Label. La CGEM a attribué son label pour la responsabilité sociale de l'entreprise à huit nouvelles entités, portant ainsi à 20 le nombre d'entreprises bénéficiant de cette distinction.
LE MATIN
26 Juin 2009
À 11:38
Toutefois, il reste du chemin à parcourir pour assurer une large adhésion à ce concept.
La responsabilité sociale de l'entreprise ne cesse de gagner de nouveaux adhérents, mais ce concept n'est pas encore attrayant et n'a pas acquis la force de mobilisation qu'espéraient ses initiateurs au Maroc. La Confédération générale des entreprises du Maroc, qui promeut cette démarche, a attribué récemment son label pour la responsabilité sociale de l'entreprise à 8 nouvelles entreprises, portant ainsi à 20 le nombre d'entreprises bénéficiant de cette distinction. Il s'agit, entre autres, de Maghreb Steel, opérant dans le secteur de la métallurgie, Phone Assistance, Phone Serviplus, (Centres de contact en délocalisation), Auto Hall et ses filiales Scama, Diamonds Motors, Soberma, Somma, opérant dans le montage et la distribution de différentes marques de matériels roulants.
Il est à noter que pour bénéficier de ce label, l'entreprise candidate doit respecter la charte de responsabilité sociale de la CGEM. Ce label est octroyé suite à une évaluation managériale prouvant l'assurance de conformité des structures et des actes de gestion de l'entreprise avec les objectifs de cette charte. Celle-ci a pour objectif d'inciter les entreprises à adopter les bonnes pratiques en la matière. In fine, ce label permettra, selon ses concepteurs, de distinguer les entreprises les plus performantes et qui respectent les normes des standards internationaux. Cette charte met l'accent sur la responsabilité sociale de l'entreprise et sa contribution au développement durable. Ce qui devra se traduire notamment par le respect des droits humains, l'amélioration en continu des conditions d'emploi et de travail et les relations professionnelles, la protection de l'environnement, la lutte contre la corruption et le respect des règles de la saine concurrence.
Il s'agit également du renforcement de la transparence, du respect des intérêts des clients et des consommateurs, de la promotion de la responsabilité sociale des fournisseurs et sous-traitants et du développement de l'engagement sociétal de l'entreprise. Il est à rappeler que le label de la CGEM pour la RSE a été initié par le conseil d'administration de la CGEM en septembre 2006 et est effectif depuis septembre 2007 -après la définition du référentiel d'objectifs et la mise en place des règles et procédures de son attribution. Pour aider la CGEM à diffuser ses bonnes pratiques, plusieurs opérateurs se sont joints à ses efforts pour promouvoir ledit label. Il s'agit de l'Administration des douanes et impôts indirects, la CNSS, le Crédit Agricole du Maroc, le Groupe Banques populaires, la Banque marocaine pour le commerce et l'industrie et la Direction générale des impôts. En fait, explique-t-on auprès de la CGEM, ces partenaires accordent aux entreprises labellisées des avantages et traitements spécifiques (tarification préférentielle, simplification des procédures, assouplissement des contrôles, gestion personnalisée, célérité dans le traitement des dossiers…).
Cette initiative est, certes, louable mais il reste que les dispositions de la charte ne sont pas, évidemment, obligatoires et que le domaine des affaires au Maroc souffre toujours d'un vide juridique en matière de responsabilité sociale des entreprises. Il est à rappeler que la CGEM a adhéré au Pacte mondial relatif à la responsabilité sociale et au développement durable. Ce pacte, lancé lors du Sommet de Davos de 1999, invite les entreprises, les organisations patronales et syndicales et la société civile à se joindre volontairement à l'Onu afin de faire en sorte que la mondialisation puisse bénéficier à tous. L'adhésion à cet instrument international consiste à respecter et à promouvoir dix principes universels dans le domaine des droits de l'Homme, des normes du travail, de l'environnement et de la lutte contre la corruption.
Le Pacte mondial vise à encourager, d'une part, le dialogue et la formation de partenariats à travers la création de réseaux à l'échelon national et international, et d'autre part, l'apprentissage par la publication et la diffusion des exemples de bonnes pratiques. Le «projet de développement durable grâce au Pacte mondial» est financé au Maroc par la coopération italienne et vise la promotion de ce pacte dans trois pays dont le Maroc. La CGEM a affirmé que les principes du Pacte mondial sont conformes à la législation marocaine et les conventions internationales sont également ratifiées par notre pays. --------------------------------------------------------------------
Un guide sur la RSE
La Responsabilité sociale de l'entreprise (RSE) a mis du temps pour gagner ses lettres de noblesse. En fait, ce concept est resté méconnu pendant longtemps. Selon la CGEM, il revêtait alors un caractère privé et n'était pas perceptible dans le management des affaires. « Mais dans le cadre de la globalisation et de la revendication d'une gouvernance éthique, sa dimension volontaire et unilatérale s'est amoindrie face aux directives et aux mécanismes qui ont été développés, notamment, par les organismes internationaux et régionaux », relève-t-on.. La prise de conscience des enjeux du développement durable et la crainte du « dumping social » ont largement facilité cette évolution, précise-t-on à la centrale patronale. « Désormais, le contenu de la responsabilité sociale des entreprises se détermine par des normes reconnues à l'échelle mondiale et sa mise en œuvre se trouve institutionnellement balisée.
Une culture de la responsabilité sociale tend ainsi à s'inscrire durablement dans les comportements et pratiques de toutes les organisations, notamment les entreprises, et à distinguer positivement toutes celles qui s'en prévalent », souligne-t-on. Pour accompagner l'intégration des valeurs de la RSE dans les entreprises marocaines, la CGEM a édité un guide consacré principalement aux aspects de cette responsabilité relatifs au travail. « Ce document avec une introduction sur l'évolution du concept de la RSE, ses instruments normatifs, ses méthodes ainsi que son évolution actuelle tant au Maroc qu'à l'étranger, traite du dialogue social, de l'égalité et de la non-discrimination, de l'éradication du travail forcé, de l'élimination du travail des enfants, du renforcement de la santé au travail et de la promotion de la formation».