Soufisme et psychanalyse au chevet de l'entreprise
Une constante progression
Aujourd'hui, le secteur regroupe 36 sociétés, avec un encours de près de 60 milliards de dirhams à fin 2007, en attendant l'intégration d'une trentaine de sociétés de transferts de fonds.
LE MATIN
05 Mars 2008
À 21:22
Réunies au sein de l'Association professionnelle des sociétés de financement (APSF), elles sont réparties à raison de 7 sociétés de crédit-bail (BMCI Leasing, Chaabi Leasing, Credit du Maroc Leasing, Maghrebail, Maroc Leasing, Sogelease, Wafabail), 19 sociétés de crédit à la consommation (voir encadré), 2 sociétés de crédit immobilier (Attijari Immobilier, Wafa Immobilier), 2 sociétés de factoring (Attijari Factoring, Maroc Factoring), un fonds de garantie (Dar Ad-Damane), une société de mobilisation de créances (Caisse marocaine des marchés) et 4 sociétés de gestion de moyens de paiement (Centre monétique interbancaire, Diners Club, Interbank, Wafa Cash). Comme on le constate, les banques ne figurent pas parmi les membres de l'association, pour la simple et bonne raison que la loi bancaire leur exige d'adhérer au Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM), comme elle stipule l'adhésion des sociétés de financement à l'APSF.
En termes de concours à l'économie ou de contribution à l'investissement, ces sociétés de financement ne sont pas en reste. Leurs concours à l'économie s'apprécient d'année en année. Les financements, accordés en 2006, totalisent 32,2 milliards de dirhams, soit une hausse de 24%, comparativement à l'année précédente. Par métiers, les financements accordés ont été, en 2007, de 12,4 milliards de dirhams pour le crédit-bail, affichant une hausse de 18,09%, et de 20,6 milliards de dirhams pour le crédit à la consommation, soit une progression de 14,6%. Un an auparavant, l'encours du crédit immobilier se situait à 5,9 milliards de dirhams, les financements des marchés publics ont totalisé 150 millions de dirhams (+ 97% en glissement annuel), tandis que l'affacturage à 3,8 milliards de dirhams (+10%), et les fonds de garantie à 164 millions de dirhams (- 4%) ont évolué inversement.
A titre d'exemple, la contribution à l'investissement du crédit-bail, qui se mesure par les financements rapportés à la formation brute du capital fixe (FBCF), s'est appréciée de 5,3% à 8,1% en 2006, souligne Mustapha Melsa, directeur délégué de l'APSF. Dans cette branche crédit-bail, les financements ont totalisé 12,4 milliards de dirhams, soit + 18,09% par rapport à 2006. Le crédit-bail mobilier (CBM), avec plus de 10,2 milliards de dirhams en 2007 (+ 14,6%), continue de se tailler la part du lion, loin devant le crédit-bail immobilier (CBI) avec 2,2 milliards de dirhams, qui est cependant sur un bon rythme, comparativement à 1,6 milliard de dirhams en 2006 (+ 37,5%). L'encours comptable net des actifs immobilisés s'est établi à 24,6 milliards de dirhams, réparti à hauteur de 18,3 milliards de dirhams pour le CBM et 6,3 milliards de dirhams en CBI.
Par type de biens d'équipement, les financements CBM se répartissent en 2006 par ordre de grandeur décroissante sur les véhicules utilitaires (3,3 milliards de dirhams, + 29,7%), les machines et équipements industriels (1,69 milliard de dirhams, + 25,2%), les voitures de tourisme (1,68 milliard de dirhams, + 8,6%), le BTP (1,01 milliards de dirhams, +16,1%), ordinateurs et matériels de bureau (250 millions de dirhams, +29,6%). Signalons que pour divers types de mobilier, les financements crédit-bail ont totalisé 950 millions de dirhams en 2006, soit une augmentation de 125,6%, par rapport à 2005.
