Youssef Moutmaine
19 Décembre 2025
À 13:03
Désigné comme pays hôte de la
Coupe d’Afrique des nations 2025 le 27 septembre 2023, le Maroc a bénéficié de plus de deux ans pour préparer la grand-messe africaine, avec une ambition très claire : livrer le meilleur cru de l’histoire de la compétition. Pour la deuxième fois après l’édition 1988, l’ultime compétition africaine élira domicile au Royaume, du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026. Également désigné comme pays hôte du Mondial 2030, conjointement avec l’Espagne et le Portugal, le Royaume a lourdement investi pour procéder à la rénovation des infrastructures sportives au niveau des six villes retenues pour la
CAN 2025 (Rabat, Casablanca, Fès, Marrakech, Tanger et Agadir). Il faut dire que notre pays s’apprête à mener une véritable opération de séduction en cette fin d’année, comme l’a clairement signifié le président de la Fédération Royale marocaine de football et vice-président de la
CAF,
Fouzi Lekjaâ : «Relever les défis, surmonter les challenges, c’est une caractéristique marocaine... Le Maroc est prêt à organiser la meilleure CAN de l’histoire. Ce qui importe aujourd’hui, c’est de mettre en avant l’exception marocaine et de faire de cette compétition une véritable fête africaine et marocaine, à la fois dans ses dimensions sportives, culturelles et civilisationnelles». Le Royaume chérifien n’a donc pas hésité à mettre les petits plats dans les grands, en espérant marquer les esprits et offrir un préambule resplendissant en vue du
Mondial 2030.
Une nouvelle page glorieuse dans l’histoire de la CAN
Tout au long de la dernière décennie, plusieurs sélections africaines ont organisé leurs matchs continentaux au Maroc, en l’absence de terrains homologués sur leurs territoires. Le pays nord-africain en a profité pour faire étalage de la qualité et de la diversité de ses infrastructures sportives, notamment le complexe Mohammed VI de football et les stades répondants aux normes de la CAF, voire de la
FIFA. En cette fin d’année 2025, l’ensemble du continent et plusieurs milliers de supporters à travers le monde auront l’occasion de découvrir la raison de cette ruée vers le pays. À travers des investissements à coups de millions de dollars, le Royaume s’est doté d’une panoplie d’enceintes prêtes à accueillir les plus grandes manifestations régionales et internationales.
Pour la CAN 2025, le Maroc s’apprête donc à offrir une édition pleine de nouveautés. Pour la première fois de l’histoire de la compétition, chaque stade retenu ne connaîtra la tenue que d’une seule rencontre par jour. Aussi, chaque sélection se verra attribuer un centre d’entraînement particulier, que l’équipe devrait exploiter tout au long du tournoi, sans avoir à migrer vers une autre structure en plein tournoi. Pour la première fois aussi, toutes les délégations seront logées dans des hôtels 5 étoiles de renom, de quoi garantir des conditions de préparation optimales pour un rendement final à la hauteur des aspirations. La ville de Rabat à elle seule, avec ses quatre stades, devrait accueillir les délégations de huit pays : l’
Algérie, la
RDC, l’
Ouganda, le
Bénin, la
Tunisie, la
Tanzanie, le
Botswana et l’équipe du pays hôte.
De l’hospitalité à revendre, mais pas sur la pelouse
Tout le peuple marocain se prépare à prendre part à la grand-messe continentale, pour faire de cette édition un tournoi mémorable de référence. Cela dit, les Lions de l’Atlas ne comptent pas finasser face à leurs adversaires, aussi imposants et expérimentés soit-ils. Pour leur 20e participation, les coéquipiers d’
Achraf Hakimi comptent faire honneur au défunt
Ahmed Faras, décédé en juillet dernier. Le premier Ballon d’Or africain de l’histoire du Maroc est, jusqu’à décembre 2025, le seul joueur à avoir soulevé le trophée de la CAN (en 1976 en Éthiopie). Cette génération exceptionnelle des Lions est résolument déterminée à mettre fin à la disette et à glaner un second sacre, sur ses terres et devant des supporters assoiffés, déjà habitués aux exploits.
Le président de la FRMF, Fouzi Lekjaâ, a d’ailleurs annoncé le ton lors de la signature d’un partenariat entre la CAF et un nouveau sponsor de la CAN, assurant que le pays s’était fixé deux objectifs : «Le Maroc est prêt à organiser la meilleure CAN de l’histoire... Nous devons la gagner, nous avons l’obligation de garder le trophée au Maroc». De quoi mettre un coup de pression à
Walid Regragui, le technicien qui avait raté de peu le titre de l’édition 2004, lui qui occupait le couloir droit de la défense marocaine lors de la défaite en finale face au pays organisateur (2-1). Écœuré par l’Afrique du Sud en huitièmes de finale de l’édition précédente, le sélectionneur a clamé haut et fort, en septembre dernier, qu’il était l’homme de la situation, «capable d’aller chercher le trophée». Sera-t-il en mesure de contrecarrer les plans des cadors que sont la Côte d’Ivoire, l’Égypte, le Nigeria, ou encore le Cameroun et l’Algérie ? Les premiers éléments de réponse seront formulés ce 21 décembre sur la pelouse du complexe Moulay Abdellah de Rabat, à l’occasion du match d’ouverture opposant les Lions aux Comores.