Cristiano Ronaldo : “La fin approche, mais je veux partir fort et respecté”

À quarante ans, Cristiano Ronaldo n’élude plus la question du temps. Il reconnaît y penser souvent, conscient que la fin approche, mais décidé à en garder la maîtrise. "Je pense souvent à la retraite. "Ce sera difficile, je vais pleurer, mais je suis prêt”, confie-t-il dans son entretien avec Piers Morgan, diffusé le 4 novembre sur sa propre chaîne YouTube. Le Portugais affirme s’y préparer "depuis qu’il a 25 ans”, avec l’idée de partir à son rythme, "sans s’accrocher artificiellement à la compétition”. Pour lui, "rien ne remplacera l’adrénaline d’un but”, mais la vie après le football "l’intéresse depuis longtemps”. Il explique vouloir se consacrer pleinement à sa famille, retrouver un rythme de vie simple et "être plus présent auprès de ses enfants”, notamment Cristiano Jr., qui poursuit à son tour une formation en football. En parallèle, il évoque ses projets personnels, liés à l’entrepreneuriat, à la santé et au bien-être, domaines qu’il explore déjà à travers ses investissements dans la nutrition, le sport et l’hôtellerie. Ces priorités, qu’il place désormais "au-dessus de tout le reste”, s’inscrivent selon lui dans la continuité d’un parcours façonné par le contrôle, la discipline et l’ambition.

La Saudi League, le dernier grand combat de Cristiano Ronaldo

Depuis son arrivée à Al-Nassr en 2023, il assume son rôle d’ambassadeur du football saoudien et rejette l’idée d’un départ confortable vers un championnat secondaire. "Pour moi, c’est plus facile de marquer en Liga qu’en Saudi League”, explique-t-il, soulignant la dureté du climat, la densité physique et l’organisation tactique des équipes. Il répond directement à ceux qui minimisent le niveau du championnat : "C’est un championnat meilleur que le portugais, et plus compétitif que le français...En France, il n’y a que le PSG.” Il réclame une reconnaissance internationale pour la Saudi Pro League et estime que ses buts devraient "compter autant que ceux d’Europe”.

La Coupe du monde, un rêve qu’il dit avoir dépassé

Mais c’est sa réflexion sur la Coupe du monde qui a ravivé le débat autour de sa légende. Dans cet entretien, Ronaldo affirme que "gagner la Coupe du monde n’est plus un rêve” et qu’un tel trophée "ne changerait rien à son histoire”, des propos inattendus de la part d’un joueur qui, pendant des années, avait fait de ce tournoi une obsession. Pour beaucoup d’observateurs, cette déclaration sonne comme une réponse implicite à la victoire de l’Argentine en 2022 et à la relance du débat sur le "meilleur joueur de l’histoire”. Ronaldo défend sa propre lecture : "Avant moi, le Portugal n’avait jamais rien gagné. J’ai apporté trois titres. Nous avons changé l’histoire du football portugais.” Il cite l’Euro 2016 et la Ligue des Nations 2019 comme des moments charnières de cette transformation et estime qu’"une carrière ne se définit pas par une compétition de sept matchs”. À la question de savoir s’il se considère comme le meilleur, il répond sans détour : "Je suis déjà l’un des meilleurs de l’histoire. Certains préfèrent Messi, d’autres moi. Cela ne change rien à la réalité.”

Ces propos ont été perçus comme une forme de repositionnement, plus réfléchi que défensif. Pour certains, Ronaldo cherche à refermer le chapitre de la rivalité qui l’a opposé à Lionel Messi durant deux décennies ; pour d’autres, il tente simplement de redéfinir la notion de grandeur dans un sport où le palmarès ne suffit plus à tout expliquer.

Cristiano Ronaldo : "Trump peut changer le monde, j’aimerais le rencontrer”

En fin d’entretien, Cristiano Ronaldo aborde un sujet inattendu. Il évoque Donald Trump, qu’il décrit comme "un homme capable de changer le monde”, et raconte lui avoir offert un maillot floqué de l’inscription "Donald J. Trump, jouant pour la paix”. Il explique vouloir "le rencontrer un jour pour parler de paix mondiale”, une phrase qui a immédiatement fait réagir les réseaux et la presse internationale.

Cette sortie intervient à quelques mois de la Coupe du monde 2026, organisée aux États-Unis, au Canada et au Mexique. Pour certains, il s’agit d’une déclaration maladroite sur le plan politique ; pour d’autres, d’une tentative de se présenter comme une personnalité au-delà du sport. Fidèle à son style, Ronaldo n’a pas cherché à préciser sa pensée, se bornant à rappeler que "le monde a besoin de paix” et que "les figures d’influence devraient s’en préoccuper davantage”.