17.77.
M. Raji a rappelé le rôle crucial joué par l'expertise médicale dans les crimes de violence contre les femmes, notant que le recours à l'expertise dans ces crimes est requis vu la nature de ces derniers, qui ont lieu dans des espaces fermés et sont difficiles à prouver par des moyens traditionnels tels que les procès-verbaux, les
investigations préliminaires et d'autres moyens.
Il a souligné la nécessité de s'ouvrir à de nombreuses spécialités médicales qui en outre des
experts médico-légaux, comprennent les spécialistes dans le domaine de la
génétique, de la
communication et des
nouvelles technologies pour protéger les femmes de la violence et lutter contre l'impunité.
Il convient de noter que la création de cellules pour les femmes et les
enfants victimes de violence dans tous les
tribunaux du Royaume vise à assurer la protection des femmes et des enfants, à faciliter leur accès à la
justice, à fournir une personne de contact spécialisée pour leurs cas et à donner à son intervention la dimension humaine et sociale appropriée à la situation. Ces cellules visent également à renforcer la coopération et la coordination avec les autres secteurs concernés par le
développement social.