La Bourse de Casablanca va encore monter en 2008 et accélérer en 2009
Notre pays est définitivement entré dans une phase que l'on peut appeler «âge d'or».
LE MATIN
16 Janvier 2008
À 19:19
Sur ces deux dernières années, la plupart de ceux qui ont osé confier leurs économies au marché boursier de Casablanca ont réalisé des bénéfices inattendus. En 2006, le marché a fait un bond de 71%, suivi de 31% en 2007. Soit une performance totale de 102% sur 24 mois ! Les rumeurs vont bon train ; «Meryem a doublé son capital en 2 ans», «Jawad a gagné plus d'argent en Bourse qu'en 5 ans d'enseignement». Les citoyens et citoyennes, qui, jusqu'alors n'avaient même pas de compte bancaire, demandent ici et là quelle(s) action(s) acheter... L'engouement est général dans le pays, toutes classes sociales confondues. S'il est vrai que le marché marocain recèle un potentiel considérable sur les prochaines années, il faut en connaître et maîtriser les règles de base, pour en tirer un maximum de profit sans tomber dans les pièges de la spéculation.
Un potentiel considérable en 2008 et 2009 L'économie marocaine va bien, contrairement à ce que peuvent en penser certains éternels insatisfaits. Et nous n'en avons vu que les prémices…Ce qui se profile à l'horizon est encore plus prometteur. Notre jeune Roi a su placer les personnes qu'il fallait là où il fallait, et nous, de l'ouvrier au cadre supérieur, commençons à récolter les fruits des graines (de confiance) qu'il a semées depuis son accession au Trône. Un événement inédit est pour moi un véritable indicateur du retour de la confiance au Maroc : deux grandes familles marocaines ont récemment décidé de rapatrier une importante partie de leur patrimoine, domicilié jusqu'ici en Suisse, pour l'investir au Maroc, à la Bourse de Casablanca et dans des projets immobiliers entre Tanger et Marrakech.
La Bourse de Casa progressera encore en 2008 pour les raisons suivantes : - Les sociétés cotées vont annoncer dans leur majorité des résultats très satisfaisants. - Il est prévu une vingtaine d'introductions en Bourse, dont certaines très populaires. - Les capitaux étrangers vont entrer en force, fuyant la tempête sur les marchés internationaux. - Des initiatives marocaines (telles que Upline Investment Fund) vont dynamiser le marché des PME non cotées pour constituer un réservoir de candidats aux introductions en Bourse. - Le bâtiment et l'immobilier vont gagner en maturité, partout dans le royaume - Les liquidités qui dormaient ici et là vont commencer à s'intégrer dans l'économie globale. Bref, la confiance est bien là.
Jusqu'à quand l'immobilier va-t-il encore monter ?
L'immobilier au Maroc, particulièrement à Marrakech, et maintenant Tanger, a tout simplement flambé. Tout le monde se demande si l'on n'est pas arrivé à un sommet. La réponse est non. Nous n'en sommes qu'au début ! Mais alors jusqu'à quand ? Et à quels niveaux de prix va-t-on arriver ? Voilà deux questions auxquelles nombre de promoteurs immobiliers au Maroc donneraient cher pour connaître les (bonnes) réponses. Regardons donc ce qui s'est passé du côté de Marbella, en Espagne. Après un triplement des prix sur la Costa Del Sol, les promoteurs ont cru avoir atteint un plafond. Aujourd'hui, avec un coefficient de 7, la hausse continue...
Le Maroc fera largement mieux pour une raison simple: l'investissement dans l'immobilier en Espagne se faisait plutôt dans la résidence secondaire (pour les vacances) alors qu'au Maroc, de plus en plus d'Européens sont en train d'investir dans des résidences principales. Tous les mois, des dizaines, voire des centaines de familles françaises, belges ou italiennes font du Royaume leur pays fiscal. Prenons l'exemple de ce couple bordelais : 3 enfants dont un en bas âge, avec un revenu de 5.000 euros par mois.
