Samira Sitail, directrice de l'information à 2M et Brahim Gharbi, journaliste politique à Médi1
LE MATIN
27 Décembre 2007
À 17:37
S. S : «Je suis heureuse que les partis qui ont fait de la religion une teinte particulière, qui ont teinté de religion leurs programmes électoraux et qui ont essayé de se l'approprier, ont perdu. C'est important que nous puissions gagner ces batailles-là au fur et à mesure, de voir toutes les limites d'un argumentaire et constater qu'un parti comme le PJD a fait le plein. Il s'est insurgé au lendemain du scrutin de 2002 en disant : «On nous a limités à un certain nombre de circonscriptions». Là, ils étaient présents dans toutes les circonscriptions et je crois que nous connaissons un petit peu la limite de l'impact que cela peut avoir sur la société. J'ai aussi certaines conclusions par rapport au travail de mes confrères et je parlerai essentiellement du travail de mes confrères étrangers.
Il y avait plus de pondération chez nos confrères ici au Maroc, mais on a vu que d'autres sont arrivés avec une espèce de kit du journaliste étranger qui allait couvrir les élections législatives au Maroc. A l'intérieur de ce kit, comme l'a très bien décrit François Soudan dans Jeune Afrique de la semaine dernière, il y avait un peu de Sidi Moumen, un peu de pauvreté. On a mis une petite dose de partis qui ne valent rien, on reprend les partis auxquels on ne croit pas.
Il y avait un peu de tout cela et il ne manquait que le pourcentage à mettre parce que les papiers étaient écrits. Les papiers étaient faits et la sentence était prononcée. On s'est cassé la figure. Là, il y a une remise en question à faire de la part de ces confrères de l'étranger. Je crois qu'ils ont du mal à retomber sur leurs pieds même s'ils ont eu quand même, ces dernières années et ces derniers mois, des indicateurs très précis sur ce que pouvait être le poids des islamistes intégrés dans le jeu politique au Maroc».
B. G : «Le dernier scrutin est un scrutin valable. C'était démocratique. Il faut comprendre que c'étaient des rendez-vous, en 2002 et 2007, comme dans toute démocratie. On avance et on s'améliore. On a préparé le terrain avec des pseudo sondages d'opinion et puis on a tout gonflé. On n'a même pas essayé de comprendre le découpage et le mode de scrutin. Le taux de participation est à décortiquer. Tout le monde est responsable et non pas seulement le gouvernement, les partis politiques et la société civile. Le citoyen lui aussi est responsable dans un certain sens».