Les cinq raisons de l’élimination

La reprise du secteur automobile se fait toujours attendre

L’édition 2013 du salon automobile IAA de Francfort se déroule du 10 au 22 septembre. Malgré une surface d’exposition si grande que certains constructeurs allemands occupent un hall entier, l’ambiance n’est pas des grands jours. La sortie de crise n’est pas pour cette fois.

17 Septembre 2013 À 10:57

Organisé tous les deux ans en alternance avec le Mondial de l’auto de Paris, le Salon automobile IAA de Francfort a ouvert ses portes au public le 12 septembre dernier. Très attendue par les professionnels, qui guettent le moindre signe de reprise du secteur, la grande messe germanique de l’automobile mondiale a laissé spécialistes et observateurs sur leur faim. Durant les deux journées consacrées aux professionnels (10 et 11 septembre), l’ambiance est loin d’être exceptionnelle : pas de grandes nouveautés, pas d’avant-premières de premier ordre, ni d’ambiance euphorique, qui ont longtemps caractérisé les grands salons européens de l’automobile, à savoir Paris, Francfort et autre Genève. Jouant à domicile, les grands constructeurs allemands s’accaparent, comme à l’accoutumée, de halls entiers.

Celui du constructeur munichois BMW accueille l’i3, sa première voiture 100% électrique, dotée d’une autonomie comprise entre 130 et 300 kilomètres pour la version avec prolongateur d’autonomie. Elle sera commercialisée en Europe à partir de novembre. Très attendue également, la sportive hybride rechargeable i8 du Bavarois a fait sa première apparition devant le grand public. La marque à l’hélice présente également, et entre autres, la version définitive de la nouvelle Série 4, variante coupé de la berline Série 3.Mercedes-Benz met en scène sa vitrine technologique, la classe S, avec le concept Classe S Coupé. Le constructeur munichois présente également le troisième modèle de la gamme classe A, à savoir le petit crossover Mercedes GLA.

Volkswagen se lance lui aussi dans l’aventure du tout électrique avec ses premiers modèles, l’e-Golf et l’e-Up !. La première, commercialisée début 2014, a une autonomie de 190 kilomètres contre 160 kilomètres pour la seconde. L’espagnol Seat (groupe Volkswagen) a dévoilé la version break de sa Leon, la Leon ST, tandis que le tchèque Skoda (groupe Volkswagen également) décline sa berline Rapid en une compacte baptisée Spaceback. De son côté, Opel arrive au salon avec l’étude Monza, une hybride rechargeable bourrée de technologie pour communiquer avec le monde extérieur et qui préfigure le style des prochaines créations de la marque à l’éclair. Les constructeurs français sont présents en force à Francfort. Renault a dévoilé un concept-car «Initiale Paris» qui préfigure les lignes du futur remplaçant de son monospace, l’Espace. Le constructeur français présente aussi la nouvelle génération du Duster, le tout-terrain à succès de sa marque Dacia. De son côté, Citroën a révélé son concept-car Cactus, dont les courbes donnent des indices sur sa future gamme de véhicules «low cost». Peugeot arrive à Francfort avec la nouvelle version de sa berline 308, destinée à concurrencer la Golf 7 de VW. Les grosses motorisations ne sont pas en reste avec la Lamborghini Gallardo LP570-4 Squadra Corse, une série limitée dotée de 570 chevaux, ou encore la supercar hybride Porsche 918 Spyder et ses près de 900 chevaux sous le capot.

Lente sortie de crise

La sortie de la crise s’annonce lente, ont estimé plusieurs dirigeants réunis au salon. Malgré leur forte présence dans le haut de gamme ainsi que leur bonne implantation en Chine et aux États-Unis, des marchés en bien meilleure santé que l’Europe, les groupes allemands ne cachent pas leurs inquiétudes. «La crise peut encore nous occuper trois à cinq ans», a averti le patron de BMW, Norbert Reithofer. Même sentiment chez le patron de Daimler, Dieter Zetsche : «Le chemin pour arriver au niveau de 2007, quand 16 millions de voitures neuves avaient été vendues sur le Vieux Continent, sera long. Ces niveaux seront difficiles à retrouver». En revanche, d’autres constructeurs commencent à avoir des raisons d’espérer. Après avoir dévissé de près de 7% au premier semestre, les ventes dans l’Union européenne ne devraient baisser que de 5% sur l’ensemble de l’année. «J’ai le sentiment que pour le groupe, mais aussi pour le secteur automobile, le pire est derrière nous», a indiqué le patron de PSA, Philippe Varin.

Le groupe français fait partie des plus touchés par la crise, avec une perte nette de 5 milliards d’euros l’an dernier, ce qui l’a amené à restructurer ses activités en France, avec notamment la fermeture de l’usine d’Aulnay prévue en 2014. Mais il table sur une amélioration de sa situation financière.Idem pour l’américain Ford, qui est, selon son patron pour l’Europe, Stephen Odell, en «bonne voie pour être bénéficiaire» en 2015 dans la région. L’allemand Opel, dans le rouge depuis plusieurs années, veut également renouer avec les bénéfices en 2016, a rappelé son patron Karl-Thomas Neumann.«Nous voyons le bout du tunnel, mais pas le début de la reprise», a résumé, de son côté, le PDG de l’alliance Renault-Nissan Carlos Ghosn.

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