Au Maroc, avec cette somme, ils peuvent avoir une nourrice pour le petit, un chauffeur pour les autres enfants et s'assurer un quotidien très confortable. Ce que les charges sociales françaises ne leur permettent et ne permettront jamais. On se dirige tranquillement vers 100.000 DH le mètre carré en plein Marrakech sur les 5 à 6 prochaines années. La ville ocre sera plus chère que les meilleurs quartiers de Paris. Elle le sait et elle s'y prépare. Et les autres villes ne seront pas en reste. Il suffit de prêter attention à la vitesse à laquelle se vendent, sur plan, les projets immobiliers au Maroc. Si vous avez des actions Addoha ou CGI, félicitations ! Ne bougez plus, laissez faire le marché. Ne vendez pas une seule de ces actions avant 2010.
Gagner de l'argent sur la Bourse de Casa La majorité des investisseurs qui ont gagné de l'argent sur la Bourse de Casablanca ces deux dernières années le doivent aux introductions en Bourse. Ces dernières ont largement tenu leurs promesses, à tel point que pour les prochaines opérations d'introduction, tout le monde cherche le moyen de se voir attribuer un maximum d'actions, quitte à ouvrir un compte bancaire à toute la famille, belle-mère comprise ! Puis, dès que ces actions leur permettent de réaliser un profit, vite ils l'encaissent et se félicitent d'avoir réalisé une très bonne affaire. Ce n'est pas la meilleure des approches.
Ces nouveaux et heureux actionnaires ne sont pas conscients qu'ils abandonnent le gros du gâteau à ceux qui leur rachètent leurs précieuses parts. Prenons un exemple pour expliquer pourquoi : Le 16 Octobre 2007, Atlanta a été introduite en Bourse, au prix de 1.200 DH. Très rapidement, elle est allée casser le niveau des 2000 DH, pour réaliser en quelques jours une performance de prés de 70%. Les nouveaux actionnaires, à la fois ravis d'avoir eu la bonne idée d'en acheter et déçus de ne pas en avoir eu suffisamment, ont pratiquement tous eu le même comportement lorsqu'elle a commencé à reculer de quelques dirhams : ils ont demandé à encaisser la totalité de leurs bénéfices, vite avant qu'ils ne s'évaporent. Une erreur que commettent tous les novices en Bourse, au Maroc comme à l'international.
La nature humaine nous fait prendre toujours les bénéfices trop tôt et les pertes trop tard. Pourquoi ? Parce que la spéculation boursière est régie par deux sentiments : la peur et la cupidité. Seul, celui qui les maîtrise arrive à gagner concrètement, et surtout avec constance, sur les marchés. Si on propose à Meryem de choisir entre : encaisser tout de suite 9000 DH ou 95% de chance d'encaisser demain 10.000 DH, et 5% de ne rien encaisser du tout. Quel choix va-elle faire ? Evidemment elle choisit d'encaisser tout de suite 9000 DH. Pour savoir si elle a raison, il suffit de calculer son espérance mathématique de gain : (10000 x 95%) + (0 x 5%) = 9500 DH
Donc elle a tort de prendre tout de suite son gain, car comme on le voit, attendre à demain lui donne une très forte probabilité d'encaisser 9500 DH. Retenons ici que la cupidité de Meryem lui fait prendre trop tôt les gains. Maintenant proposons à Meryem de choisir entre : perdre tout de suite 9000 DH ou demain, 5% de chance de ne rien perdre du tout et 95% de chance de perdre 10.000 DH. Quel choix va-elle faire ? Evidemment, elle va choisir d'attendre demain. Calculons son espérance mathématique de perte : (10000 x 95%) + (0 x 5%) = 9500 DH. Donc elle a tort d'attendre demain et de ne pas supporter une perte garantie de 9000 DH, alors qu'elle a une très forte probabilité de perdre 9500 DH. Retenons ici que la peur de Meryem lui fait prendre trop tard les pertes. C'est cet aspect de la nature humaine qu'il faut combattre lorsqu'on entre dans l'arène de la Bourse. Un terrain où notre seule chance est de laisser courir les bénéfices et de couper rapidement les pertes.