Le WAC impérial

Discours de Tanger : Un destin méditerranéen

Lancé en grande pompe en juillet 2008 à Paris par M. Sarkozy, l'UPM vise à transformer l'espace méditerranéen en zone de paix grâce à des projets concrets.

30 Juillet 2009 À 18:27

Le projet de l'Union pour la Méditerranée (UPM) proposé par le président français Nicolas Sarkozy intervient après de discours fondateurs : Toulon en février 2007 et Tanger en octobre 2007. Au début cette initiative avait pour objectif de réunir seulement les Etats du bassin méditerranéen. Mais cela a inquiété les autres pays européens non riverains de la Grande Bleue. Ces derniers considèrent que ce projet risque de concurrencer l'Union européenne (UE) auprès la dernière grande vague d'adhésions de pays de l'Est. Mais la rencontre de Hanovre en mars 2008 entre le chef d'Etat français et la chancelière allemande ont trouvé un compromis pour que l'UPM regroupe tous les 27 pays de l'UE ainsi que 12 pays du Sud. La Jordanie et la Mauritanie devaient être admises dans un premier temps comme observateurs.

Lancé en grande pompe en juillet 2008 à Paris par M. Sarkozy, l'UPM vise à transformer l'espace méditerranéen en zone de paix grâce à des projets concrets. Censé donner une nouvelle vie au dialogue euro-méditerranéen de Barcelone lancé en 1995, qui s'était enlisé du fait du conflit israélo-palestinien, l'initiative a toutefois tourné court en début d'année avec l'offensive de l'Etat hébreu à Gaza en décembre dernier, qui a entraîné le gel des discussions politiques.

Depuis cette date, que devient l'UPM ? Après son hibernation, l'Union a ressuscité en juin lors d'une première réunion ministérielle dans la capitale française – avec Israéliens et Palestiniens – où il a été question d'environnement. Les ministres, qui ont examiné plus de 200 projets, ont annoncé le lancement de quelques projets pilotes – construction d'une centrale photovoltaïque au Maroc, pompes destinées à l'irrigation alimentées par des panneaux photovoltaïques en Tunisie et projet d'adduction et de traitement d'eau à Gaza. Il a été question également des programmes enregistrés dans le cadre du Plan solaire méditerranéen (PSM). L'une des pistes à l'étude est la création de gigantesques centrales solaires thermodynamiques dans le Sahara, qui permettraient d'alimenter la rive Sud de la Méditerranée, mais aussi, via des câbles sous-marins, l'Europe.

Sur ce registre, le Maroc devra jouer un rôle de premier rôle. A l'échelle politique, le « Royaume souhaiterait être le pionnier d'une gouvernance euro-méditerrannéenne rénovée », a déclaré la secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Latifa Akharbach, lors de l'ouverture du 2e forum mondial sur «L'UPM : quel bilan pour quelles perspectives ?», organisé fin mai dernier à Fès par le Centre marocain interdisciplinaire des études stratégiques et internationales (CMIESI). « L'UPM est, pour notre pays, plus pertinente que jamais et sa relance immédiate est plus qu'impérative», ajouté Mme Akharbach. Et pour que l'Union dure, il faut qu'elle sorte de sa léthargie. Pour remédier à cela plusieurs rendez-vous sont prévus : rencontre des ministres de l'Environnement prévue mi-octobre prochain à Dubrovnik (Croatie), réunions ministérielles consacrées aux transports puis à l'énergie qui devraient avoir lieu respectivement en Egypte et en Grèce d'ici à la fin de l'année, ainsi que le grand rassemblement des représentants de la société civile des 43 pays prévu pour le printemps 2010 à Barcelone.

Conseil culturel de l'UPM

Le Conseil culturel de l'Union pour la Méditerranée (UPM) s'est réuni jeudi à Paris où il a validé la Charte de fonctionnement de cette structure, créée en décembre dernier par Nicolas Sarkozy.
Participait également à cette rencontre, André Azoulay, conseiller de S.M. le Roi et président de la Fondation euro méditerranéenne Anna Lindh pour le dialogue entre les cultures. Les invités à cette réunion ont mis en place un mode de fonctionnement pour porter et aider des projets qui correspondent à la philosophie générale de l'Union, citant à titre d'exemple le projet de ferry culturel itinérant de l'UPM, celui d'une plate-forme multiculturelle dédiée à la protection et à l'entretien de la Méditerranée et le projet de développement et de renforcement de la télévision et des nouveaux médias éducatifs dans le bassin méditerranéen.
Le Conseil culturel de l'UPM, dont l'Assemblée constitutive a eu lieu le 14 mai dernier, est un lieu de débats et de réflexions entre femmes et hommes venant de tous horizons, du Nord comme du Sud, qui agissent afin que la culture soit au cœur de l'UPM.

Le Conseil culturel est un vivier d'expertise originaire des deux rives, se répartissant en trois collèges : les experts individuels, les entreprises et les acteurs institutionnels. Les membres de ces trois collèges s'organisent en cinq groupes de travail : «Art et création contemporaine», «Patrimoine et tourisme», «Sciences et société, éducation et formation», «Art de vivre, métiers d'art et traditions» et «Audiovisuel, cinéma, médias».
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