L'équation clé sur laquelle est construite la stratégie de développement du secteur touristique au Maroc porte essentiellement sur la synchronisation de la capacité litière avec l'offre en sièges aériens devant permettre d'acheminer le nombre de touristes souhaité à l'horizon 2010. Cet été, RAM, Jet4You et autres accompagnent le lancement de la station Saidia, première du plan Azur.
LE MATIN
08 Mai 2009
À 10:47
Impact quasi-immédiat. 11.3 millions de passagers internationaux réguliers en 2008 contre 6.4 millions de passagers en 2002. Le nombre de compagnies aériennes desservant le Maroc est passé de 22 en 2002 à 44 en 2008. 162 nouvelles fréquences depuis octobre 2006. Engagé, depuis février 2004, dans une politique cadrée et transparente de libéralisation de son ciel, ayant abouti à l'entrée en vigueur de l'accord d'Open Sky, signé en décembre 2006 avec l'Union européenne, le Maroc capitalise aujourd'hui sur cette nouvelle politique aérienne, confortant sa stratégie touristique. Les capacités nationales s'alignent, au niveau même des ambitions de l'offensive promotionnelle actuelle de la destination Maroc.
La nouvelle configuration du ciel marocain, riche de par la diversité de ses acteurs et donc de la multitude des destinations offertes en «pleine» compétitivité, se fait en toile autour des principaux marchés cibles. Ceci est appuyé par la mise en place de partenariats avec les TO intégrés des principaux pays émetteurs pour le Maroc (France, Espagne, Allemagne, Royaume-Uni, Belgique, Italie) pour la densification de lignes prioritaires et la mise en place de nouvelles lignes notamment point à point reliant les villes européennes et les destinations marocaines (Fès, Marrakech, Agadir, Tanger, Nador, etc.). Arrivée de nouvelles compagnies aériennes, notamment les low-cost géantes Easyjet et Ryanair. Pour célébrer ses nouvelles lignes Fez-Alicante, Marrakech-Alicante et Marrakech-Reus (Barcelone), opérationnelles à partir de juillet 2009, cette dernière offre 1 million de vols pour 109 Dirhams. Efficacité marketing, certes, mais aussi des gains latents et ce malgré la stagnation du trafic en 2009, sous l'effet de la crise actuelle. Cependant, vent défavorable pour Atlas Blue, filiale low-cost de Royal Air Maroc (RAM), qui «sera vouée à disparaître en tant que marque» puisque ses avions vont progressivement passer aux standards d'une compagnie classique. «Impossibilité de concurrencer des low-cost géantes comme Ryanair ou Easyjet qui possèdent des flottes de 300 avions et desservent le Maroc à partir du monde entier», expliquait Driss Benhima, PDG de la RAM, alors « invité de la CFCIM» en Mars à Casablanca.
Plus récent, prometteur, et moins douloureux. Scénario comme de «sauvetage» pour Regional Airlines, première compagnie privée marocaine du secteur, devenue partenaire d'Air Arabia, opérateur émirati leader des compagnies low-cost au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, et de la banque d'affaires bahreïnie «Ithmar», pour donner naissance à «Air Arabia Maroc (AAM)», la nouvelle compagnie marocaine de transport aérien, les opérations démarrant le 6 mai avec un premier vol de l'aéroport de Stansed à Londres. Siégeant à l'aéroport international Mohammed V à Casablanca, celle-ci va assurer, dans une première période, une quarantaine de vols par semaine, avec deux Airbus A320 neufs, à destination de cinq pays européens (Espagne, Grande Bretagne, France, Italie et Belgique) et deux pays arabes (Tunisie et Egypte), avant que sa flotte ne soit consolidée, en novembre prochain, par un nouvel aéronef et puis 14 nouveaux appareils de même type en 2014. Hind Chkili, secrétaire générale du ministère du Tourisme et de l'Artisanat, s'est félicitée de l'arrivée de ce nouvel opérateur dans le ciel du Royaume qui va contribuer, à coup sûr, à la promotion du produit touristique marocain. Après avoir rappelé que huit millions de touristes ont visité le Maroc en 2008, la SG a indiqué que le secteur du tourisme connaît une véritable renaissance qui se manifeste dans diverses régions du pays et que son département est actuellement préoccupé par le maintien des capacités nationales en la matière et la préparation des lendemains de la crise internationale.
