L'usine de l'alliance Renault-Nissan à Tanger, à laquelle prend également part la CDG, prépare son entrée en activité au début 2012.
LE MATIN
04 Décembre 2009
À 16:54
Après avoir signé une convention pour l'accompagnement des fournisseurs marocains, le constructeur vient de sélectionner une société indienne pour la fourniture de jantes. Du concret...
A peine la construction de sa nouvelle usine est effectivement lancée à Tanger que Renault s'active déjà pour assurer son approvisionnement et, partant, réussir son entrée en activité début 2012. Ainsi, après avoir signé une convention pour l'accompagnement des fournisseurs marocains de la future usine, le constructeur, qui est à la recherche des fournisseurs étrangers pour les produits que les industriels locaux ne peuvent pas fournir, vient d'en sélectionner un. Il s'agit de la société indienne Steel Strips Wheel Ltd qui a été retenue pour un marché de 28 millions d'euros (plus de 320 millions de DH) portant sur la fourniture de jantes. L'équipementier indien devra fabriquer pour l'usine Renault-Tanger plus de 3 millions de jantes sur 5 ans. La livraison commencera avant même le début de la production, soit en 2011. Et le reste viendra...
Cette importante plate-forme industrielle de Renault à Tanger est donc de ''moins en moins un projet pour devenir petit à petit une réalité''. Ce qui constitue une grande opportunité pour les équipementiers et autres fournisseurs marocains qui devront se mettre au plus vite au travail pour opérer leur mise à niveau afin de profiter pleinement de ce projet d'envergure internationale. Et pour cela, ils n'ont plus d'excuses, vu les mesures d'accompagnement dont ils peuvent bénéficier. Il en est ainsi d'une convention pour la mise en œuvre d'un projet d'accompagnement des fournisseurs de la future unité de production, signée récemment par plusieurs partenaires. Il s'agit du ministère de l'Industrie, du Commerce et des Nouvelles technologies, de Renault, de l'Agence nationale pour la promotion des petites et moyennes entreprises (ANPME) et de l'Association marocaine de l'industrie et du commerce de l'automobile (AMICA).
Cette convention porte sur l'accompagnement des fournisseurs installés au Maroc dans leurs projets de modernisation de manière à ce qu'ils soient en mesure de répondre à des consultations d'équipementiers automobiles et de produire selon les standards internationaux.
Et ce sont notamment les fournisseurs qui, répondant aux critères d'éligibilité définis dans le programme ''Moussanada'', pourront prétendre bénéficier de cet accompagnement. Celui-ci se traduira, a-t-on expliqué, par une démarche structurée d'amélioration continue de la performance globale des bénéficiaires, en particulier en termes de qualité, coûts et délais. Objectif : atteindre le niveau d'excellence opérationnelle attendu par les constructeurs automobiles internationaux.
Ce qui permettra à l'usine du groupe Renault installée dans la zone franche industrielle de Melloussa à Tanger d'assurer un taux d'intégration locale de l'ordre de 38% dans un premier temps, avant de porter ce taux à 57% à terme, selon les signataires de cette convention. Il est à noter que le programme ''Moussanada'' vise à accompagner 500 entreprises par an dans tous les secteurs industriels dans leur démarche de modernisation et d'amélioration de leur productivité, à travers la mise en place de programmes fonctionnels.
Par ailleurs, il est à rappeler que les travaux de construction de la nouvelle usine de Renault ainsi que du Centre de formation aux métiers de l'automobile Tanger-Med ont été lancés en grande pompe à la fin du mois d'octobre dernier.
Ce projet, qui mobilisera un investissement de 1,1 milliard d'euros, consiste en une usine d'assemblage située sur un terrain de 314 ha de la zone économique spéciale de Tanger-Med. Il est relié à la plate-forme portuaire de Tanger-Med et bénéficie des infrastructures logistiques de pointe qui permettront à l'alliance Renault Nissan de disposer de l'un des complexes industriels automobiles les plus compétitifs au monde. --------------------------------------------
Un projet, trois partenaires
Quoique cette importante usine soit souvent liée au constructeur français, celui-ci n'est toutefois pas le seul à porter ce projet. En fait, le constructeur nippon Nisan, qui était au départ dans le tour de table et qui a suspendu sa participation à cause de la crise économique internationale qui l'a affecté, sera de retour, selon les responsables de Renault. De même, il est à noter que la filiale de la Caisse de dépôt et de gestion (CDG), Fipar Holding, a acheté en juillet dernier 47,6% du capital de Renault Tanger-Méditerranée. S'agissant de l'état d'avancement du projet, la phase du terrassement du site de Melloussa est presque terminée. Le site sera opérationnel au début 2012, avec une capacité de production de 30 véhicules par heure, soit 170 mille véhicules par an, pour arriver à terme à une capacité de 400.000 véhicules par an, générant 6.000 emplois directs et 30.000 emplois indirects.