La transformation de l'OCE en SEP qui intervient dans le cadre d'une nouvelle vision permettra à l'Office de moderniser sa gouvernance, d'améliorer sa compétitivité, d'asseoir une capacité permanente à anticiper et à intégrer les mutations d'un environnement compétitif et de développer son autonomie dans ses choix de croissance interne et externe.
LE MATIN
16 Avril 2010
À 13:23
Arrimer, en la transformant en Société en participation (SEP), l'Office de commercialisation et d'exportation (OCE) au PMV (Plan Maroc Vert). Le projet de loi portant transformation de cet Office est à l'ordre du jour. L'objectif est de positionner cet organisme en tant qu'acteur de diversification et de développement des produits agro-alimentaires, plus particulièrement ceux des petits producteurs. Le passage à une société en participation permettra à l'Office de moderniser sa gouvernance, d'améliorer sa compétitivité, d'asseoir une capacité permanente à anticiper et à intégrer les mutations d'un environnement compétitif et de développer son autonomie dans ses choix de croissance interne et externe.
En filigrane, et dans le cadre du PMV, la SEP devrait devenir un acteur incontournable en remplissant la mission d'agrégateur pour les petits agriculteurs. La démarche proposée dans ce sens a pour objectif de mutualiser les besoins des agriculteurs en intrants, de valoriser leurs productions et de la commercialiser aussi bien sur le marché local que sur le marché d'export. C'est que le capital de cette société sera ouvert aux petits agriculteurs et producteurs. Cette transformation en SA intervient dans le cadre «d'une nouvelle vision en termes d'identité, d'objectifs, de spectre d'intervention et d'organisation ». Elle permettra également à l'Office de moderniser sa gouvernance, d'améliorer sa compétitivité, d'asseoir une capacité permanente à anticiper et à intégrer les mutations d'un environnement compétitif et de développer son autonomie dans ses choix de croissance interne et externe.
C'est que le secteur agricole est appelé à lever de nombreux défis en relation notamment avec les mutations structurelles du contexte international concernant en particulier la recrudescence de concurrence avec l'orientation des échanges agricoles vers une plus grande libéralisation, l'exigence de la contribution à la sécurité alimentaire ainsi que la nécessité d'assurer un développement durable. Afin d'assurer la pérennisation des conditions d'exploitation de l'OCE, ainsi que l'efficience économique et la sécurité juridique de cette transformation, celle-ci interviendra dans le respect du principe de la continuité de la personne morale, ce qui garantira l'assurance d'une poursuite normale des droits et obligations vis-à-vis des partenaires, des tiers et du personnel de l'établissement. Pour rappel, la loi 30-86 qui régissait l'Office et qui avait mis fin au monopole de cet établissement en matière d'exportation des produits agricoles et des industries alimentaires, n'a pas été accompagnée d'actions appropriées à même de lui permettre de faire face à l'environnement compétitif qu'imposaient l'ouverture et la libéralisation des échanges extérieurs.
La fin du monopole s'est répercutée négativement sur le niveau des activités de l'Office comme en témoigne la chute continue de ses parts de marché, la dégradation de sa situation financière et l'effritement de son portefeuille qui constituaient autrefois le fer de lance de la conquête des marchés extérieurs. Le projet 26-09 permettra à l'OCE de s'ouvrir sur l'ensemble des acteurs du secteur de l'agroalimentaire. Ce projet ambitionne, en outre, de promouvoir la commercialisation des produits agricoles et agroalimentaires et de garantir les conditions adéquates pour lui conférer la position qui lui échoit dans le cadre d'un partenariat fructueux. Certes, l'OCE aura été ces derniers temps pointé du doigt et d'aucuns qualifiaient celui-ci de coquille vide, il n'empêche, l'OCE dispose des moyens humains et des infrastructures de conditionnement, de stockage et de froid dans les principales régions de production agricole et agro-industrielle. En rupture avec ses anciens modes d'interventions publiques, la nouvelle stratégie dédiée à la SCE vise à lui assurer une évolution équilibrée, faire face aux nouveaux enjeux et tirer profit de la profonde mutation que connaît le système agro-alimentaire mondial, tout en tenant compte des spécificités du secteur, exploitant ses marges de progrès et valorisant au mieux ses potentialités. Avec cette mue, la nouvelle entité pourrait fort bien s'inscrire de plain-pied dans la politique commerciale visant à assurer des prix rémunérateurs pour le producteur agricole, en rationalisant toutes les formes d'intermédiation entre la production, la transformation et la commercialisation, et en éliminant toutes les distorsions en termes de prix relatifs en défaveur des avantages comparatifs, et assurerait un changement structurel de l'agriculture vers une plus grande intégration à l'économie de marché. --------------------------------------------
700 à 900 projets concrets d'agrégation
Dans le cadre du PM, et concernant les moyens institutionnels et managériaux, il a été procédé à la refocalisation du ministère de l'Agriculture autour de ses missions régaliennes, la création d'une agence du développement agricole ainsi que l'institutionnalisation d'un comité de pilotage interministériel. La démarche est appelée à rééquilibrer, sur le long terme, le déficit de la balance alimentaire et sécuriser au maximum les échanges, améliorer la capacité des nouveaux acteurs du secteur à faire face aux aléas naturels et du marché, et mettre en œuvre les innovations institutionnelles pour affronter les défis. Pour répondre aux enjeux stratégiques du secteur agricole, une vision stratégique de ce secteur à l'horizon 2015 vise la réalisation d'une croissance du secteur autour des filières compétitives, tout en garantissant un accompagnement solidaire des autres filières. Ces deux options majeures constituent les deux piliers de cette stratégie. Le premier consiste à développer 7 filières à hautes valeurs ajoutées/hautes productivités (agrumes, olives, maraîchages, horticulture, céréales, lait, aviculture et viande bovine), et ce, selon une approche transactionnelle autour de 700 à 900 projets concrets d'agrégation.