Après la forte progression de 11,6% au troisième trimestre 2009, liée à la seconde revalorisation du SMIG intervenue en juillet 2009, l'Indice des salaires moyens du secteur privé a enregistré, durant le quatrième trimestre 2009, une timide hausse aussi bien en termes nominal que réel. Le SMIG est resté stable en nominal et s'est légèrement déprécié en termes réels.
LE MATIN
23 Juin 2010
À 15:22
Les conditions actuelles qui prévalent au niveau du marché de l'emploi ne devraient pas peser sur l'évolution du niveau des salaires.
Parallèlement, l'Indice des salaires moyens du secteur privé (ISMP), calculé sur la base des données de la CNSS, a enregistré durant le quatrième trimestre 2009 une hausse de 0,9% aussi bien en termes nominal que réel, après la forte progression de 11,6% au troisième trimestre 2009, liée probablement à la deuxième revalorisation du SMIG (+5%) intervenue le 1er juillet 2009. Cette hausse est corroborée par les résultats de l'enquête de conjoncture dans l'industrie de BAM qui indiquent une augmentation des coûts salariaux au cours du premier trimestre 2010, avec un solde d'opinion de 31%, en augmentation de 20 points de pourcentage, en particulier dans les industries électriques et électroniques et celles chimiques et parachimiques. Le SMIG est resté stable en nominal et s'est légèrement déprécié en termes réels. Au niveau du coût salarial, le rythme d'augmentation du Coût unitaire du travail relatif (CUTR) du secteur manufacturier reste supérieur à celui des gains de productivité. En effet, le CUTR a connu une hausse de 2,8% en comparaison avec le même trimestre de l'année précédente.
De même, la progression du CUTR marocain au quatrième trimestre 2009 a dépassé celles de la Pologne, de la France et de l'Espagne respectivement de 2,4%, de 0,6% et de 0,3%. Ce coût a, par contre, augmenté légèrement moins vite que celui de la République tchèque, de la Hongrie, de la Grèce et de l'Italie. Rappelons qu'au niveau du marché de l'emploi et selon les dernières données disponibles relatives au marché du travail, datant du premier trimestre 2010, le taux de chômage s'élève à 10%, soit une augmentation de 0,4% par rapport au même trimestre de l'année précédente. Cette augmentation est imputable, en grande partie, au chômage en milieu urbain qui a enregistré un taux de 14,7% en lien, principalement, avec la perte d'emplois constatée dans le secteur des services.
En revanche, les secteurs de l'agriculture, forêt et pêche, le BTP et l'industrie ont enregistré des créations nettes d'emplois. Le taux de chômage rural, pour sa part, est resté quasi stable comparativement à la même période de l'année précédente. Selon l'enquête trimestrielle de conjoncture de Bank Al-Maghrib d'avril 2010, les industriels marocains prévoient néanmoins une hausse des effectifs employés pour le trimestre en cours dans l'ensemble des branches, à l'exception des industries du textile et cuir. De plus, les perspectives favorables à l'activité économique, qui continuent d'être soutenues par l'anticipation d'une bonne campagne agricole, laissent présager d'une amélioration du marché du travail.
Pour rappel, la population active occupée s'est élevée à environ 10,3 millions d'individus au premier trimestre 2010, en progression de 0,7% en rythme annuel. En revanche, le taux d'emploi s'est replié de 0,5 point de pourcentage pour s'établir à 44,9%, en raison de la progression du nombre d'emplois à un rythme légèrement inférieur à celui de la population âgée de 15 ans et plus.
Par milieu de résidence, le taux d'emploi a reculé de 0,4 point de pourcentage aussi bien en milieu urbain que rural, pour passer respectivement à 37,8 et 55,4%. Le marché d'emploi a créé 118.000 postes et a perdu 40.000 autres, soit une création nette de 68.000 postes, dont 60% d'emplois rémunérés. L'emploi non rémunéré s'est accru de son côté de 27.000 postes, avec une création de 42.000 postes en milieu rural et une perte de 15.000 autres en zones urbaines.
Cette évolution est corroborée par les résultats de l'enquête de conjoncture dans l'industrie de BAM qui ont révélé une augmentation de l'effectif d'un trimestre à l'autre avec un solde d'opinion de 13%. Cette évolution recouvre un renforcement du personnel dans les industries électriques et électroniques et celles chimiques et parachimiques, une quasi-stabilité dans les industries agroalimentaires, ainsi qu'une baisse des effectifs dans les autres branches. A court terme, et selon les chefs d'entreprises enquêtés, l'effectif global employé dans le secteur industriel devrait progresser dans toutes les branches, sauf dans celle du textile et cuir.
Au total, le taux de chômage global s'est établi à 10% au premier trimestre 2010, en hausse de 0,4 point de pourcentage, en liaison avec l'accroissement de 0,6 point de pourcentage du taux de chômage urbain qui s'est établi à 14,7%, le taux de chômage en milieu rural ayant quasiment stagné à 4,6%. La hausse du taux de chômage urbain a concerné les tranches d'âges 25-34 ans (+0,8 point de pourcentage), 35-44 ans (+1,3 point de pourcentage) et 45 ans et plus (+0,4 point de pourcentage), tandis que celui de la tranche d'âges 15-24 ans a marqué une baisse de 0,4 point de pourcentage. -------------------------------------
Les pertes d'emplois
Au niveau sectoriel, les pertes nettes d'emplois au cours du premier trimestre 2010 qui se sont élevées à 26.000 postes, ont concerné le secteur des services, et ce pour la première fois depuis plusieurs années. En revanche, les principaux pourvoyeurs d'emplois sont les secteurs «agriculture, forêt et pêche» avec une création nette de 43.000 postes, suivis du BTP avec 31.000 nouveaux postes, toutefois en décélération significative par rapport au rythme observé durant les dernières années. Le secteur industriel, quant à lui, a connu pour la première fois depuis la fin de l'année 2008 une création nette d'emplois, avec 11.000 nouveaux postes.