Recruter chez la concurrence sans risque

Haro sur les chèques sans provision

Invention fabuleuse. Un procédé inédit permettant la vérification en temps réel de la solvabilité bancaire d'un chèque émis par un client.

27 Février 2008 À 23:40

L'électronique intervient dans ce processus qui prend moins de 5 minutes pour concrétiser une certification de chèque à distance. La technique est simple, un émetteur de ce moyen de paiement (tiré) aura la possibilité de consulter son compte bancaire en envoyant un code PIN1 via un appareil téléphonique avec ou sans fil, un ordinateur, un guichet automatique, ou un lecteur de chèques par l'entremise des réseaux Internet, satellite et téléphonique pour s'assurer que le solde de son compte couvre le montant du chèque émis, et ordonner ainsi le blocage du montant en question avant de remettre le chèque, comportant sa signature et son empreinte digitale, à une tierce personne. Celle-ci peut à son tour vérifier cette solvabilité en utilisant un code PIN2 mis en retour à la disposition du tiré. Le retour des chèques impayés ne pourrait être que banni si ce procédé s'applique à grande échelle.

Pour le moment, le jeune inventeur marocain, Nader Hicham, une fois le brevet d'invention accordé par l'OMPIC (Office marocain de la propriété indistrielle et commerciale) dans la poche, tente inlassablement de prendre attache avec les banques et les autorités monétaires marocaines. Déjà ce jeune manager de la société Infinite-Reality spécialisée dans le développement des sites web et la communication a réussi à entrer en contact avec des responsables d'Attijariwafa bank. Un business plan est en cours élaboration à cet effet. Le dossier doit être bien ficelé aussi bien sur le plan financier que technique. Ce dernier volet porte sur l'identification du matériel nécessaire pour le développement de l'application et sa sécurisation.

Reste à préciser que pour permettre le transfert des SMS, il est indispensable de passer par un serveur SMSC, lequel peut être acquis soit par l'inventeur et localisé chez lui, soit c'est un opérateur Télécom qui leur fournit la machine permettant l'envoi gratuit des SMS. En retour, cet opérateur pourrait garantir l'apparition d'une clientèle fidèle. En effet, ceux qui vont envoyer des SMS pour vérifier la solvabilité d'un client doivent passer obligatoirement par ce même opérateur. Le choix est donc laissé aux trois acteurs marocains du secteur des télécommunications pour décider ou pas de se lancer dans ce projet.

D'où vient le déclic ? Titulaire d'un Bac + 2 en informatique de gestion, cet inventeur qui est à son deuxième brevet d'invention (borne interactive qui permet l'essayage des montures) a eu l'idée ingénieuse de se mettre à la tâche pour découvrir le moyen d'éviter à des milliers de Marocains de se faire arnaquer, une fois il s'est retrouvé avec des chèques impayés d'une valeur de 200.000 dirhams. L'idée de cette invention a été encore plus étudiée et réfléchie en jetant un regard sur les statistiques publiées par le GPBM (Groupement professionnel des banques au Maroc) qui ont relaté un chiffre astronomique qui dépasse les 33 milliards de dirhams de chèques retournés impayés dans l'ensemble du système bancaire marocain.

C'est dans ce contexte qu'il a pensé à exploiter les moyens technologiques de communication existants pour parer au problème de solvabilité des émetteurs de chèques et créer un climat de crédibilité et de confiance entre tirés et tireurs de chèques.
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Incidents de paiement à la loupe

L'encours, à fin décembre 2006, des incidents de paiement enregistrés depuis le 3 octobre 1997, date d'entrée en vigueur des nouvelles dispositions du Code de commerce relatives aux chèques sans provision et non régularisés, a atteint 1 927 594 incidents, pour un montant global de 33,8 MMDH, contre respectivement 1 781 196 incidents et 30,5 MMDH en 2005, soit une appréciation de 8,22 % en nombre et 10,81 en valeur, contre 18,89 % et 12,63 % une année plus tôt. Quant au nombre de personnes interdites de chéquiers, il a évolué à la hausse à 5,27% passant en un an de 422 461 à 444 746. Ce sont les personnes morales qui viennent en tête avec 26 870 personnes (6,04 %). Sur les 417 876 personnes physiques, 410 633 sont Marocains, 4 974 des étrangers résidents et 2 269 des étrangers non résidents.

Concernant la ventilation des incidents de paiements déclarés au SCIP (Service central des incidents de paiements), répartis par tranches des montants de chèques émis et par catégorie de personnes, les chèques dont les montants sont inférieurs à 10.000 DH représentent 68,57 % en nombre et seulement 11,92 % en valeur. Les chèques dont les montants dépassent 100.000 DH ne représentent que 2,64% et atteignent 43,59% en valeur.
Le montant moyen des chèques impayés s'est élevé à 16.625 DH contre 16.308 DH à fin décembre 2005 et recouvre une disparité importante entre personnes physiques (14.020 DH) et personnes morales (33.703 DH). Sur l'ensemble des opérations traitées, le SCIP a reçu, au cours de l'année 2006, 146 388 incidents de paiement, en baisse de 8,20 % par rapport à l'année 2005, dont 105 108 concernent les personnes physiques et 41 280 les personnes morales.

Le même service a réceptionné 91 330 demandes de régularisation, marquant une augmentation de 1,68 % par rapport à 2005. A ce niveau, 79 926 cas sont imputables aux personnes physiques et 11 404 aux personnes morales. Par ailleurs, la SCIP a reçu 11 435 demandes d'annulation contre 9 421 une année auparavant, ce qui représente une progression de 21,37 %. Le nombre de demandes de renseignements émanant des banques a atteint 810 047 demandes enregistrant une hausse de 14,42 % d'une année à l'autre.
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