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L'IMA en force de frappe

L'Institut des métiers de l'aéronautique (IMA) se met en place actuellement à Casablanca, avec le concours de l'Union française des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM), qui apporte son savoir-faire au niveau de la formation.

02 Juillet 2009 À 18:45

Bien que cet institut soit financé par l'Etat, il sera géré par des professionnels, notamment le Groupement des industriels marocains aéronautique et spatial (GIMAS), dont l'implication garantit une forte adéquation entre les filières de formation et les besoins du secteur.

Ce dernier, prometteur, emploie aujourd'hui près de 7000 personnes, l'Etat s'étant fixé comme objectif de créer neuf mille autres emplois directs d'ici 2015. L'IMA ouvrira ses portes dans la technopole de Nouacer et prévoit une première promotion de 400 lauréats en 2010. Le coût de réalisation de cet établissement s'élève à près de 70 MDH. L'Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT) y joue un rôle central. C'est suite aux résultats mis en exergue par l'étude des besoins du secteur en formation de compétences, menée par l'OFPPT avec le soutien de l'Agence française de développement (AFD), qu'il a été décidé la création de l'IMA.

En février 2009 à Fès, Sa Majesté le Roi Mohammed VI avait présidé la cérémonie de signature du contrat-programme public-privé 2009-2015 relatif au Pacte national pour l'émergence industrielle, mobilisant des fonds de l'ordre de 12,4 milliards de DH, dont 34% dédiés à la formation et aux RH et 24% à l'incitation à l'investissement.

Cinq conventions liées à son exécution ont été signées, parmi elles celle relative au secteur aéronautique au Maroc, plus précisément la mise en place, la gestion et le développement de l'IMA. Frédéric Saint-Geours, président de l'UIMM, indique que cette convention est «un exemple concret d'un effort commun» émanant de l'UIMM et du GIMAS pour accompagner les entreprises. Un institut de ce type au Maroc se justifie à plusieurs titres, surtout que les problématiques de ressources humaines et de qualification rencontrées par les industries sont désormais communes dans tous les pays.

L'IMA aura pour vocation de former les futurs salariés des industries de la construction aéronautique, conformément aux standards internationaux et aux règles de l'art appliquées pour ce genre de formation. Le dispositif qui y est mis en place devra apporter une réponse sous la forme de formation professionnelle alternée, débouchant sur des certifications professionnelles dans les différents métiers de l'aéronautique. Cette formation devra s'adapter aux exigences des emplois et de leurs évolutions afin de pérenniser la crédibilité du dispositif de l'IMA auprès des industriels, ainsi que sa reconnaissance de valeur vis-à-vis des lauréats sur le marché du travail.

Sont ainsi visées les meilleures capacités «d'employabilité» pour le futur salarié ainsi que la formation de salariés en cours d'emploi pour une meilleure «adaptabilité et mobilité». Aujourd'hui, les lauréats de l'OFPPT couvrent une partie des besoins de plusieurs domaines relevant de l'industrie aéronautique, dont notamment la chaudronnerie aéronautique, l'ajustage montage de cellules aéronefs, la mécatronique et l'usinage sur les Machines outils à commande numérique (MOCN),… De nombreux établissements de formation sectoriels industriels relevant du réseau OFPPT forment déjà aux techniques exigées par cette industrie de pointe, à l'instar de l'ISTA Génie Mécanique, l'ISTA-Inter Entreprises (ISTA-IE), l'Institut spécialisé industriel de Casablanca (ISIC) et l'Institut spécialisé en plasturgie de Casablanca.

Ces lauréats trouvent des débouchés dans des entreprises comme Entreprises Creuset Maroc, EADS Maroc aviation, Aircelle Maroc, SERMP, Aéronautique Sefcam, Casablanca aéronautique, etc. Ainsi sur un échantillon de 15 entreprises aéronautiques, plus que 60% de l'effectif total des salariés sont des lauréats de l'OFPPT. D'où la forte mobilisation du secteur public. L'industrie aéronautique au Maroc est aujourd'hui une priorité nationale et un secteur stratégique. La plate-forme aéronautique marocaine bénéficie d'un positionnement central dans le bassin méditerranéen. L'aéronautique au Maroc c'est plus de 20% de croissance annuelle, 6,6 milliards de dirhams de chiffre d'affaires à l'export, le double étant prévu en 2012.

Ce secteur représente quelque 250 millions de dollars d'investissements cumulés et des perspectives d'avenir extrêmement prometteuses, avec une croissance annuelle de 20%, voire plus. Plus de 70 entreprises opèrent dans le domaine aéronautique au Maroc où le tissu industriel est extrêmement diversifié. Des projets de conception et d'ingénierie s'y développent. Le Maroc ne veut pas être perçu comme une simple zone de délocalisation mais comme une zone à valeur ajoutée technologique.

Enfin, dans le cadre de l'initiative 10.000 ingénieurs, l'Ecole nationale des sciences appliquées (ENSA-Agadir) envisage une filière «Technologie de l'aéronautique» pour 2010. Et des groupes comme Safran sont déjà en partenariats novateurs avec des écoles d'ingénieurs nationales (Ecole Mohammedia et Université Al-Akhawayne) pour développer la formation aéronautique.
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2,5 millions d'euros pour l'assistance technique

Le GIMAS s'engage à participer à la création du dispositif, à mobiliser les entreprises industrielles pour qu'elles puissent jouer un rôle majeur dans l'expression des besoins de qualifications et de mise en place de l'alternance et à contractualiser avec les autorités, les institutions de formation professionnelle ou avec tout opérateur ou partenaire en vue de réaliser le projet de l'IMA et d'élargir et développer l'offre technique de formation dudit Institut. Quant à l'UIMM, elle s'engage, quant à elle, à transférer l'assistance technique nécessaire à la création et au développement de l'IMA, estimée à hauteur de 2,5 millions d'euros, en mobilisant les moyens humains, techniques et financiers destinés à cet effet pendant deux ans.
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