Rupture en douceur

Plages privées

Les plages privées sont devenues de vrais phénomènes d'été. A ne pas confondre avec les plages adossées à des hôtels, car ces lieux de détente et de baignade connaissent un taux de remplissage de 100% les week-ends. R>
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03 Juillet 2008 À 10:05

«A Tamaris, les 7 plages opérationnelles actuellement affichent complet le week-end. Elles drainent un peu plus de 2.000 personnes», nous affirme Fouad Sadek, gérant de La Paillote, plage privée sise à Tamaris. Si le concept est devenu célèbre dans la région casablancaise, il n'en demeure pas moins qu'il a fait des adeptes dans d'autres villes balnéaires et intérieures. Incluant une zone de plage garnie de transats, des espaces «food and beverage» et des activités pour enfants, toutes les plages intègrent de l'animation musicale. Leur vocation s'est peu à peu élargie pour abriter des évènements musicaux, des lancements de nouveaux produits, des kick-off,… Dans les villes non côtières comme Marrakech, on retrouve des piscines privées qui peuvent être apparentées à des plages. Mélangeant villégiature et ambiance festive, elles rassemblent généralement grand nombre de personnes dans un cadre résolument VIP.

Un modèle de gestion particulier
À 20 km de Casablanca, on retrouve une succession de plages privées. Certaines d'entre-elles sont des propriétés privées. «Il y a dix ans, lorsque les plages privées ont commencé à se développer, on m'avait proposé d'acquérir Babaloo à 2 millions de dirhams. Aujourd'hui, elle ne se vendrait pas à moins d'un 1,5 milliard de dirhams», nous révèle cet ancien gérant de plage qui a tenu à garder l'anonymat. D'autres plages sont plutôt dans un système de location-gérance.
En moyenne, une plage à Tamaris se loue à 400.000 DH par année, mais elle n'est exploitée que pendant la saison estivale. Sunny Beach, l'adresse la plus fréquentée par les Européens ; Atlantic Beach, la toute première adresse de Tamaris datant de 1995 ; Babaloo Beach, connue pour ses fiestas estivales, ou encore La Paillote avec sa superficie énorme, font toutes prévaloir les mêmes arguments commerciaux et n'ont pas besoin de se différencier vu que la demande est intense.

Avec 150 transats et 350 places assises, La Paillote, à titre d'exemple, accueille près de 600 personnes les jours de week-end et sert jusqu'à 300 repas en une seule journée. N'exigeant pas de droits d'entrée, ces plages réalisent le plus de recettes en louant les transats, en servant des repas. La location de transats à Tamaris coûte en moyenne 50 dirhams. Quant à un repas moyen (sandwich+boisson), il faut compter sur 100 dirhams. Le reste de l'année, les exploitants réaménagent les espaces en salons destinés à accueillir les amoureux de la mer. Les frais auxquels doivent faire face les exploitants vont des charges du personnel, à celles des agents de sécurité sur la plage et à l'entrée, du personnel d'entretien, … En été, une plage privée peut employer une quarantaine de personnes.

«Cependant, les gains réalisés en été suffisent largement à tenir le coup toute l'année. En effet, une plage privée peut réaliser plus de 200.000 dirhams de chiffre d'affaires par semaine !», nous affirme notre source. En matière de communication, le premier relais pour ces plages reste le bouche à oreille. Les guides urbains et les magazines spécialisés sont également des canaux par lesquels elles communiquent. Leur budget pub est, de ce fait, pratiquement nul ! Dans le même esprit que les plages de Tamaris, Mohammedia offre des alternatives face au surpeuplement des plages de Casablanca. Rénové par un couple français, Zimer Beach est un lieu familial et orienté gastronomie. Il offre des menus de poissons à un prix abordable (entre 150 à 170 DH pour une entrée, un plat et
un dessert).

A seulement quelques minutes de Mohammedia, Le Vikki Beach a ouvert ses portes en mai dernier sur une surface de 5.000 m².
Avec une piscine géante de 700 m² et une autre pour enfants, ce complexe se distingue par ses immenses jardins entièrement paysagés.
Ce projet, dont le propriétaire n'est autre que celui du karting de Benslimane (VGK), a coûté la bagatelle de 6,5 millions de dirhams.
Il a une capacité d'accueil de 500 personnes et propose une cuisine internationale en service continu de 11h00 du matin jusqu'à une heure tardive.
Vu sa superficie, cet endroit se prête à l'organisation d'évènements et de soirées. Tout compte fait, le business des plages privées a de beaux jours devant lui. La qualité de service et le soin apportés à l'aspect esthétique font que ces plages ont toutes les chances de se développer face à la décadence des stations balnéaires publiques.
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Des espaces et le nec plus ultra

Dans la ville ocre, les piscines privées ciblant une clientèle haut de gamme, portent désormais la dénomination de plage. En effet, elles ont été conçues pour ressembler comme «deux gouttes d'eau» à une plage réelle : piscines de grande dimension, sunbeds et transats sur sable, plages paysagées,… A 10 km de Marrakech (route de l'Ourika) se trouve la Plage Rouge. Dirigée par le propriétaire du restaurant Bo Zin, elle comporte une piscine de 80 m/40. Le concept propose de l'animation musicale à longueur de journée, des déjeuners en buffet, un menu à la carte au dîner, ambiance clubbing le soir,… Avec une capacité d'accueil de 1.500 personnes en buffet, la plage tente de diversifier ses activités en se proposant comme endroit pour accueillir des repas d'affaires, des cérémonies,...

Mais l'entrée n'est pas donnée ! Il faut débourser 250 DH par personne pour avoir droit à un matelas. Un lit à baldaquin dans le carré VIP coûte 1.500 DH ! Les repas ne sont pas plus accessibles puisqu'un buffet à volonté hors boissons coûte 300 DH par personne. Quant au Nikki Beach, situé en plein coeur de la palmeraie de Marrakech, c'est un club privé également accessible aux non membres moyennant un droit d'entrée. Structuré autour de trois piscines, il se distingue de son concurrent direct, La Plage rouge, par des courts de tennis et de squash. Les prix y sont par conséquent très élevés. A Agadir, les plages privées rivalisent d'idées pour attirer les clients. A côté de l'animation, la location de transats, les services de restauration,…. elles offrent la possibilité d'exercer des sports nautiques, des balades en dromadaire,… Cependant, des travaux de la Marina d'Agadir dérangent les estivants cette année... La fin du chantier est prévue pour début 2009. Au Nord, il existe des plages privées comme le Golf Beach à Cabo, mais la majorité demeure liée aux complexes résidentiels.
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