Industrie du cuir

Incontestablement, le repositionnement stratégique de cette filière est bien dans l'air du temps. Les opérateurs comptent mettre les bouchées doubles en investissant le paquet sur «la maîtrise de l'approvisionnement des matières premières et d'amélioration de la compétitivité et de la réactivité. Objectif clairement affiché : faire face à la concurrence notamment celle qui s'exerce au plan local et répondre aux besoins et autres exigences du marché. On compte même aller très loin en mettant à profit les opportunités offertes par les ALE (Accords de libre-échange) que le Royaume a signé avec plusieurs
partenaires. En fait, une démarche qui s'est avérée d'autant plus incontournable qu'il faut dire, qu'en dépit de ses atouts et autres atours, le secteur n'a pas cessé de se prélasser dans une peau de chagrin.

Comptant pas moins de 358 unités et employant quelque 18.200 salariés, le secteur qui engrange un chiffre d'affaires de 2,3 MMDH, tout en ayant drainé des investissements productifs de l'ordre de 86 MDH, aura peiné à sortir de sa léthargie. Voilà pourquoi, tout récemment cette activité, à l'instar de certains secteurs jugés pourvoyeurs d'emplois productifs, a fait l'objet de bien des égards.
La stratégie qu'on lui aura peaufiné ese veut avant et après tout axée sur la diversification des débouchés. Normal que l'on ait privilégié cet axe surtout si l'on sait que le potentiel export du secteur reste concentré sur la France et l'Espagne qui accaparent près de 70% des écoulements. On compte même en faire une activité autrement plus attractive pour les investissements et les délocalisations.

A ce niveau, les atouts ne manquent pas. Et pour preuves, de par sa position géographique, qui fait de lui le pays le plus proche de l'Europe (15 Km), sa stabilité politique et la mise en place de parcs industriels respectant les normes exigées par les investisseurs, le Maroc est l'une des meilleures destinations attractives pour accueillir les investissements et bénéficier du mouvement de délocalisation des entreprises européennes. En outre, l'analyse de la structure des unités de production de l'industrie du cuir au Maroc fait apparaître des PME à concurrence de 80%, ce qui constitue un atout de flexibilité et de réactivité des entreprises pour répondre à la demande étrangère. Pour les unités de grande taille, leur potentiel productif permet la réalisation d'une production de qualité très compétitive. Et puis, il y a cette organisation qui, bien qu'il soit à ses balbutiements, commence par prendre forme.

A titre organisationnel, en effet et au sein de la FEDIC, les filières professionnelles regroupent les entreprises travaillant dans la même branche, afin de défendre les intérêts des membres de la même filière et d'étudier toutes les questions d'ordre professionnel économique ou social spécifiques à leur branche dans le but de soumettre des propositions de solution au conseil d'administration.
Les filières instituées au sein de la FEDIC sont celles des chaussures, de la tannerie et mégisseries, des vêtements en cuir, de la maroquinerie et articles de voyage, de la sellerie, de la ganterie, et autres. La filière chaussure est la principale activité de transformation du cuir et compte 236 unités industrielles réalisant près de 63% de la production totale du secteur en valeur.

Elle se caractérise par une grande diversité des articles fabriques et des gammes offertes : chaussures de ville, celles de sport (Golf, Ski, etc.) pour hommes, femmes et enfants, d'autres professionnelles. Les industries du secteur opèrent avec des enseignes et des marques de renommée mondiale. Celles-ci choisissent le Maroc pour fabriquer et exporter leur produit. La branche de la chaussure réalise 73% des exportations totales du secteur. La filière Tannerie- mégisserie compte plus de 55 unités modernes, pour l'essentiel des grandes tailles réalisant près de 23 % de la production totale du secteur en valeur et 5% des ventes a l'étranger. Ces unités ont opéré une diversification de leur production et une amélioration de la qualité des cuirs tannés très appréciée sur le marché international. La filière vêtement en cuir qui comporte 19 unités modernes de transformation, contribue par 6.5% de la production du secteur en valeur. Cette activité emploie 3% de l'effectif total et exporte une valeur de 21 millions d'euros, soit 11% du total des exportations des produits en cuir.

La filière maroquinerie et articles de voyage, de la sellerie et de la ganterie est une branche qui compte 40 unités industrielles,elle assure 7% de la production totale du secteur en valeur. Ces unités essentiellement de moyenne dimension, flexibles et réactives, constituent un atout important à l'échelle internationale. Cette branche produit plus de 10% des exportations totales du secteur cuir. La filière industries et services annexes est une branche qui regroupe toutes les industries ayant une relation directe avec celle du cuir telles que l'industrie de la colle et les fournisseurs d'accessoires pour l'industrie. Faut-il pour autant omettre l'autre avantage dont bénéficie cette activité, en l'occurrence que le processus de valorisation de la matière première est bien maîtrisé puisque cela va du tannage à la production des chaussures et de leurs composants en passant par la maroquinerie ainsi que les vêtements en cuir. Les atouts qui caractérisent l'industrie du cuir marocaine, dont la production est estimée à 230 millions de dollars, sont bien évidents : la diversification du cheptel, la qualité des matières premières, la main d'œuvre bien qualifiée et disponible, la proximité géographique des marchés occidentaux et la versatilité productive.
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Le portail

Le portail Internet des services du secteur de l'industrie du cuir au Maroc vient d'être lancé à Casablanca. Ce nouveau portail est réalisé par le ministère de l'Industrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies en partenariat , avec la Fédération des industries du cuir (FEDIC). Il offre aux entreprises du secteurs de multiples services, notamment un annuaire des entreprises du secteur (industrie, fournisseurs, expertise, services...), une place de marchés (mise en relation), une bourse de l'emploi et des services de l'information (revue de presse, analyse de la conjoncture, informations sur les marchés et la concurrence).