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L’Afrique occupe une place centrale dans les options stratégiques du Maroc

Les visites officielles que S.M. le Roi Mohammed VI va effectuer à partir de ce vendredi, au Sénégal, en Côte d’Ivoire et au Gabon, témoignent de l’intérêt qu’accorde le Souverain au renforcement des liens de coopération avec les pays du Sud.

Son excellence le Président du Sénégal, Macky Sall. Son excellence le Président de la Côte d’Ivoire, Alhassane Ouatara. Son excellence le Président du Gabon, Ali Bango.

15 Mars 2013 À 00:13

Sous le règne du Souverain, le Royaume du Maroc entretient des relations de coopération, d’une profondeur inaltérée avec les pays d’Afrique dans leurs variantes et leurs composantes multiples. Relations renforcées par la présence active de missions diplomatiques, d’entreprises marocaines des secteurs public et privé et par l’importance de la diaspora marocaine. Il faut dire qu’une nouvelle dynamique à ce partenariat est instaurée aussi bien sur le plan bilatéral que multilatéral, notamment au sein de l’Union du Maghreb arabe (UMA), du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), de la Communauté des États sahélo-sahariens (CENSAD) et dans d’autres instances africaines, telle l’Union économique et monétaire Ouest-africaine (UEMOA).

Fort de ses liens historiques, anthropologiques et humains, le Maroc a conduit plusieurs actions dans différents secteurs et dans différentes régions du continent. Une coopération multiforme et multidimensionnelle (coopération bilatérale, coopération triangulaire et multilatérale), allant de la formation des cadres à la participation dans les forces de maintien de paix, a été développée. Le Royaume est fortement engagé en faveur de la consolidation de la paix en Afrique, en contribuant à la gestion des crises notamment par sa participation dans le cadre des Nations unies, aux opérations de maintien de la paix en Somalie, de la MONUC en République démocratique du Congo et de l’ONUCI en Côte d’Ivoire.

Conscient également de l’apport important de la coopération Sud-Sud à la poursuite du développement des pays africains les moins avancés, en particulier grâce au partage de l’expérience et du savoir-faire, le Royaume a fait de ce nouveau concept son fer de lance, dans la mesure où cette approche novatrice contribue à améliorer l’efficience et l’efficacité de l’assistance apportée, tout en favorisant l’appropriation et l’établissement des partenariats. L’action du Maroc pour les pays africains les moins avancés a consisté à annuler la dette bilatérale que ces pays avaient contractée auprès du Royaume et à supprimer les obstacles tarifaires pour un accès hors barrières douanières des produits d’exportation de ces pays. De plus et à travers l’Agence marocaine de coopération internationale, le Maroc mène une politique ouverte de formation des cadres africains dans les établissements universitaires du Royaume, en leur octroyant des bourses d’études.

Outre les considérations de proximité géographique et culturelle existant entre le Maroc et plusieurs pays africains, les opportunités économiques que recèlent les économies de ces pays et les gains mutuels découlant d’une coopération bilatérale accrue sur des questions aussi cruciales que l’immigration, le commerce et l’investissement, remettent à l’ordre du jour la nécessité de relancer le débat sur le positionnement économique du Maroc sur le continent africain. En effet, du fait d’un contexte international marqué par l’intensification de la concurrence sur les marchés du Nord, le marché africain pourrait constituer une niche stratégique pour les entreprises nationales, compte tenu de sa taille potentielle, appelée à gagner en importance avec les efforts déployés par la communauté internationale en faveur du développement du continent africain.

