Des dates à retenir en repères

Stareo estime avoir respecté la totalité de ses engagements

Il y a plus d'un mois, la nouvelle société Stareo démarrait ses activités dans la capitale et pourtant, les habitants de Rabat-Salé-Témara sont loin d'en avoir fini avec les tracasseries du transport en commun.

10 Décembre 2009 À 16:32

Ceux qui pariaient sur un cafouillage transitoire de quelques jours ont vite déchanté.

Le calvaire des usagers qui dure depuis le premier novembre 2009, date à laquelle la gestion du Transport urbain dans la capitale et sa Région a été confiée officiellement à l'entreprise française, ne semble pas prêt de se terminer. Et ce sont les usagers qui trinquent, impuissants. L'autorité délégante et la société délégataire, chacune de son côté, essaient de se dédouaner.

Du côté de la wilaya, on préfère temporiser, estimant qu'il est encore tôt pour juger de l'expérience. Seulement, tenir un tel discours revient à ignorer les problèmes que vivent les usagers quotidiennement pour prendre un bus ou taxi. « Un vrai parcours du combattant pour se rendre à son travail. On nous a promis un transport de qualité, digne de la capitale du Royaume. Qu'est-ce qu'on a eu enfin de compte, des épaves en circulation et une anarchie totale », déplore amèrement un étudiant.

De l'avis de tous les observateurs, ce dossier a été géré avec beaucoup d'amateurisme et en l'absence de toute vision qui prend en compte les intérêts des habitants. Quant à la société délégataire, elle met en avant un certain nombre d'arguments pour essayer de dégager sa responsabilité. Elle souligne ainsi avoir « démarré ses activités en totale concordance avec ses engagements contractuels ». Ce qui revient à dire allusivement que c'est l'autorité délégante qui serait responsable des problèmes dans lesquels se débat le transport urbain. Et que si quelqu'un doit endosser la responsabilité de cet échec, il faut le chercher du côté des pouvoirs publics.

En effet, Les responsables de Stareo soulignent que cette « carence » est due principalement au fait que « deux concessionnaires sortants sont revenus sur leur décision de vendre leur flotte de 138 autobus au nouveau délégataire, comme cela avait pourtant été convenu, obligeant Stareo à fonctionner avec un nombre de véhicules moins important que prévu ».

Entre les arguments du concessionnaire et le mutisme de la wilaya, les usagers ne savent plus sur quel pied danser. Désabusés, ils savent désormais que prétendre à un transport en commun qui préserve leur dignité restera pour longtemps un vœux pieux.
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Actes de vandalisme

Selon les responsables de Stareo, la faiblesse de la flotte de bus en circulation s'explique par la décision de la société délégataire de réparer 80 véhicules jugés hors normes de sécurité par ses experts. Stareo met en cause également les actes de vandalisme enregistrés récemment à l'encontre de l'outil industriel de la société et qui ont eu pour conséquence l'immobilisation de plusieurs dizaines de véhicules qui nécessitent d'importantes réparations (60 bus à ce jour).
Pour la filiale de Veolia Environnement, Stareo ne saurait être tenue pour responsable de la situation pathétique qui marque depuis plus d'un mois le transport en commun dans la capitale. Elle préfère, en revanche, mettre l'accent sur les efforts qu'elle fournit « pour trouver des solutions constructives et efficaces afin de pallier le manque de véhicules actuel ».
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