De son côté, Mohamed Hassan Bensalah, président du conseil d'administration d'Air Arabia Maroc, a affirmé que la nouvelle compagnie, avec le large éventail de destinations qu'elle offre et ses coûts compétitifs, ne manquera pas de contribuer assurément au développement du tourisme au Maroc. Toujours en premières compagnies low-cost marocaines dédiées au tourisme, Jet4you survit, ambitieusement. La compagnie vient de lancer un vol régulier entre les villes de Tanger et Barcelone avec une fréquence de trois vols hebdomadaires, pour touristes, MRE et investisseurs. La compagnie augmentera également la fréquence de sa liaison Barcelone-Casablanca à cinq vols hebdomadaires, ce qui permettra de renforcer le transport aérien à destination du Maroc par un apport de 250.000 passagers par an. D'autres destinations sont en perspective, notamment Varsovie-Agadir et de nouveaux vols à partir de l'Italie. Poussant son programme de développement, la filiale du géant allemand TUI.ZG, prévoit l'ouverture de deux nouvelles liaisons à partir de cet été. Il s'agit de vols réguliers Barcelone-Nador et Paris-Oujda, a révélé Karim Baina, président du directoire de Jet4you, à l'occasion d'une rencontre avec les opérateurs du secteur touristique de la région de Tanger. Ces deux destinations devront cibler notamment la clientèle de la station balnéaire de Saïdia, premier complexe balnéaire à être opérationnel dans le cadre du Plan Azur, a-t-il précisé. Acteur stratégique de ce plan, RAM, contrecarrant aussi l'échec de sa politique low-cost, a renforcé son engagement sur le marché intérieur, avec le lancement cet été d'une filiale spécialisée dans le transport domestique et régional : «Royal Air Maroc Express » va opérer avec une flotte composée de huit avions régionaux (2 ATR 42-600 et 6 ATR 72-600) sur un réseau couvrant les différentes régions du Maroc.
«Nous sommes très fiers de lancer la nouvelle filiale de la RAM, dont l'objectif, en concertation avec les pouvoirs publics, est de mettre à la disposition du Maroc un instrument dédié au développement sectoriel et à l'aménagement du territoire, offrant aux régions des liaisons aériennes qui renforcent leur attractivité et contribuent à la promotion du tourisme intérieur» avait déclaré D. Benhima, soulignant que la RAM est la première compagnie du bassin méditerranéen à introduire les nouveaux ATR de la série 600 dans sa flotte et de pouvoir proposer à ses passagers des avions qui sont à la pointe de la technologie en terme de confort et de performance. ---------------------------------------------------
RAM aux cieux de Saidia
La Royal Air Maroc (RAM) a décidé d'augmenter la fréquence des dessertes internationales de et vers l'Oriental (aéroports d'Oujda et de Nador) de 16 à 50 vols hebdomadaires (soit une offre de 350.000 sièges par an sur l'international), indique mardi un communiqué de la RAM. Par ailleurs, dans le cadre du plan Azur et pour accompagner le lancement de la nouvelle station Saïdia, la RAM étudie en concertation avec les tour-opérateurs étrangers et les professionnels du tourisme de la région la mise en place des capacités et moyens flotte via sa filiale Atlas Blue pour délocaliser et baser un avion supplémentaire à Oujda. Cet avion, qui sera transféré de RAM à Atlas Blue, pourra opérer progressivement en point à point des dessertes sur les marchés européens dont les clients sont à la recherche des produits balnéaires sur la Méditerranée à coûts de transport réduits. Il s'agit notamment des destinations comme Londres, Milan, Lyon et Madrid, ce qui représente une capacité additionnelle sur l'international de 200.000 sièges par an. Ce dispositif de transport sur le plan opérationnel peut être mis en place dès la saison 2009-2010, ce qui portera la capacité totale annuelle sur l'international à 550.000 sièges, poursuit la même source.