Une agence nationale pour le développement de l'aquaculture est en projet.
LE MATIN
09 Avril 2010
À 16:19
Elle aura pour mission de promouvoir le développement de l'aquaculture nationale à travers sa participation à la mise en oeuvre de la politique de gouvernement en la matière.
Le premier pas sera bientôt franchi dans le développement du secteur de l'aquaculture, comme le prévoit la nouvelle stratégie nationale de la pêche « Halieutis » lancée, il y a quelques mois. En fait, une agence nationale pour le développement de l'aquaculture verra prochainement le jour. Le projet de loi n 52-09 relatif à sa création a été présenté mardi dernier par le ministre de l'Agriculture et de la Pêche maritime, Aziz Akhannouch, devant la commission de l'agriculture et des affaires économiques à la Chambre des conseillers. Ce nouvel organisme aura notamment pour mission, a expliqué le ministre, de promouvoir le développement de l'aquaculture nationale à travers sa participation à la mise en oeuvre de la politique de gouvernement en la matière et la proposition de plans d'actions spécifiques en application des orientations contenues dans la stratégie nationale halieutique ainsi que du cadre réglementaire y afférent. Cette structure veillera également à la promotion des investissements en aquaculture, à l'octroi et le renouvellement des autorisations, a-t-il ajouté.
Il est à noter, a fait savoir le ministre, que la production en aquaculture devrait atteindre près de 200.000 tonnes à l'horizon 2020 contre 500 tonnes actuellement, avec une contribution au PIB à hauteur de 13,6 milliards de dirhams pour les différentes activités maritimes.
Par ailleurs, introduite au Maroc depuis les années 50, l'activité aquacole a connu un développement limité et le pays n'a pas pu édifier une branche d'aquaculture consistante, selon une étude de la Direction des Études et des Prévisions Financières. Or, le Maroc dispose d'énormes potentialités et des opportunités pour se doter d'une branche aquacole solide. Toutefois, relève-t-on, les investisseurs aquacoles continuent à faire face à diverses contraintes d'ordre foncier, technique, financier et commercial. Le Maroc a tout intérêt, selon les auteurs de cette étude, à développer cette activité qui permettra de créer de nouveaux emplois et des richesses et surtout pour la réalisation des objectifs fixés au titre de l'Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH).
En fait, précise-t-on, le développement des activités aquacoles se traduirait par des effets directs et indirects considérables à la fois aux niveaux local et national. Ainsi, explique-t-on, au niveau des régions et notamment les plus défavorisées, l'aquaculture n'aura pas pour seul objectif de produire des poissons ou des coquillages. Elle contribuera davantage au maintien du tissu social en zone littorale ou rurale.
A l'échelle nationale, ajoute-t-on, une branche aquacole solide et intégrée dans son environnement contribuera à la création de la valeur ajoutée, permettra de favoriser la croissance, d'accroître les exportations et partant de concourir au rééquilibrage de la balance commerciale du pays. De plus, les auteurs de l'étude estiment que cette branche pourrait servir d'attrait aux investissements directs étrangers avec tout ce que ceci induit en matière d'entrée de devises, de croissance, de transfert de technologie…etc. Néanmoins, insiste l'étude, en l'absence d'une stratégie-plan d'action spécifique, le développement de cette activité au Maroc ne pourrait prétendre à édifier une branche d'aquaculture solide, organisée et compétitive sur le marché international.
Ce plan d'action devrait être conçu en concertation avec l'ensemble des parties concernées par la question dont notamment les ministères chargés des finances, des pêches, de l'agriculture, la profession, l'INRH, et les collectivités locales. De même, il serait primordial que ledit plan d'action se fonde sur un véritable partenariat public/privé. ---------------------------------------
Nécessité d'un plan d'action
Plusieurs préalables conditionnent la conception et l'élaboration d'un plan d'action pour le développement de l'aquaculture, d'après l'étude. Il s'agit en premier lieu de l'analyse-diagnostic des principales contraintes et opportunités de développement du secteur à travers une revue pluridisciplinaire.
De même, il faudra identifier les objectifs généraux assignés au développement du secteur et la traduction de ces objectifs en éléments quantitatifs et/ou qualitatifs à court et moyen terme et élaborer une stratégie de développement du secteur pour atteindre les objectifs fixés. Il s'agit également de la programmation/budgétisation des activités à conduire. L'élaboration d'un tel plan d'action exhaustif pour le développement de la branche aquacole ne pourrait se faire que dans le moyen terme, selon l'étude. Toutefois, nuance-t-on, et dans l'attente de l'aboutissement du pareil plan, il paraît opportun d'entamer des actions de développement ciblées dans les zones littorales défavorisées du Nord considérées comme zones de priorité.