L'industrie pharmaceutique marocaine se trouve à un tournant important de son histoire.
LE MATIN
15 Janvier 2009
À 16:01
L'impulsion étatique donnée à ce secteur, notamment pour remédier au faible niveau de la consommation nationale, devrait se matérialiser par une accélération de son rythme de c roissance dans les années à venir. Une propension qui n'est nullement occultée par l'espagnol Kern Pharma qui lorgne le Maroc.
La société pharmaceutique Kern Pharma du groupe espagnol Indukern, dont le siège se trouve à Barcelone, étudie actuellement l'ouverture de filiales dans plusieurs pays dont le Maroc. Selon des déclarations du conseiller délégué de Kern Pharma, Raul Diaz-Varela, reproduites par les médias locaux, le groupe pharmaceutique espagnol étudie l'ouverture de filiales en Italie, au Maroc, au Mexique et au Brésil. En 2008, le laboratoire du groupe Indukern a réalisé 111,5 millions d'euros de chiffres d'affaires, soit 6,2% de plus qu'en 2007. La division des médicaments génériques de Kern Pharma a enregistré des ventes de l'ordre de 38,3 millions d'euros, alors que celles des médicaments dits ‘'éthiques'' se sont situées aux alentours de 14 millions d'euros. Le reste du chiffre d'affaires provient de la fabrication de produits pharmaceutiques pour de tierces parties, selon la même source, qui souligne que Kern Pharma a axé son expansion sur l'acquisition de produits pharmaceutiques à d'autres laboratoires comme Roche, GlaxoSmithKline et Bayer.
Cette semaine, Kern Pharma a annoncé l'acquisition de treize licences pour la fabrication de produits pharmaceutiques au laboratoire catalan Almirall pour une valeur de 19,1 millions d'euros. L'industrie pharmaceutique marocaine se trouve à un tournant important de son histoire. En effet, l'impulsion étatique donnée à ce secteur, notamment pour remédier au faible niveau de la consommation nationale, devrait se matérialiser par une accélération de son rythme de croissance dans les années à venir. En effet, la mise en œuvre progressive de l'AMO et le lancement récent du RAMED sont les catalyseurs d'une dynamique nouvelle qui s'offre au secteur à un moment où le département de tutelle œuvre pour augmenter la part des génériques à 75% dans la consommation des médicaments contre 25% actuellement, et ce à travers une grande campagne de sensibilisation.
D'autres mesures, encore à l'étude, pourraient également donner un coup de fouet aux ventes des opérateurs de la santé. Il s'agit principalement du principe du «tiers payant» fortement utilisé dans les pays développés. Pour leur part, les exportations pharmaceutiques nationales devraient poursuivre un trend haussier pour dépasser le seuil actuel des 10%, bénéficiant de la signature des différents accords de libre-échange, notamment avec l'Union européenne (UE), les Etats-Unis et la Turquie.