Faisant partie des clubs ayant donné de grands joueurs au football national, à l’image d’Ahmad Faras, de Hassan Amcharrat (Acila), des frères Raad, des frères Haddadi et Miguel ou bien Glaoua, le
a vécu une des saisons les plus cauchemardesques de son histoire. En 30 matchs disputés au cours de l’exercice 2024-2025, le club de la ville des fleurs n’a engrangé que 4 points, avec 26 défaites, 4 matchs nuls et zéro victoire. Une des pires prestations pour un club en première division au cours des 20 dernières années. Il faut remonter à la saison 2019-2020 pour retrouver des chiffres qui se rapprochent de ceux enregistrés par le Chabab de Mohammedia. Le Raja de Béni Mellal avait alors signé une seule victoire et essuyé 20 défaites. Plusieurs facteurs ont conduit à cet effondrement du club cette saison, à commencer par le passage à vide après le départ de l’ancien président,
Le départ de Hicham Aït Menna plonge le club dans la crise
Après avoir réussi à hisser le club en première division au cours de l’exercice 2020-2021, Hicham Aït Menna a décidé de jeter l’éponge faute de soutien, mais aussi pour se consacrer à d’autres objectifs, notamment la présidence du Wydad de Casablanca. Le départ de l’homme d’affaires a automatiquement plongé l’équipe dans la crise. En plus des litiges avec d’anciens joueurs, le club de la ville des fleurs n’a pas réussi à trouver les ressources financières qui auraient pu le maintenir en vie en D1. Lors d’une récente déclaration, Hicham Aït Menna a révélé qu’au moment de son départ, le montant des litiges était faible par rapport à la situation actuelle. «Au moment de mon départ, il y avait seulement 7 millions de dirhams de litiges et le club devait encaisser 11 millions de dirhams relatifs aux primes. Donc l’équipe avait la possibilité de régler ce problème, mais malheureusement les primes n’ont pas été versés et les litiges se sont accumulés pour atteindre les 2 milliards de centimes», a révélé l’actuel patron du WAC. Dès le départ d'Aït Menna de la présidence du SCCM, le club a été repris par Oussama Nassiri, qui n’a pas réussi à trouver de nouveaux financements et à tisser une relation de confiance avec les autorités de la ville. D’ailleurs, le conseil communal de Mohammedia a plusieurs fois refusé de donner son feu vert pour accorder la prime allouée à l’équipe.
Une instabilité constante au sein du staff technique
Parmi les raisons qui ont précipité la relégation du Chabab de Mohammedia en D2 figure l’instabilité du staff technique. Depuis le départ de Rachid Rokki au cours de la saison écoulée, les rênes de l’équipe ont été confiées à un autre enfant du club, Nourredine Ziati, avant qu’il ne soit à son tour congédié. Se retrouvant dans l’incapacité de payer le prix fort pour recruter un coach expérimenté, le bureau dirigeant du Chabab avait choisi Redouane Dardori comme entraîneur, alors que ce dernier n’en était qu’à ses débuts en tant qu’entraîneur.
Un club délaissé par ses supporters et par les acteurs économiques de la ville
Alors que l’équipe comptait des milliers de supporters à la belle époque, au cours des années 1970 et 80, seuls quelques irréductibles ont continué à soutenir l’équipe lors des dernières saisons. La raison de ce désamour entre les habitants de Mohammedia et leur club peut s’expliquer par les performances de l’équipe au cours des 20 dernières années, mais aussi par la gestion hasardeuse du club. En effet, depuis la fin des années 1990, le Chabab avait passé plus de 18 ans dans les divisions inférieures du championnat national, ce qui a poussé plusieurs fans à réorienter leur soutien vers les deux ténors de la ville de Casablanca, le WAC et le Raja. L’ancien président du SCCM, Hicham Aït Menna, avait d’ailleurs évoqué le manque d’intérêt des supporters de Fédala pour leur équipe à maintes reprises. Une impopularité qui n’encourage pas les acteurs économiques de la ville à investir dans l’équipe.
Un avenir incertain
Relégué en seconde division, le Chabab de Mohammedia se retrouve désormais face à un avenir flou. L’arrivée d’une nouvelle équipe dirigeante pourrait, certes, changer la donne et permettre au club de prendre un nouveau départ. Toutefois, si la situation actuelle perdure et le manque de financement fait défaut, le Chabab pourrait bien être relégué dans les divisions inférieures du championnat et subir le même sort que son voisin, l’Ittihad de Mohammedia, qui végète en deuxième division amateur.