Par secteur d'activité, ces financements ont surtout profité à divers types d'activités allant des constructions (1,865 milliard de dirhams, + 39,9%), au commerce et à la réparation automobile (1,262 milliard de dirhams, + 14,7% ), en passant par le transport et les communications (1,040 milliard de dirhams, + 63,8%), les industries alimentaires (480 millions de dirhams, + 43,9%), les industries mécaniques métallurgiques et électroniques (392 millions de dirhams, + 10,5%), le textile-habillement et le cuir (262 millions de dirhams, + 52,3%), les industries extractives (211 millions de dirhams, + 3,8%), les activités financières (195 millions de dirhams, + 20,3%), les hôtels et restaurants (84 millions de dirhams, + 56%), la chimie-parachimie (129 millions de dirhams, - 25,4%), la pêche et l'aquaculture (31 millions de dirhams, - 39%), les administrations publiques (25 millions, + 142,4%), …
Quant au crédit-bail immobilier, par type d'usage, ses financements ont bénéficié en 2006 aux immeubles industriels à hauteur de 396 millions de dirhams, soit une baisse de 2% comparativement à 2005, aux immeubles de bureau (309 millions de dirhams, + 30,7%), aux magasins (285 millions de dirhams, + 46,5%), aux hôtels et loisirs (37 millions de dirhams, + 15,1%), mais aussi à divers autres emplois pour 585 millions de dirhams. «Les financements en leasing, actuellement fort appréciés, ne datent pas d'aujourd'hui. Aussi, ils ont traversé plusieurs phases», précise le directeur délégué de l'APSF.
Après un démarrage timide, au cours d'une première phase d'hésitation entre 1965 et 1975, avec seulement 66 millions de dirhams de financement, ils se sont tour à tour développés (entre 1975 et 1984, avec une hausse moyenne annuelle de 34%), consolidés (entre 1985 et 1990, période connaissant une progression moyenne de 25% /an), puis stabilisés jusqu'en 1994, avec notamment le dépassement pour la première fois du seuil du milliard de dirhams en 1990, et la réalisation de la première opération de crédit-bail immobilier en 1992. La période allant de 1995 à 2006 correspond à la reprise du secteur, qui a alors renoué avec une croissance à deux chiffres (+17% en moyenne). Le lancement de grands chantiers d'infrastructures et l'émergence de nouveaux métiers, surtout dans les NTIC à équipements rapidement obsolescents, sont passées par là, a-t-il confirmé ! Cet excellent essor a failli être freiné, après la suppression du remboursement du crédit TVA des sociétés de crédit-bail. Il y allait alors de la survie de ces sociétés qui risquaient de consommer leurs fonds propres. Fort heureusement, cette suppression est aujourd'hui abolie.
En termes de crédit à la consommation, l'encours a atteint 30,6 milliards de dirhams, en 2007 (+ 13,75% par rapport à 2006), et réparti à raison de 11 milliards de dirhams (+ 19,56%) pour les prêts affectés, et de 19,6 de milliards de dirhams (+ 10,86%) en prêts non affectés. Dans ce métier, la LOA (location avec option d'achat) a créé une réelle dynamique. Après un début timide en 2000 (à peine 170 millions de dirhams), elle a couvert près de 70% des financements automobiles en 2006 (voir graphe). Après son introduction, la LOA a donc très vite supplanté le crédit automobile classique. Ses effets bénéfiques aussi bien dans le renouvellement du parc en circulation que pour le secteur se passent de tout commentaire.
Cependant les dispositions de la loi de Finances 2008, qui portent la TVA à 20% contre 10% auparavant, payable à l'encaissement même pour les contrats signés avant leur entrée en vigueur, risquent d'émousser cet élan. Si rien n'est entrepris, toutes les mesures incitatives pour un parc automobile renouvelé, pour plus de volumes plus importants dans les affaires, seront annihilées. Quant aux crédits d'équipements des ménages, avec seulement 413 millions de dirhams en 2006, ils se réduisent de manière drastique. Il reste que sur ce métier, les créances en souffrance (4,2 milliards de dirhams en 2006, +18,3%) posent problème. Doit-on cela à la configuration de la branche ? On peut le croire, dans la mesure où parmi les prêts non affectés, l'encours des prêts personnels (14,77 milliards de dirhams en 2006) dame le pion à celui du crédit revolving (cartes), ressorti à 0,469 milliard de dirhams la même année. Mais le crédit à la consommation a tellement de succès qu'apparemment rien n'a pu entraver sa marche en avant.