Les investissements marocains en Afrique subsaharienne intéressent divers secteurs (BTP, TIC, Électricité, Finances) et se distinguent par le fait d’associer les partenaires locaux. La Royal Air Maroc (RAM) n’a de cesse d’étoffer son réseau à travers l’Afrique noire et relie régulièrement Casablanca à 27 autres cités du continent, faisant du Maroc un véritable Hub ouvert sur l’Europe et l’Amérique. Dans le domaine de la télécommunication, l’on rappelle la participation de Maroc Telecom à Mauritel (Mauritanie), à Onatel (Burkina Faso), à Gabon Telecom et à la Société malienne de télécom (Sotema). Dans le secteur financier, Attijari Wafabank, BMCE Bank et la Banque populaire, des banques 100% marocaines, comptent des présences directes dans une dizaine de pays d’Afrique subsaharienne. Aussi et par le biais de la mise sur pied de projets socio-économiques (pluies artificielles, campagnes de vaccination, envoi d’experts nationaux en hydraulique et en agronomie) et la contribution au financement de la construction d’infrastructures (ligne maritime Casablanca-Nouakchott-Dakar, autoroute Nouadhibou-Nouakchott, modernisation des compagnies aériennes), le Maroc traduit concrètement son attachement à la paix et au développement en Afrique.


Avis de l’expert : TTAJEDDINE EL HOUSSAINI, Professseur des relations internationales

Le Maroc, une fenêtre pour l’Afrique sur le monde

S’arrêtant sur la visite qu’effectue S.M. le Roi au Sénégal, en Côte d’Ivoire et au Gabon, Tajeddine El Houssaini relève, à juste titre, qu’elle s’inscrit dans le cadre d’un long processus historique des relations liant le Royaume à ces trois pays africains. Et le professeur des relations internationales de noter que, notamment, les liens diplomatiques entre le Maroc et le Gabon, d’un côté, et ceux avec le Sénégal, de l’autre, remontent au début des années 1960. M. El Houssaini estime, en outre, que le raffermissement des relations bilatérales du Royaume avec les pays africains tend à couvrir différents domaines, autant économiques, sociaux que culturels. L’expert en relations internationales ne manque pas de rappeler l’ancrage du Maroc dans le continent africain, lequel ancrage se traduit par la multiplicité et la diversité des accords et des conventions qui lient Rabat aux trois capitales. Chiffre important à mettre en avant, les 480 conventions économiques, techniques, sociales et culturelles signées entre le Royaume et la République du Sénégal, qui constitue la première étape des trois visites royales officielles.

Sur un autre registre, le professeur El Houssaini indique, à nos confrères d’«Al Maghribia» que ces trois pays, tout comme les autres qu’a visités S.M. le Roi en 2005 et 2006 (le Bénin, le Cameroun, le Niger, le Burkina Faso, la Mauritanie et le Congo), pourraient bénéficier de la position stratégique du Maroc qui fait du Royaume «la porte de l’Afrique vers l’Europe, l’Amérique et l’Asie. Or ce lien n’est pas théorique, explique l’expert, mais bien réel, notamment, relève-t-il, grâce aux différents accords de libre-échange liant le Maroc à ces continents. Et d’en conclure que, à partir de là, il est tout à fait opportun de dire que le Royaume est une vraie fenêtre sur le monde pour ces pays.

En suivant sa logique, pertinente par ailleurs, l’analyste note que les visites royales entrent dans le cadre du développement de la coopération Sud-Sud prônée par le Maroc. Une coopération qui vient compléter la vision Nord-Sud qui piétine, en raison de la crise économique qui frappe l’Europe ces dernières années.

Actualité oblige, M. El Houssaini s’appesantit, également, sur la position du Maroc dans les récents événements que connaît le Mali. Il relève, à ce propos, que cette position honore le Royaume. Une position qui s’est traduite par l’ouverture de son espace aérien aux avions de combat. De même que Rabat n’a de cesse de soutenir, dans toutes les instances internationales, la guerre déclarée au terrorisme et la nécessité de le contenir. Un point non moins négligeable à souligner, c’est le fait que le Maroc a toujours privilégié une démarche humanitaire d’intervention plutôt qu’une implication militaire sur le terrain. Preuve en est les différentes formes de soutien que consent le Maroc en faveur des pays qui vivent des situations de tension.

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