Un travail sisyphien, mais… payant

Gros moyens, maigres réalisations

Selon le rapport de la cour au titre de l'année 2007, le bilan des recherches minière et pétrolière demeure faible par rapport aux dotations allouées par l'Etat à ces secteurs.

13 Novembre 2008 À 17:28

En effet, explique-t-on, les dotations allouées à la recherche minière ont dépassé 786 millions DH pour la période de 1995 à 2006, alors que les résultats des recherches atteints sont quasi nuls. «Malgré l'importance des fonds alloués à ce domaine, la quasi-totalité des travaux de reconnaissance ont été abandonnés (27 prospects sur 31). Certains travaux engagés dans ce domaine ne correspondent pas véritablement à des recherches». D'un autre côté, la Cour a constaté des lenteurs concernant la réalisation des recherches et l'accumulation de travaux non concluants générant des coûts exorbitants. Certains projets ont accusé des retards importants dépassant une durée de 20 à 25 ans tout en continuant à supporter des dépenses. S'agissant de la recherche pétrolière, de 1982 à 2004 le trésor public a consenti à l'office plus de 4,519 milliards DH, (soit une moyenne annuelle de plus de 188 MDH), alors que les investissements pétroliers proprement dits n'ont pu dépasser durant la même période une moyenne annuelle de 125 millions DH.

Une bonne partie des dotations accordées par l'Etat a été destinée au règlement des salaires du personnel et au remboursement de la dette contractée auprès de la Banque Mondiale (123,4 millions $) ayant servi au financement des équipements et matériels, lesquels n'ont pas été utilisés dans l'exploitation et ont été «bradés» lors de leur cession par l'ex-ONAREP. En dépit de cette situation, les pouvoirs publics ont continué à accompagner le développement de ce secteur et à lui octroyer les moyens nécessaires dont il a besoin. Cependant, ces efforts ne semblent pas trouver d'écho favorable dans la stratégie actuelle de l'ONHYM qui reste caractérisée par une certaine instabilité et le tâtonnement.

La nouvelle structure
Le rapport a également pointé du doigt la nouvelle structure organisationnelle de l'office mise en place après l'opération de fusion et qui présente plusieurs insuffisances. Il s'agit notamment d'un organigramme hypertrophié qui comprend 144 postes de responsabilités dont seulement 105 sont pourvus. Cette structure coûte plus de 44 millions DH. On a constaté également des unités inopérationnelles (PNCG: Plan national de cartographies géologiques, cellule audit..) et des problèmes socioculturels d'adaptation et d'encadrement etc. En ce qui concerne la gestion des ressources humaines au sein de l'office, elle est caractérisée, selon les juges de la cour, par le vieillissement de la population du personnel, le manque d'encadrement adéquat, le manque de motivation et la présence d'une culture de cloisonnement entre les structures.

D'autres irrégularités ont été relevées à ce chapitre. La gestion des fonds alloués à la formation du personnel par les sociétés pétrolières n'est pas en reste, avec plusieurs manquements relevés par le rapport. Il est à signaler que le montant mobilisé par ces fonds a atteint, durant la période allant de 1997 à 2007, un total de plus de 9.11 millions dollars, alors que le montant des dépenses a atteint un total de plus de 5,30 millions dollars. D'autres aspects ont été également concernés par ce contrôle de la gestion de cet établissement par la Cour des comptes. Il s'agit notamment des filiales et participations, de la gestion des stocks et du patrimoine immobilier...
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