De 1995 à 2006, l'encours des crédits à la consommation qui s'est régulièrement inscrit en hausse (avec un montant qui a quintuplé), a quelque peu fléchi en 2007. L'encours de dossiers qui était de 1,4 million en 2006 a chuté de 7,69% pour se situer à 1,3 million de dossiers. Les efforts conjugués de l'APSF qui a institué le système d'aide à l'appréciation du Risque (SAAR) et favorisé la consolidation des dossiers des clients détenteurs de plus d'un dossier, et des autorités monétaires et de la Trésorerie générale du Royaume, y sont pour quelque chose. Le Crédit Bureau en gestation viendra certainement mettre le la au surendettement rampant, et apportera une saine régulation empêchant la déchéance aux ménages qui ont tendance à vivre au-dessus de leurs moyens.
A côté de ces métiers, le crédit immobilier, avec un encours 12,6 milliards de dirhams en 2006 dont 236 millions de dirhams portés par les sociétés spécialisées dans ce créneau et 12,4 milliards de dirhams gérés pour le compte de leur banque-mère, suit une bonne tendance. Sa production globale s'est établie à 5,9 milliards de dirhams dont 5 milliards de dirhams au titre des déblocages acquéreurs et 862,4 milliards de dirhams pour la promotion immobilière. Last but not least, le financement des marchés publics, le fonds de garantie, l'affacturage et la gestion des moyens de paiement se portent tant bien que mal. ------------------------------------------
Taux et péréquation
Relativement au Taux maximum des intérêts conventionnels (TMIC), il est important de souligner qu'il a été révisé dans sa définition et dans ses modalités de calcul depuis 1997. Elément déterminant dans l'environnement réglementaire des sociétés de financement, il est décidé par l'arrêté n° 2250-06 du ministre des Finances et de la Privatisation. Cet arrêté prévoyait que du 1er octobre 2006 au 31 mars 2007, le taux effectif global (TEG), appliqué en matière de prêts accordés par les établissements de crédit, ne devait pas dépasser le TIMP pratiqué par ces mêmes établissements sur les crédits à la consommation au cours de l'année civile précédente, majoré de 200 points de base.
A noter que ce taux maximum est corrigé au 1er avril de chaque année, par la variation enregistrée du taux des dépôts bancaires à 6 mois et un an, en glissement annuel. Si ce mode de calcul satisfait en partie les professionnels, parce que permettant d'élargir le champ du crédit aux clients risqués et aux dossiers de faibles montants, il n'en demeure pas moins inapproprié. Ceux-ci militent pour une libéralisation du taux. Dans tous les cas, pour avoir chuté de 8 points passant de 20,42% en avril 1997 à 12,90% en avril 2007, on ne peut douter d'une réelle volonté d'adaptation au niveau de vie des consommateurs. ---------------------------------------------------
Large représentation
A côté d'Acred, on trouve Assalaf Chaabi, BMCI Crédit Conso, Cetelem, Dar Salaf, Diac Salaf, Eqdom, Finacred, Fnac, Safacred, Salaf, Salaf Al Moustakbal, Salafin, Sofac, Sogefinancement, Sonac, Sorec Crédit, Taslif, Wafasalaf. En dehors des prises de participations et autres rapprochements ou de fusions-absorptions, l'activité du crédit à la consommation s'est révélée autre qu'un long fleuve tranquille. Deux sociétés, telles que Crédor et Diac Equipement, ont purement et simplement disparues du marché. Par contre, il est annoncé l'adhésion d'une nouvelle société (RCI) au cours de l'année 2008, ce qui portera le nombre d'adhérents de ce type à 20.