21 Août 2014 À 15:19
Un total de 156.429 candidats ont réussi les épreuves du baccalauréat lors de la session ordinaire de juin 2014. Et encore une fois, le taux de réussite des filles a dépassé celui des garçons. C’est en tout cas ce qu’indiquait le ministère de l'Éducation nationale, relevant que le taux de réussite chez les candidates s’est établi à 43,06%, contre 36,25% pour les garçons. «Sans contestation possible, les filles obtiennent de meilleurs résultats scolaires que les garçons, ceci est vrai non seulement au Maroc, mais également dans le reste du monde», commente Bernard Corbel, psychologue à Casablanca.
Ce qui est facilement vérifiable lorsque l’on remonte un peu dans le temps. En effet, sur les dix premières notes en 2010, sept étaient enregistrées par des filles et toutes dépassaient 18,60 sur 20. L’année d’avant, en 2009, c’était aussi une fille, Houda Abrarou de Rabat, qui a eu la meilleure moyenne en section sciences physiques avec 18,67 sur 20. Et cette année, deux jeunes femmes ont fait parler d’elles pour avoir battu tous les records.
La première, Houda Naybi, originaire du quartier Bernoussi à Casablanca a enregistré l’incroyable moyenne de 19,45. Les notes obtenues à l'examen national par la jeune bachelière sont comme suit : 20/20 en mathématiques, 19,50 pour la deuxième langue étrangère, 18 en philosophie, 19,25 pour les sciences de la vie et de la terre, 19,75 en physique-chimie. Cependant, quelques jours après l’annonce des résultats, on apprend qu’une certaine Sara Raddad de Lakliâa, une ville située près d'Agadir, lui vole la vedette en décrochant son baccalauréat avec une moyenne de 19,55, sachant qu'elle a également eu 19,70 comme note dans le contrôle continu et 18,60 à l’examen régional.
Myriam Bourhail représentait, pour sa part, cette année la fierté marocaine hors de nos frontières. En effet, cette jeune Franco-Marocaine a obtenu la meilleure note de France au baccalauréat. Avec 21,03 de moyenne, la jeune lycéenne, fille d’ouvrier, a battu tous les records. En détail, elle a obtenu un 18 en histoire-géographie et un 19 en philosophie qui font presque tache à côté de tous les 20, en anglais, en espagnol, en physique, en mathématiques et en SVT (Sciences de la vie et de la terre. Sa pire note : un 15 en sport ! À noter qu’en France, les élèves peuvent choisir des matières facultatives afin de gonfler leur moyenne, ce qui explique l’incroyable résultat de la jeune femme. Cependant, la note de ses options facultatives doit être au-dessus de la moyenne pour qu’elles rapportent des points. En dessous, elles ne sont pas comptabilisées.
Pour la suite, Myriam s’apprête à attaquer des études de médecine. Elle confie toutefois avoir hésité à s'engager pour une carrière de juriste, qui lui aurait permis de tenter un investissement en politique. Mais l’un n’empêche pas l’autre. Son incroyable réussite lui a d’ailleurs permis d’être reçue et décorée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI lors de la cérémonie organisée au Palais Royal à Rabat, à l'occasion de la célébration de la Fête du Trône. Elle a eu droit aux applaudissements du Souverain et de l’assistance, mais, aussi, à un petit tête-à-tête avec le Roi lors de la remise de son Wissam. Au final, faut-il en conclure que les filles sont plus ambitieuses et plus motivées que les garçons ? En tout cas, répond notre spécialiste, «que ce soit pour des raisons culturelles ou hormonales, les enseignants observent que les comportements des garçons sont plus agités, moins concentrés et donc moins attentifs, que ceux des filles qui se montrent davantage sages et studieuses en classe».
Les filles seraient-elles alors plus bosseuses ? Une question à laquelle notre spécialiste répond par l’affirmative en expliquant que les filles sont davantage capables de se projeter visuellement dans leurs plans d'action ce qui leur permettrait une meilleure gestion du temps, une meilleure organisation personnelle et donc de meilleurs résultats. «En fait, dès que l'on sort des stéréotypes et des préjugés qui voudraient faire croire que les garçons sont plus doués pour les études que les filles, on constate le fait exactement inverse», conclut finalement Bernard Corbel.