Les sillons de l'avenir

DLM se renforce dans l'éolien

Après avoir opéré pendant une cinquantaine d'années dans l'ombre, Delattre Levivier Maroc (DLM) sort de son silence et fait de plus en plus parler d'elle.

30 Janvier 2008 À 20:46

A l'aune de l'introduction en Bourse de la structure par une augmentation de 20% de son capital, porté en décembre 2007 de 35 à 50 millions de dirhams, le management lève le voile sur ses projets futurs au Maroc qu'à l'étranger, notamment sur le marché africain qui représente près de 25% du chiffre d'affaires de la société, qui s'est établi en 2007 aux alentours de 460 millions de dirhams. Sachant que le plan stratégique de développement de celle-ci repose sur trois axes: l'éolien, la recherche pétrolière, notamment l'offshore, et l'export.
Dans l'éolien, DLM, qui intervient dans les grands programmes de développement en tant que de donneur d'ordres nationaux et internationaux, se renforce de plus en plus.

Après avoir équipé les centrales d'Alkoudia Baïda sur le détroit de Gibraltar et d'Essaouira (parc de 60 MW dont 35 tours sont fabriquées chez DLM), elle se positionne aujourd'hui par la création d'un nouveau site de production des mats d'éoliennes. Ces premières fabrications seront installées sur le nouveau parc éolien ONE de Tanger où 140 MW sont en cours de construction dont 107 tours seront fabriquées par DLM. Et ce n'est pas tout. Sur une superficie de 100.000 m2 à Tit Mellil (région du Grand Casablanca), une nouvelle usine entrera en production cette année. D'une capacité de 300 tours par an, elle produira des mats de 65 à 100 m, d'un poids dépassant les 60 tonnes. Elle visera un niveau de qualification qui lui permettra de répondre aux besoins du marché, y compris à l'exportation. D'ailleurs, le management ne cache pas ses ambitions dans ce secteur.

«On souhaite mettre à profit les accords de libre-échange entre le Maroc et les USA. Mais tout d'abord, il faut tester le circuit techniquement et logistiquement», déclare Eric Cecconello, administrateur-directeur général de DLM.
Dans le domaine du pétrole offshore, la société implantée sur un site de 36.000 m2 à Casablanca à Aïn Sebaâ, intervient pour la réalisation d'infrastructures de forage offshore, technique rendue plus compétitive par le renchérissement du prix du brut. A signaler que le pétrole et le gaz constituent un secteur stratégique en raflant 29% de son carnet de commandes valorisé à fin décembre 2007 à près de 1,5 milliard de dirhams. Le portefeuille de DLM compte, outre l'énergie, le pétrole et le gaz, d'autres secteurs dont les BTP et infrastructures, ainsi que l'industrie des mines et chimie. D'ailleurs, l'entreprise vient de conclure un contrat pour la réalisation d'une plate-forme pétrolière au Congo.

Les éléments de cette structure seront fabriqués dans les ateliers de DLM à Casablanca et assemblés au port de Jorf Lasfar, ce qui sera une première au Maroc ! S'agissant de l'export, la société profite du renchérissement des coûts de production européens pour la conquête de nouveaux marchés. Elle prévoit en 2008 de s'introduire dans l'offshore en Angola, Venezuela, l'Egypte et la France. Pour les mines et la chimie, la Tunisie et le Niger sont sa ligne de mire. La Mauritanie figure également dans la liste des pays où DLM cherche à être présente, notamment dans le secteur des mines. Reste à préciser que cette société de droit marocain est déjà bien positionnée sur le marché de l'Afrique de l'Ouest (Sénégal, Burkina Faso, Gabon, Congo) et aussi d'Europe et du Moyen-Orient.
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Une industrie lourde

DLM consolide sa position de la construction métallique et du montage d'infrastructures clés en main. Elle opère dans un secteur à forte valeur ajoutée, qui occupe une place stratégique dans le tissu industriel marocain. En effet, les Industries métallurgiques, mécaniques, électriques et électroniques (IMMEE) constituent 19% du chiffre d'affaires global des industries au Maroc et interviennent pour environ 18% dans la production industrielle nationale, soit l'équivalent de 39,5 milliards DH. Les IMME emploient plus de 80.000 personnes dans plus de 38 métiers différents dont quelque 23.000 postes occupés par des femmes.

Ce secteur fait travailler de manière permanente 76.464 employés et 4.242 autres saisonniers. Il recèle d'importantes potentialités à l'exportation estimées à 10,5 milliards DH. En première position, les exportations des opérateurs de machines et appareils électriques représentent 6,4 milliards DH à l'export, soit 60% de la part de l'export du secteur. Elles sont suivies par les exportations des travaux de métaux pour 1,25 milliard DH.
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