Youssef Moutmaine
09 Septembre 2025
À 15:48
La
sélection nationale A a parfaitement réussi ses deux dernières sorties, comptant pour les qualifications pour la
Coupe du monde FIFA 2026. Grâce au carton face au
Niger au complexe Moulay Abdellah (5-0) et à la victoire en déplacement en
Zambie (2-0), les
Lions de l’Atlas ont assuré le sans-faute en groupe E, où ils mènent le bal avec 21 points après sept victoires consécutives. En ce mois de septembre, les enseignements ont été nombreux pour Walid Regragui et son staff, qui ont pu tester de nouveaux joueurs, de nouveaux procédés et schémas tactiques, sans oublier l’ambiance continentale et l’hostilité des supporters adverses. Voici donc les principales leçons à retenir après la qualification pour une troisième Coupe du monde FIFA consécutive.
L’apport offensif des arrières latéraux, une nécessité dans le football moderne
Face à des blocs bas ou médians, le Onze national a souvent éprouvé de grandes difficultés, malgré un taux de possession très élevé. La rencontre face au Niger a cependant mis en lumière le rôle des défenseurs latéraux, qui peuvent constituer des armes très efficaces face aux équipes qui se recroquevillent en défense. L’apport considérable d’Achraf Hakimi et surtout de Youssef Bellaâmri a permis aux Lions de débloquer la situation face au «Mena National» de Badou Zaki, qui avait opposé une vive résistance lors du match aller à Oujda (2-1). Avec deux passes décisives et plus d’une dizaine d’occasions créées, l’arrière latéral gauche du Raja a présenté beaucoup de solutions, ce qui a permis de soulager les ailiers et de créer un surnombre fatal près de la zone adverse. Avec le retour prévu de Noussaïr Mazraoui et la montée en puissance de Soffian El Karouani, la concurrence sera très rude dans ce secteur à l’approche de la CAN 2025.
La charnière centrale envoie des signes rassurants
S’il y a une ligne qui attise les doutes en équipe nationale, c’est bien la défense, notamment le volet central. Après le départ de Romain Saïss, le seul joueur ayant inspiré satisfaction aux côtés de Nayef Aguerd, avait été Chadi Riyad. Toutefois, la rupture des ligaments croisés avait éloigné le joueur pour plus de 6 mois des terrains et son retour s’est avéré plus compliqué que prévu en raison des rechutes. Le public marocain était donc naturellement rassuré de voir la paire Aguerd-Massina fonctionner face au Niger. Plus encore, l’association de Massina et Jaouad El Yamiq a également laissé une très bonne impression, lundi en Zambie. La ligne défensive a tenu bon (avec une très belle performance de Bounou) pendant 90 minutes, sachant que les Chipolopolos ont accaparé le ballon à plus de 70%. Walid Regragui devrait certainement tester de nouvelles combinaisons, d’ici la CAN, mais les performances de ce mois de septembre ont eu le mérite de rassurer les supporters.
La concurrence en attaque accroît l’efficacité
En offrant la place de titulaire à Ayoub El Kaâbi, Walid Regragui a poussé ses attaquants à redoubler d’efforts pour mériter du temps de jeu. On a donc vu Youssef En-Nesyri faire preuve d’un opportunisme exemplaire face à la Zambie. Hamza Igamane, lui, a fait mieux en marquant lors des deux rencontres, en plus d’une passe décisive. Les places sont désormais chères et personne n’est assuré de disputer la prochaine Coupe d’Afrique en tant que titulaire, ce qui crée un bon climat de concurrence dans la ligne d’attaque marocaine. Les supporters attendent toujours en revanche de voir d’autres profils à l’œuvre, notamment sur les couloirs : Ilias Akhomach et Amine Adli.
Les Lions de l'Atlas assurent, même sans possession
Le deuxième match disputé en Zambie a constitué une première en qualifications pour le Mondial pour le Maroc : la sélection nationale n’a jamais présenté un taux de possession aussi bas, depuis près de deux ans. Les Chipolopolos ont accaparé le ballon à 72%, ont tiré davantage vers la cage de Bounou (12 tirs contre 9 pour les Nationaux) et ont pratiquement réussi le triple du nombre de passes réalisées par les Lions. Cela dit, les protégés de Regragui ont parfaitement su contenir leur adversaire, ne s’exposant que rarement, et ce malgré les grands changements opérés au niveau du Onze titulaire. Lundi, l’équipe nationale a su faire le dos rond et a quand même empoché les trois points, avec une bonne dose d’efficacité sur le flanc offensif. Ce schéma pourrait être très utile pour surprendre des adversaires lors de la prochaine CAN ou pour gérer un passage à vide lors d’une rencontre à risques.