RCA, OCS, MAS :trio « gagnant » !

H Partners peine à mobiliser de la dette bancaire

Le fonds touristique de BCP et Attijariwafa bank et l'ensemble des autres structures similaires sont suspendus aux engagements des banques de la place dans
>la Vision 2020.

09 Décembre 2010 À 11:35

«Vous venez de m'annoncer une information dont je n'étais pas au courant ». C'est ainsi qu'a répondu Fouad Chraïbi, PDG de la société gestionnaire H Partners, aux rumeurs indiquant que son fonds d'investissement est en difficultés financières. A en croire des sources au sein du secteur, H Partners peine à réaliser ses projets faute de financement. « C'est faux. Aucun de nos projet n'est bloqué », réplique le patron de H Partners. Et d'ajouter, « pas plus loin que la semaine dernière, nous avons signé la convention d'investissement relative à la réalisation de trois hôtels de luxe à Marrakech ». Qu'en est-il des projets annoncés au cours de l'année dernière et qui portent notamment sur la réalisation d'une chaine d'hôtellerie économique ? « Les trois première unités prévues dans le cadre de ce projet seront installées sur l'avenue Mohammed V à Casablanca.

Le lancement de leurs chantiers de construction est prévu pour début 2012 », précise-t-il. Les échos du marché indiquent également que H Partners a été « obligé » de racheter un projet hôtelier à Saïdia. « Personne ne peut m'obliger à faire quoi que ce soit. Si H Partners a investi à Saïdia, c'est parce que nous croyons au potentiel de développement de la région », lance Chraïbi. « D'ailleurs, aucun projet touristique ne peut être immédiatement rentable après son lancement », ajoute Chraïbi. A noter que la gestion de l'hôtel racheté par H Partners à Saïdia a été confié à la chaîne espagnole Barcelo.

Chraïbi ne parle pas de problèmes financiers, mais évoquer « des difficultés à lever de la dette bancaire ». « Ce n'est pas un problème propre à H Partners. La mobilisation de la dette est une préoccupation commune à l'ensemble des fonds d'investissement touristiques et des investisseurs dans le secteur », précise-t-il. « D'ailleurs, la raison principale qui nous a poussé à créer l'ANIT (Association nationale des investisseurs touristiques, ndlr) est justement la résolution de ce problème de mobilisation de la dette », note le président de H Partners.

En effet, les fonds propres misés au départ par les investisseurs institutionnels dans les fonds d'investissement ne peuvent servir que d'effet de levier pour les projets à réaliser. Ils doivent impérativement être accompagnés par de la dette.

Selon Chraïbi, la solution à ce problème de mobilisation de la dette se trouve dans les annonces faites lors des 10e Assises du tourisme (lire aussi pages 5 et 6). Avant que celles-ci ne soient dévoilées, des experts du secteur tablaient sur la mobilisation de dettes bancaires de second degré. Le principe d'octroi de ce type de dette consiste à hypothéquer les garanties données pour des crédits normaux pour pouvoir mobiliser plus de fonds. « Cette solution n'est pas du tout envisagée », indique Omar Bennani, directeur général de la société marocaine des investissement touristiques.

« Les fonds d'investissement profiteront de l'enveloppe de 24 milliards de DH qui sera allouée par les banques marocaines aux investissement touristiques dans le cadre de la Vision 2020», indique-t-il.
Pour que les crédits leurs soit alloués, les projets des fonds d'investissements doivent être validés, comme ceux des autres investisseurs du secteur, par un comité composé du ministère et des banques. « L'engagement des banques marocaines ne suffira pas pour l'ensemble des projets prévus.

Nous sommes obligé de chercher encore plus de fonds à l'étranger », indique Chraïbi. Ce recours ne couvre par uniquement la mobilisation de la dette mais également la recherche de nouveaux fonds propres et pourquoi pas la création de nouveaux fonds. « Chaque structure a sa cible de financement. Mais elle ne peut aller chercher de nouveaux fonds propres qu'après avoir dépensé ce dont elle dispose actuellement », conclut Chraïbi.
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